L’École des Mines et de Géologie, EMIG, jadis école de prestige de la sous-région, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le syndrome de la renaissance est allé tout ravager, ne laissant rien comme il n’a rien laissé dans le pays. De l’école il n’en reste donc rien que les murs tristes et dépeints. Tout est en ruine, ne laissant au Niger que la nostalgie de ce fut ce grand établissement que de grands visionnaires avaient crée en 1982, sous l’égide de la CEDEAO, celle des grands hommes avant d’être rétrocédé au Niger en 1995, devenant un patrimoine nigérien qui avait formé des cadres compétents. Depuis quatre ans, l’école tangue, gérée médiocrement par des hommes qui en font leur caverne d’Ali Baba pour chercher par tous les moyens de quoi se remplir les poches au détriment de l’État et de l’école.
Comment comprendre, sans que la tutelle ne le lui reproche, que pendant tant d’années, l’EMIG reste dans cette situation et ne verse rien au trésor national?
Pratiques malsains
A l’EMIG, des pratiques peu orthodoxes ont cours depuis des années avec des hommes qui, se servant de leurs positions, se sucrent, ne rendant compte à personne, comme s’ils avaient eu la licence à agir ainsi pour se partager le pactole amassé avec une hiérarchie invisible. On raconte qu’il y a un réseau parallèle qui vend des tickets de restaurant, finalement pour gérer l’infrastructure à son compte sans que l’État qui en est propriétaire ait un œil sur une telle gestion. On apprend, sans doute apeuré par les nouveaux vents qui soufflent sur le pays, que l’agent en charge de la vente des tickets aurait pris la fuite ainsi que c’est de mode depuis des mois devenus difficiles pour certains Nigériens naguère super-Nigériens ;
L’EMIG gère des maisons closes ?
Pour un établissement chargé de former, il n’y a pas pire que de dévoyer l’institution de ses nobles objectifs, pour en faire un lieu de proxénétisme et de perversion. Pour le comble, l’on apprend que les chambres qui servent de cases de passage à ses hôtes, notamment aux enseignants qui viennent dans le cadre de la mobilité, sont carrément laissées en location à des personnes qui s’en servent comme maisons de passe.
C’est intolérable. Blâmable. La cupidité peut-elle pousser à de telle turpitudes? Cette école est malade. Pour le bon exemple, il faut châtier. Sans faiblesse.
Autre soupçon de détournement
Cette grande école, depuis quelques années, gère aussi des programmes de master et de doctorat financés par la Banque Mondiale à environ 2Milliards de FCFA. Mais, à ce niveau aussi rien ne bouge. L’État doit contrôler et demander des comptes aux responsables de l’école. Afin d’éviter qu’ils fassent main basse sur les fonds consentis par l’institution internationale pour mettre en péril l’avenir de nombreux jeunes qui viennent pour des formations spécifiques. Voila ce qu’est devenue l’EMIG dont on n’entend plus parler depuis des années. Elle vit dans un silence d’agonie.