La France ne nous veut plus bien tant que ce n’est pas l’homme qu’elle aura choisi pour diriger qui est en place au pouvoir pour gouverner le Niger. Elle aime plus individu qu’un peuple et ses intérêts.
C’est sans doute son choix depuis la nuit des temps. Elle doit l’assumer quand, après que les peuples aient mûri, ils peuvent mieux comprendre sa politique sur le continent pour décider, en toute responsabilité, de s’affranchir de son diktat. Les relations avec la France , au gré de ses amitiés, se sont compliquées, même quand elle venait au nom de ces vieilles relations mal entretenues pour aider et comment ? dans la lutte antiterroriste, se sont de jour en jour détériorées au point où , acculés par le mal qu’elle prétendait venir combattre et qui occupait de plus en plus de l’espace, l’on se demandait o! est la toute-puissance de cette France de Bonaparte qui ne put être capable , pendant dix ans de présence décidément inutile, à mettre fin au chaos que semaient de pauvres guignols qui pouvaient semer la désolation et la peur au sein des populations. La France, par ses contre-performances militaires, sans doute voulues et gérées ainsi, a fini par être chassée des pays du Sahel en proie à l’insécurité. Mais, certains pays restaient. Parmi eux, il y avait les Etats-Unis d’Amérique et d’autres pays de l’Europe dont certains, on le sait, ont toujours eu un discours diffèrent sur l’Afrique, moins arrogants et plus civilisés, marquant souvent des contradictions avec une France colonisatrice incapable de changer dans son esprit, croyant même après les indépendances accordées, qu’elle pouvait continuer) à parler à l’Afrique et à gérer comme un siècle dernier.
L’on avait souvent entendu des hommes politiques italiens s’en prendre à la politique française en Afrique disant, alors qu’elle s’alarme de la migration, qu’elle ne peut comprendre que c’est l’essence de sa coopération qui n’est, dans bien de cas, que l’arnaque, qui est la cause du mal. Comment peut-elle ne pas comprendre que si cette jeunesse africaine ne trouve plus de perspective dans leurs pays du fait de sa politique et de ses ingérences, de la mal gouvernance qu’elle soutient et protège, elle ne trouve mieux à faire qu’à décider, lorsque la vie chez eux devenait plus compliquée, d’aller d’ailleurs, et notamment vers l’Europe ?
Il est vrai que ces contradictions ne sont pas, jusqu’ici, venues dans la rue, contenues dans des débats au niveau de parlements et autres espaces de rencontre, mais elles restent prégnantes, car une partie de l’Europe ne pense pas l’Afrique comme la France le fait sans jamais évoluer dans son regard et ses jugements. N’avait-on pas déjà appris du Président, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani qui rapportait dans un de ses entretiens à la télévision nationale , que c’était en visioconférence qu’après qu’un Chef d’état des États de l’Union Européenne ait émis l’idée de rester au Niger pour aider le pays à retrouver la voie qu’Emmanuel Macron s’en est senti outré pour crier et lui demander ce qu’il a à faire là pour parler ainsi de l’attitude à avoir vis-à-vis de ce pays , car affirme-t-il , arrogant et blessé et hors de lui, que ce Niger est le sien et c’est à lui d’en parler et d’en décider, pas un autre .
Lecteur, peux-tu entendre et comprendre ça, Niger un pays indépendant mais protectorat français ? Le Sahel, comprenez-vous, avec un tel esprit au 21ième siècle, n’avait pas eu tort de se rebeller contre cette vieille France paternaliste.
Mais, même si les États Unis avaient eu une attitude plus responsable vis-à-vis du Niger après les évènements du 26 juillet 2023, pour certains analystes avertis, cela procède simplement d’une politique différente par la manière, quand pour l’objet visé , elle ne peut être trop différente de celle de la France . C’est donc pour aller au même point que visait la, France que l’Amérique sans doute plus sournoise, se servait de cette démarche qui ne saurait trop tromper sur ses visées et sa politique que lui dicte ses folies de puissance qui ne l’ont pas empêché d’échouer lamentablement en Afghanistan et Ukraine récemment où, donnant des armes, de la logistique militaire et de nombreux et importants appuis financiers, elle ne put pousser l’Ukraine à vaincre contre la Russie. On sait surtout que si les Etats-Unis maniaient le fouet et la carotte contre le Niger, ce n’était pas parce qu’ils pouvaient mieux aimer les militaires au pouvoir que la France, mêmes, depuis, ils pouvaient reconnaitre au Niger un coup d’état, mais parce qu’avec les autorités déchues, sans la manière, ils avaient réussi à installer et à quel prix! Une grande base militaire avec près de millier de soldats dans le désert nigérien. Il leur fallait protéger cet investissement. Voilà ce qui commande, chez l’oncle Sam, toute cette malice.
Dès lors, l’on se demandait, comment faire confiance à ces États Unis même collaboratifs quand, au même moment, ils restent l’ami de la France ? Certains, pour cela, avisaient depuis des mois, prévenant que si la France part et que les États Unis restent, alors la France n’est pas pour autant partie. Les deux peuvent qu’être de mèche et la contiguïté de leurs ambassades à Niamey ne peut que démentir ces complicités que nous suggérons.
On savait donc que le tour des Etats-Unis allait venir et, ce, depuis que cette Amérique, elle aussi arrogante à nous dicter ce que nous devrons faire et même à nous choisir les amis que nous devrions avoir, mettait en garde contre une éventuelle relation avec la Russie, relayant un discours français vieillot que l’on a si souvent entendu. Pourquoi, ne devrions-nous pas partir vers d’autres amis quand ils peuvent mieux nous écouter et accepter de faire avec nous ce que les autres, en soixante ans de coopération déséquilibrée, n’ont pas pu réaliser. Regarder le paysage nigérien, où est la réalisation sérieuse et structurante de la France ? Elle n’a fait que des trous pour chercher de l’uranium. C’est quand on lui a reproché de n’avoir rien construit de sérieux qu’elle est allée construire ce « briquet » sur la route de l’aéroport, un machin discret, sobre, invisible. C’est exactement ça la France. Elle vient prendre nos pays. Jamais elle n’investit dans ce qui peut changer le paysage de nos pays.
On savait d’ailleurs que la dernière « forte délégation américaine » qui venait dans le pays, ne visait qu’à empêcher, ainsi que la France et peut être même les Etats-Unis s’en inquiétait, pour ne plus avoir à venir au Niger après avoir affirmé qu’elle ne peut être là où est la Russie. Puisque nous sommes avec la Russie, la solution est simple : partir du Niger. Peuvent-ils oublier que dans la construction d’une telle relation, le Niger est allé très loin et que rien ne peut l’amener à renoncer à ses nouvelles relations que lui dicte la géopolitique mondiale? Les Etats-Unis, émissaire de la France dans cette démarche, veulent contrecarrer la Russie au Niger oubliant que le Niger marche désormais avec deux autres pays, le Mali et le Burkina ? Rien et personne ne peuvent désolidariser le Niger de ce groupe, l’AES qui semble faire trembler tant de dirigeants du monde aussi bien sur le continent qu’au niveau de l’OTAN.
Échec de la mission américaine …
Pendant des jours, et même rallongeant le séjour, la délégation américaine était restée à errer entre son ambassade et la primature, cherchant vainement une audience impossible avec le Chef de l’état qui s’y est refusé, connaissant bien l’objet de cette rencontre qui ne vise qu’à détourner le Niger et le CNSP de leur option, celle d’assumer la souveraineté du pays . Dans tous les cas, l’Amérique avait suspendu bien ses liens avec le Niger ne s’entendent pas à mieux depuis qu’ils peuvent comprendre que c’était jusque pour que restent, dans le pays, au moins leurs bases militaires qu’ils avaient ces bienveillances trompeuses à l’égard du Niger .
Le Niger et le CNSP ont compris que la coopération avec les Etats-Unis, sans la France désormais dehors, ne peut qu’être difficile et compliquée. Ils savent qu’ils viendraient à n’avoir de solution que la dénonciation des accords qui, comme avec la France, sont signés, avec l’ancien régime, sans respecter aucune procédure consacrée, si ce n’est par la seule volonté d’un homme, Issoufou Mahamadou qui a invité toute cette merde dans le pays. L’Amérique est une alliée traditionnelle de la France et les deux, pour les mêmes intérêts, ne peuvent que poursuivre les mêmes politiques. Il est impossible de leur faire confiance, surtout quand ils ne sont pas dans la même « sauce ».
La délégation américaine est ainsi repartie, amère et bredouille. Ses gentillesses trompeuses ne lui ayant pas ouvert les portes de Tiani, ferme dans ses choix. Et avant les représailles de l’Amérique dont les bases sont sous surveillance, défense nationale oblige, le Niger a accéléré les évènements. C’est ainsi que l’on apprenait le samedi dernier, par un communiqué du CNSP, la dénonciation des accords militaires avec les Etats-Unis d’Amérique. Ce qui est dit est dit.
Pour Amadou Abdramane, porte-parole du gouvernement, les accords qui permettaient aux Etats-Unis de s’installer au Niger sont-ils légaux et pour ce pays, le Niger quia décidé d’assumer sa souveraineté cela n’est plus acceptable ni négociable. Et sans doute que les autres le savent que leur tout viendra tant que ce qui leur aura permis de s’installer au Niger n’aura pas été fait dans les normes requises, le pays n’étant pas la propriété d’un individu pour qu’il décide seul d’aussi importants accord. Nous l’écrivons depuis des années, il est important pour la pérennité des relations que tous les accords se fassent dans le respect des règles car les hommes étant finissants, quand viendront d’autres, il n’est pas évident de conserver les mêmes marchés de dupe. On comprend aujourd’hui mieux, pourquoi, certaines puissances tiennent à ce que Bazoum, une continuité non une alternance politique, reviennent au pouvoir malgré le large rejet dont est l’objet, dans l’opinion nigérienne, leur gouvernance chaotique depuis 2011.
Désormais, il s’agit pour le Niger, de redéfinir ses alliances militaires, ne pouvant plus accepter que son territoire serve à des puissances étrangères à s’y installer plus pour des agendas secrets que pour la sécurité de nos États. Nous devrons compter sur nous -mêmes pour assumer notre souveraineté et à avoir le contrôle de la défense de notre territoire que ne pouvons plus sous-traiter avec un autre. Si d’autres peuvent nous aider, avec nos moyens, à acquérir le matériel de point nécessaire pour un tel choix, il est compréhensible que nous fassions le choix de nouvelles amitiés et que nous distancions d’autres qui veulent ad vitam aeternam être nos protecteurs comme si nous devrions être des enfants qui refusent de grandir. Ils savent que, sur un terrain de guerre, ils ne sont pas plus courageux et vaillants que nos soldats, la différence restant dans le matériel utilisé. Et bien nous avons désormais ce matériel et, c’est pourquoi, l’on d’effraie de la venue de l’AES.
L’Amérique, il y a quelques mois, s’indignait d’une excroissance militaire du Mali, s’inquiétant, on ne sait d’ailleurs pourquoi, du fait que le Mali mettrait tant d’argent dans l’acquisition d’armements.
L’Amérique depuis le dernier communiqué, est fragilisée au Niger. Nos choix diplomatiques qui nous conduisent vers la Russie, l’Iran, la Turquie, la Chine, ne plaisent pas. Les Etats-Unis sont amis à la France alors que nous nous en séparions depuis des mois. Ils peuvent comprendre que nous ne puissions faire la même route dès lors que nous n’avons plus les mêmes intérêts et les mêmes amitiés géopolitiques et géostratégiques. Juste une question de logique et de bon sens.
L’Amérique n’est plus la même que nous avions connue
C’est comme si cette Amérique, par son compagnonnage avec la France, aura été formatée pour ne plus porter les valeurs qu’elle avait toujours défendues dans le monde.
C’était le seul pays qui, lorsqu’il y avait des dérives, lorsque la démocratie est bafouée, pouvait, sans complexe, élever la voix pour dire son amertume et pour condamner sans forfanterie les dérives de républiques bananières. Mais, cette Amérique n’est plus car, depuis quelques années, elle est devenue comme la France ambigüe, agissant à la tête du client. Cette Amérique que qui se voulait amie des peuples, depuis des années, fait les mêmes choix de la France, adoubant des individus tant qu’ils peuvent jouer contre les intérêts de leurs pays et de leurs peuples. Elles apprend, pour encore, au troisième millénaire, tacheter son histoire, revêtant les habits d’un colon d’un autre âge dans son contrat militaire avec le Niger que « L’ambassade propose en outre que le département de la défense des Etats-Unis et le personnel des Etats-Unis ne sont pas tenus de payer des taxes ou des frais similaires facturés en République du Niger et que le ministère de la Défense des Etats-Unis peuvent importer , exporter et utiliser en République du Niger tout bien personnel , équipement , fourniture , matériel ,technologie, formation ou services liés aux activités prévues par le présent accord . Cette importation, exportation et utilisation sont exemptées de toute inspection, licence, autre restriction, droit de douane, taxes ou toute autre charge imposée au sein de la République du Niger ». Oui, l’Amérique, ainsi que l’aura voulu Issoufou et son régime, pouvait tout faire au Niger sans rendre compte. Chez nous, elle est chez elle et elle peut tout se permettre. Pire, on apprend même que « L’Ambassade propose que les véhicules exploités par ou exclusivement pour le département de la Défense des Etats-Unis puissent entrer, sortir et se déplacer librement sur le territoire de la République du Niger, et que ces véhicules (qu’ils soient automoteurs ou remorqués) ne soient pas soumis au paiement de péages de transit terrestre. Les aéronefs détenus ou exploités par où, exclusivement pour le ministère de la Défense des Etats-Unis ne doivent pas être soumis au paiement de frais d’atterrissage ou de stationnement dans les installations détenues et exploitées par le gouvernement de la République du Niger ». C’est fou. Ah, Issoufou ? Et nous on mange quoi et devient quoi ? Cela n’honore pas le grand peuple d’Amérique à l’Histoire multiséculaire, multiraciale. Comment comprendre que ces moyens déployés sur le territoire nigérien et qui ne servent pas notre sécurité aient tant de faveur qui pourraient compenser le service sécuritaire ?
Comment comprendre donc que « Les Aéronefs détenus et exploités par ou, à l’époque, exclusivement pour le département des Etats-Unis de la défense ne doivent pas être soumis au paiement de frais de navigation, de survol, de terminal ou de frais similaires lorsqu’elles se trouvent sur le territoire de la république du Niger ». On apprend même dans le communiqué du gouvernement nigériens et du CNSP que les Nigériens devraient payer pour ces avions qui ne sont d’aucune utilité pour le Niger, entendu encore une fois que les Etats-Unis ne sont pas obligés de participer à la lutte contre le terrorisme et donc d’être solidaires dans notre lutte globale contre la violence terroriste.
Ces gens du régime d’alors, ne sont pas à leur premier coup. On se rappelle que, n’eut été le tollé soulevé, ils étaient presque parvenus à conclure la cession d’une large partie de la région de Diffa qui intéresserait des investisseurs saoudiens qui voudraient s’en servir pour mener une exploitation agricole, cette terre étant très propice à une telle activité? Ce n’est donc pas pour rien que le CNSP venait pour « sauver la patrie » gravement menacée par une horde de bandits d’état pour qui ne compte que l’argent qui tombe dans leurs poches gloutonnes et insatiables. Il n’est donc que choquant d’apprendre par le contrat que signait le régime d’alors que « L’Ambassade [des Etats-Unis] propose en outre que les entrepreneurs des Etats-Unis ne soient pas tenus de payer une taxe ou des frais similaires en République du Niger en relation avec les activités prévues par le présent accord et que ces entrepreneurs puissent importer, exporter et utiliser en République du Niger tout bien personnel , «équipement , fourniture , matériel , technologie, formation ou service dans le cadre de l’exécution de contrats avec le Département des Etats-Unis de la Défense en connections avec les activités en vertu du présent accord ». La Renaissance du Niger, sans âme, cédait tout à l’envahisseur, ricanant pourtant partout, d’avoir tout fait pour le pays au point de se vanter dès les deux premières années qu’elle aurait réussi ce que tous les gouvernements réunis n’auront pas pu faire pendant cinquante ans. Chiche !
Le Niger ne peut plus accepter ça…
Ces arrogances vis-à-vis du Premier Ministre nigérien sont inadmissibles. Elles ne sont ni tolérables ni acceptables, surtout quand elles viennent trahir les règles de la bienséance, et notamment de la civilité diplomatique qui voudraient qu’on sache parler à l’autre. Sous les oripeaux de sa toute-puissance, l’Amérique qui revenait au Niger, sans doute poussée par la France qui ne sait plus comment revenir dans le pays, a eu tort de ne pas savoir à qui elle a à faire. Ce Niger, plus personne ne peut l’intimider. Et sa délégation, méprisante à l’endroit des autorités nigériennes a eu ce qu’elle devrait avoir : le rejet. Et on apprend que « Washington s’offusque après l’exigence du départ des troupes américaines, accusant Niamey de « trajectoire dangereuse » et de « complots secrets » ». Pourquoi ?
N’est-ce pas du Niger qu’on leur demande de partir ? Les Nigériens n’ont que faire des « colères » de Biden. Le Niger ne peut plus héberger une base militaire aux missions occultes et qui plus, peut-on le dire au Niger sans pudeur, sont là pour autre chose que pour le Niger. Et les États -Unis peuvent s’assurer que le Niger travaille d’état à état avec la Russie, avec la Turquie, avec l’Iran, avec la Chine et avec tant d’autres sans s’en cacher, car c’est à lui qu’il revient de choisir ses partenaires, pas à un autre, puisse-t-il être la plus grande puissance du monde, de lui dicter les relations qu’il doit contracter. Le monde se polarise et il revient à tous les États de choisir leur camp. Et, ce que nous avons vécu avec l’occident pendant de longues et difficiles décennies ne peut plus nous permettre de rester avec lui pour souffrir des mêmes maux.
Tout ce qui se fait avec les autres, dans un cadre bilatéral, n’est pas fait en cachette. Les officiels nigériens sont allés sans se cacher les visages et, ce parce qu’elles savent qu’elles sont libres, au nom de leur souveraineté, de commercer avec les peuples et les gouvernements avec lesquels ils peuvent partager bien de valeurs.
C’est la fin du gangstérisme impérialiste. La France et l’Amérique doivent faire leur examen de conscience. Alors, allons doucement, chers amis du monde de la brutalité.
Nous sommes libres.