Le prix à payer par le Cnsp pour continuer à mériter la confiance des Nigériens, c’est l’inculpation d’Issoufou Mahamadou, ne serait-ce que pour l’affaire des 1000 milliards d’Eximbank de Chine.
La tendance de plus en plus prononcée à stigmatiser une catégorie de Nigériens comme étant opposés, voire hostiles à la lutte pour la souveraineté nationale est un écueil d’envergure pour le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp). L’instance dirigeante doit éviter de tomber dans le jeu pervers des opportunistes de tous genres qui surfent sur n’importe quelle occasion pour se faire une place au soleil. L’exigence de certains Nigériens de voir le Cnsp poser les jalons d’une gouvernance vertueuse, une gouvernance nouvelle axée essentiellement sur les préoccupations des Nigériens n’est pas, loin s’en faut, un acte de sabotage de la Transition. C’est plutôt un acte citoyen à saluer et à encourager. Il est certain que le Cnsp n’a pas mille solutions pour rassurer et convaincre que par l’exemple. Et le terrain sur lequel l’attendent les Nigériens, c’est bien les dossiers à plusieurs milliards que les Nigériens connaissent du bout des doigts et qui impliquent des personnalités centrales du Pnds Tarayya, à commencer par Issoufou Mahamadou, l’alpha et l’oméga de tous les délits et crimes commis au cours de ces 13 années passées. Non seulement il est indirectement responsable de la gouvernance qui a prévalu au cours de la période indiquée, mais il est également directement impliqué dans certains scandales dont le Cnsp ne peut faire l’économie sans étaler des préférences au-dessus desquelles il a déclaré être, à maintes reprises par la voie de son président, le Général Tiani. Oui, le Cnsp ne peut faire l’économie des procès des 1000 milliards, de l’achat de l’avion présidentiel ainsi que de la multitude de violations de la constitution de la 7e République dont Issoufou Mahamadou s’est rendu coupable.
Le Cnsp connaît parfaitement les attentes des Nigériens sur la question de la justice. Bien avant que des personnalités comme Garba Lompo, convoqué pour un montant de 900 000 FCFA et d’AlbadéAbouba dont on ignore pour le moment les griefs que la Coldeff a contre lui, il aurait fallu convoquer et confondre d’abord Issoufou Mahamadou au nom de l’extrême gravité des actes qu’il a posés au regard de son statut de président de la République dans un régime (semi-présidentiel)qui consacre son irresponsabilité devant l’Assemblée nationale. Des actes d’une extrême gravité puisqu’il a violé à plusieurs reprises la constitution qu’il a juré de respecter et de faire respecter et qu’il a contracté, sans consultation et accord préalable du parlement un prêt de 1000 milliards auprès d’Eximbank de Chine. À moins que la justice à double vitesse qui a prévalu avant le 26 juillet 2023 continue à prévaloir ; à moins que le Cnsp n’ait rien à cirer avec les attentes des Nigériens ; à moins qu’il ne soit un protégé du Cnsp, Issoufou Mahamadou doit être rapidement inculpé et jugé. C’est le prix à payer par le Cnsp pour continuer à mériter la confiance des Nigériens.
Laboukoye