Le gouvernement décide de rapatrier et réinsérer les mendiants nigériens‘’exerçant’’ à l’extérieur
L’ampleur de la mendicité devient inquiétante au Niger. Les compatriotes qui s’adonnent à cette activité avilissante, parfois dictée par la nécessité, devenue aujourd’hui pour la plupart une activité lucrative, sont de plus en plus nombreux. Bien d’entre eux ‘’exercent’’ dans les pays voisins du Niger, et même d’autres pays lointains où ils se rendent par avion pour ‘’exercer leur métier’’. De plus en plus de pays décident de chasser les mendiants nigériens de leurs territoires. Les derniers en date sont la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. La mendicité à grande échelle est assurément un signe de mauvaise gouvernance économique et sociale. Elle traduit aussi l’échec de l’éducation, en famille comme à l’école. Pour mettre fin à ce phénomène dégradant pour l’individu lui-même, là où la nécessité nefait pas loi, et qui ternit l’image du pays à travers le monde entier, le gouvernement nigérien a décidé de prendre les taureaux par les cornes. Par arrêté n°0035/PM du 16 avril 2024, le Premier ministre met en crée deux Comités : un Comité interministériel chargé de pilotage et un Comité technique chargés du rapatriement des nigériens ‘’en situation de détresse’’ dans certains pays. Le Comité interministériel, présidé par le Premier ministre lui-même et assisté par le Comité technique, a pour missions : 1. Le recensement des nigériens à l’extérieur éligibles au rapatriement ; 2. La gestion des opérations de leur retour, leur accueil, de leur acheminement dans les localités d’accueil ainsi que leur réinsertion sociale. Et comme attendu, le Comité technique, sous la présidence du ministre de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, est chargé d’élaborer ‘’un document d’analyse suivi de recommandations sur le phénomène de la mendicité au Niger et son éradication’’. Il était temps, car la mendicité des nigériens est devenue légendaire, faisant malheureusement et très souvent la Une de certains journaux, les mendiants nigériens faisant régulièrement l’objet d’expulsion sans ménagement de bien de pays, pourtant accueillants et hospitaliers. La mendicité ne peut pas être une profession, une activité génératrice de revenus, encore moins un levier de développement économique au point individuel. La mendicité, à une telle ampleur, ne peut être acceptée dans aucune société. L’Etat et les familles ont leur part de responsabilité. Chacun doit pleinement l’assumer et jouer ainsi son rôle. Ainsi que d’autres acteurs comme les associations de défense des droits de l’homme, celles de défense des droits des enfants, les confessions religieuses, les leaders d’opinions. Par l’éducation qui assoit les bonnes valeurs de la société, la sensibilisation, la prise en charge par leurs familles et les structures étatiques des enfants et des personnes démunies sans aucun soutien. Et par la bonne gouvernance qui vise, à terme, à protéger l’homme et sa dignité.