Ne faut-il pas laisser les journalistes d’exercer librement ?
Solidaire avec la presse nigérienne dans sa globalité avec laquelle il partage les bonheurs et les affres de l’exercice de la profession sous nos cieux, Le Courrier tient, par devoir professionnel et par fraternité, à exprimer son soutien indéfectible à notre confrère Soumana Maïga, directeur de publication du quotidien L’Enquêteur, interpellé et placé sous mandat de dépôt le 29 avril 2024. Un fait que Le Courrier déplore et regrette profondément, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) n’ayant nullement besoin de telles situations incommodantes pour une refondation de la gouvernance. Le journaliste n’est pas un adversaire du gouvernant, encore moins son ennemi. Il est son partenaire, son allié. Il peut commettre des erreurs, voire des fautes d’autant plus que, quelle que ce soit les précautions d’usage qu’il prend, il peut être pris au dépourvu, manipulé par une source qu’il croit au dessus de la mauvaise foi et du mensonge délibéré qui abuse de sa confiance pour lui confier des informations inexactes, voire totalement infondées.
C’est certainement en connaissance de cause, et en mettant en exergue les plus-values face aux impairs et dérives qui sont nécessairement liés à la pratique de cette profession, que le législateur a décidé du contenu de l’ordonnance 201-035 régissant la pratique journalistique au Niger. Aussi, sans vouloir justifier quoi que ce soit, Le Courrier en appelle à la sagesse et à la mansuétude du Cnsp et de son Président, le Général Aboudrahamane Tiani afin que notre confrère, maladif, retrouve rapidement la voie de la liberté. Cette liberté que le Cnsp a protégée jusqu’ici et que les sirènes des faucons et des vautours, partisans d’un durcissement de la Transition, appellent à hypothéquer.
La Rédaction