Madame la Ministre,
La gestion des candidats au service civique national ne doit guère être soustraite de votre département ministériel, surtout quand il est question de mettre à la disposition de l’Ecole des professionnels de l’éducation que sont les diplômés de l’Ecole Normale Supérieure-ENS. Le secteur de l’éducation est tellement important que des cadres, formés pour la cause, soient reversés dans une Agence nationale pour le volontariat et le développement relevant du Ministère du Développement Communautaire et de l’aménagement du Territoire.
Ces enseignants de carrière, formés pour remédier à la baisse de niveau graduel, dépassent largement le cadre de volontariat qui regroupe des profils hétéroclites dont beaucoup n’ont aucune vocation à enseigner.
Madame la Ministre,
Le souci de la qualité de l’éducation le commande, quand on a constamment à l’esprit comment remédier à la chute drastique des niveaux des apprenants, se traduisant par des résultats peu ou pas glorieux, enregistrés aux examens de fin d’année pendant plus d’une décennie.
Madame la Ministre,
Que des professionnels formés pour enseigner soient mis à la dis- position de l’Agence nationale pour le volontariat et le développement sous la tutelle du Ministère du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire me laisse dubitatif voir même perplexe.
Madame la Ministre,
Quelqu’un connait-il mieux que vous les besoins en ressources humaines de qualité de votre département ?
L’éducation est-elle si mal en point qu’un pan aussi important comme le service civique national, y compris des cadres formés à l’ENS, soit transféré ailleurs qu’au sein du Ministère de l’Education nationale?
Il y a lieu de rectifier le tir à mon avis.
Au vu du nombre croissant des candidats au service civique national et les mauvaises pratiques ayant cours dans l’Administration, il y a fort à parier que certains diplômés de l’ENS ratent l’affectation au profit des profils hétéroclites qui con- sidèrent le service civique comme un passage obligé pour espérer, un jour, accéder à un emploi dans l’Administration publique, d’où la vigilance doit être de mise.
Madame la Ministre,
Sur tout un autre plan, dans une émission radiodiffusée relative à l’enseignement il y a environ 2 ans, on évoquait un besoin des professeurs d’Anglais de l’ordre de dix mille (10 000).
L’option Français Anglais de l’ENS s’est-elle attelée à former autant ? Ou en est-on?
Madame la Ministre,
A la rentrée académique 2022-2023 les, élèves bacheliers option franco Arabe qui désirent embrasser la carrière d’enseignement n’ont pas pu accéder à l’ENS car leurs candidatures n’étaient pas acceptées. Peut savoir les raisons ?
En échangeant avec un agent de l’établissement, il s’est contenté de me dire qu’il y avait un projet d’ouvrir un département spécifique pour ces bacheliers, mais c’est resté en stand-by.
Madame la Ministre,
Enfin, des promotions d’élèves sortis des écoles normales de Dosso et d’’ailleurs, particulièrement des Instituteurs Adjoints, formés a grands frais, cherchent des contrats sans succès pendant que des brevetés contractuels, sans aucune formation pédagogique, sont en exercice.
Comment recenser ces futurs enseignants et enseignantes de qua- lité et les reverser dans la production ?
Madame la ministre
Vous êtes enseignante de carrière, connue pour vos prises des positions responsables et tranchées, et mieux encore.
J’ose soulever toutes ces questions en espérant qu’un éclairage soit apporté à ces quelques préoccupations loin d’être exhaustives.
Je vous prie Excellence, Madame la Ministre, de trouver mes encouragements et mes meilleures salutations.
Harouna Elh Garba
96 27 82 94
Niamey