L’information est une exclusivité du Courrier. On vient d’apprendre, de sources crédibles, que la Cour d’État aurait procédé à la levée de l’immunité du président déchu, Bazoum Mohamed pour haute trahison. Il devient ainsi un justiciable lambda. La Cour aurait également annulé certains avantages liés à son statut d’ancien président la levée de l’immunité de l’ancien président, pour engager une procédure judiciaire de haute trahison contre lui, est un grand pas vers la vérité et la manifestation concrète de l’engagement du CNSP de rendre justice au peuple nigérien.
Depuis quelques jours donc, au regard du mal pour lequel, sous un élan nationaliste, l’armée décidait de « prendre ses responsabilités » face à l’Histoire, le peuple comprenait et saluait l’élan patriotique de l’armée nigérienne qui décidait alors, face à des périls majeurs, de « sauver la patrie », vouée au naufrage que lui voulaient des « enfant gâtés » de la démocratie. Il y a des choses avec lesquelles, en politique, quand on a la responsabilité de millions d’hommes, l’on ne transige jamais. Le peuple, le pays, était plus important que des individus, fussent-ils des amis, car, pour être militaire, on l’est plus pour son pays que pour un individu.
D’ailleurs, à quoi bon servir des hommes qui n’ont aucun souci pour l’intérêt général ? C’est triste. Nous avions alors demandé, pour toute la vérité à savoir de telles manœuvres, et pour l’histoire que les immunités des deux anciens présidents, personnages au cœur de tant d’intrigues, soient levées afin de permettre qu’ils répondent de leurs actes.
Pour le premier, Bazoum Mohamed en l’occurrence, nous apprenons que son immunité a été levée ainsi que les Nigériens l’appelaient de tous leurs vœux. Désormais donc, rien n’empêche la mise en accusation pour différents chefs d’inculpation afin qu’il réponde devant la loi nigérienne de ses actes. C’est d’autant grave qu’il ne peut y avoir de circonstance atténuante pour lui quand on sait que, même conscient des fragilités de son accession au pouvoir, il eut cette attitude incompréhensible, cet entêtement vis-à-vis du Niger qui lui a tout donné, refusant de démissionner pour faire plaisir à Emmanuel Macron. Pourquoi ailleurs, des présidents renversés démissionnent, disant que leur seule personne ne peut conduire leur pays à des turbulences inutiles et on aurait pu, quand on a de la sagesse, ici aussi, chez nous, faire l’économie de tels extrémismes destructeurs ? On comprend donc que le CNSP refuse de laisser son « gibier » sortir du pays, tenant à ce qu’il réponde de ce dont il pourrait être accusé.
Les heures compliquées arrivent…
Ce pays va mal. En écoutant sa respiration, l’on ne peut se rendre compte à quel point il a été éprouvé par des homes qui ont cru que le fait d’être portés au pouvoir leur donnait la latitude d’agir à leur guise. Les choses sérieuses vont donc devoir commencer. L’activisme de certains milieux, tapis dans l’ombre des réseaux sociaux pour divertir les Nigériens pour les détourner des vrais débats et des grands défis, ne peuvent rien au sort qui devrait être celui de ceux qui ont trahi et vendu ce pays. Bazoum tombera dans le statut de justiciable lambda. Celui qui, en d’autres temps, pouvait être fier de régler des comptes à la société civile, se verra à se ronger les ongles dans une cellule, dans le souvenir cauchemardesque d’une brève épopée qui l’avait porté à des gloires politiques éphémères. Le cas d’Issoufou Mahamadou, apprend-on ? Ne saurait tarder.
L’Histoire l’exige. La vérité aussi. Dans la foule des interrogations qui assaillent les Nigériens, l’on pense qu’il a fallu des complicités internes pour que le Niger vive ce qu’il vit depuis des années d’insouciance de la part de ceux à qui l’Histoire faisait le privilège de le gouverner. La nation a ses traitres, pensent bien de Nigériens. Ils l’avaient vendu. Ils avaient comploté avec l’ennemi. Rien de ce qui est du pays, de l’intérêt général, ne les intéressait sinon que de profiter du pays, de le spolier jusqu’au dernier liard. Dans leur esprit revanchard, ils avaient cru que tout le monde, avant eux, avait fait comme ça. Les pauvres, grouillant de rancune et de vanité! Nous n’avions pas eu très souvent de parler de conquérants, quand bien de ceux qui s’adonnaient à un tel sport ont des identités brouillées, une ascendance nigérienne compliquée. On sait à quel point Seyni Kountché tient à telles considérations pour ne jamais accepter de confier certaines responsabilités-pas toutes -à de tels personnages douteux. Ils n’avaient rien à perdre. Et tous, qu’il s’agisse de l’ancien président Issoufou comme de Bazoum et d’autres, tous, pour leur confort extérieur, s’étaient acheté de somptueuses villas, souvent des appartements dans d’autres pays où ils pourraient espérer s’offrir une retraite dorée après avoir pillé un pays dont le sort leur importe peu. Mais le CNSP, dès les premiers jours du coup d’État, avait eu des preuves compromettantes sur le président déchu qu’il accusait alors de « Haute Trahison ». Le mot est grave et interpelle chaque Nigérien. Pourquoi donc, malgré le rejet dont le personnage est l’objet dans son propre parti, Issoufou qui en sait sans doute davantage sur lui, peut quand même l’imposer au parti et après, quand par l’arbitrage du peuple souverain qui avait, par le moyen du vote, donné sa préférence à Mahamane Ousmane, il contrarie la volonté des Nigériens ? Ce choix courageux du peuple, Issoufou a fini par le trafiquer en corrompant les voix du peuple, trafiquant les résultats pour faire déclarer son ami avec lequel; aujourd’hui, comme cela arrive si souvent dans les drames des parjures, il a des relations compliquées, irréparables.