Les sociétés d’exploitation, sommées d’appliquer les nouvelles mesures édictées par le Cnsp et le gouvernement
La lutte pour la conquête de la souveraineté nationale se gagne à petits pas laborieux et le ministre du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké Bako, joue parfaitement sa partition. Le samedi 20 avril 2024, sur instruction du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp),chef de l’État, il a rencontré les sociétés d’exploitation du pétrole et leurs sous-traitants à qui il a transmis les nouvelles mesures auxquelles ils doivent se soumettre. Rien de nouveau en vérité. Ce sont des droits revenant à l’État nigérien que les administrations précédentes ont délaissés, si bien que le Niger est lésé. Sur les trois points essentiels qui ont motivé la rencontre, le ministre Mahaman Moustapha Barké Bako n’a pas tergiversé. Il a dit les choses comme elles sont, mettant les sociétés et leurs sous-traitants en demeure d’appliquer les nouvelles mesures édictées par le Cnsp et le gouvernement. Il y a d’abord la question des contrats à propos desquels il a dit l’interdiction qui est faite à toute société de contracter des entreprises étrangères pour des travaux et prestations que des entreprises nigériennes sont en mesure de faire. Un dispositif sera mis en place pour vérifier l’effectivité de la mesure et résilier tout contrat qui serait en porte-à-faux avec la nouvelle mesure.
La question des recrutements sur laquelle le ministre Barké s’est déjà prononcé a constitué le deuxième sujet d’information. Là-dessus, il a annoncé qu’il est formellement interdit de procéder à des recrutements par le biais de cabinets de placements. Les sociétés doivent désormais faire des recrutements directs. Le ministre Barké a particulièrement insisté sur le fait qu’il veillera personnellement à l’effectivité de cette mesure et à la ʺnigérinisationʺ progressive de tous les postes. Quant à la question de la gestion, le ministre du Pétrole a annoncé que, sur décision du président du Cnsp, chef de l’État, des audits seront diligentés dans les tout prochains jours. Ces audits, apprend-on, seront conduits par des cabinets internationaux. Selon le ministre Barké, le but du Cnsp et du gouvernement est d’avoir une vision claire de ce qui a été fait jusqu’ici, avoir connaissance des manquements observés afin que des corrections appropriées soient faites sans délai.
Par-delà ces trois mesures édictées, le ministre Barké a précisé à ses interlocuteurs que le chef de l’État a donné des instructions fermes pour qu’aucun coût pétrolier ne soit récupérable s’il n’est au préalable spécifié dans le contrat de partage de production (Cpp). Et, dans la même logique qui a prévalu avec les contrats, les Cpp approuvés avec les administrations précédentes vont être annulés après contrôle. « S’il y a nécessité de réviser certains Cpp afin de prendre en compte les intérêts du Niger, nous le ferons », a dit le ministre Barké qui a demandé aux directions générales de Wapco Niger et Bénin de faciliter l’accès aux installations à la mission de contrôle qui se rendra, dès le mardi 23 avril 2024, à Sémè, pour la vérification des quantités annoncées, le calibrage et l’inspection des bateaux, l’objectif étant de compléter les informations collectées par les inspecteurs placés sur les différents sites afin de s’assurer que les quantités effectivement déclarées sont bien celles qui sont enlevées.
Amadou . T