Pendant des années de discours et de rhétorique, le Camarade Issoufou, abreuvé aux sources de l’Internationale Socialiste qui n’éprouve que trop de gène aujourd’hui, après tant de déconvenues, à le présenter comme un de ses membres influents, l’homme n’ayant pas honoré le socialisme et ses discours d’une certaine époque.
Tout le monde regrette d’être tombé sous le charme politique d’un leader qui n’en était pas un à la vérité.
Bazoum, sans doute, ne dira pas le contraire. Tant qu’il pouvait rester à l’opposition, l’homme, par les discours qu’il avait, pouvait donner une certaine image du politicien intègre qui a des convictions et une foi politique. A l’œuvre, on ne reconnut plus l’homme. Il devenait un autre et là encore, ce n’est pas Emmanuel Macron qui dira le contraire, lui qui, au matin du 26 juillet 2023, tombant des nues, ne pouvait comprendre comment ce qui est arrivé à Bazoum, son protégé, arrivait.
« Trahison politique », n’est-ce pas chère Macronie ? Le réveil pour beaucoup d’amis que l’homme avait eus dans le monde était douloureux.
On le disait pourtant depuis des années, mais personne n’a voulu entendre tant Issoufou, pour les amis occidentaux, était l’ange qu’on n’aurait jamais eu sous nos tropiques depuis les Bongos et les Mobutu. Le CNSP lui-même découvre chaque jour les eaux boueuses dans lesquelles il abandonnait Bazoum, dans l’espoir, de s’en servir à faire son Come-back au pouvoir pour assoir sa dynastie rêvée. Un homme à plusieurs visages. Un véritable imposteur.
En effet , observe le journal Mondafrique « Pendant très longtemps , l’ex-président nigérien a su cacher à l’internationale son vrai visage »,notamment par une communication trompeuse : « A grands renforts de communication orchestrés par l’Agence de communication parisienne image 7 , grassement payée par le trésor public nigérien , Mahamadou Issoufou a vendu l’image « de démocrate exemplaire », allant jusqu’à decrocher le prix Mo Ibrahim et siéger au Conseil d’administration International Crisis Group (ICG ) ». Aujourd’hui, le monde entier se rend compte qu’il a été grugé par l’homme. C’était du faux!
Un article de Francis Sahel du Mondafrique intitulé « Sahel, l’enterrement du collectif d’experts de l’ONU « en dit long sur l’homme sur lequel les Nigériens n’ont sans doute pas fini d’apprendre. IL abrite une caverne aux mille secrets. Il sait d’ailleurs, lui Issoufou, que la montre tourne et que les jours, graves, se compliquent pour lui. Peut-il regretter d’être allé jusqu’à un seuil intolérable dans sa gabegie ? Il sait que le vent a tourné. Et des bourrasques risquent de l’emporter. Le peuple parle et il veut sa tête. Plus, rien dans ce que l’on découvre tous les jours de sa gestion, ne plaide en sa faveur. Francis Sahel n’a pas tort : « Dans le contexte politique nigérien actuel , l’ex-président Issoufou n’a plus la tête aux travaux du Panel qu’il préside » , lui qui aime tant le cérémonial des grandes rencontres, à se pavaner autour des grands monde, serrant des mains pour vendre une image qu’il a fini par trahir .Alors qu’il perdait presque toutes les amitiés qu’il construisait avec ce discours trompeur d’un démagogue , il voit ses marges de manœuvres s rétrécir comme peau de chagrin .Ainsi , apprend-on de cet article qu’ « Outre les soupçons d’avoir partie liée avec les putschistes, l’ancien président nigérien est désormais sous la forte pression d’une grande partie de la société civile nigérienne qui réclame son arrestation pour des faits présumés de corruption , d’enrichissement illicite et de mauvaise gouvernance » . Qui ne sait pas, alors que les textes l’en interdisent, il est parti acquérir des domaines et notamment un qui appartenait à une société d’État, la SNTN ? il ne peut donc pas le justifier sinon que d’avoir abusé de son pouvoir et justifié, en plus, des biens (mal) acquis, les milliards qu’il déclarait alors que sa fonction ne put les justifier ainsi que cela est valable pour bien de personnes de son entourage.
On n’est donc pas surpris d’entendre « Le Mouvement M62, réputé favorable aux militaires au pouvoir, demande[er] même qu’il soit traduit devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre contre l’humanité et apologie du terrorisme ». On n’en veut pas à l’homme parce qu’il s’appelle Issoufou Mahamadou mais à cause de la gestion qui a été la sienne et qui aura mis ce pays à genoux.
Issoufou, dans claustration, découvre bien la fracture qu’il y a entre lui et les Nigériens de plus en plus ulcérés à parler de sa gouvernance. Il vit dans une prison à ciel ouvert depuis qu’il a compris qu’il ne peut plus se balader dans ce peuple qu’il a pourtant prétendu aimer, à l’occasion d’une élection désertée, à plus de 90%.
Le rejet de l’homme qu’on a pourtant présenté au monde comme champion ne s’observe pas que dans son pays où il réussit , en même temps qu’il divisait les Nigériens, à diviser pour ses calculs mesquins , le parti qui lui a tout donné , tenant ,après lui , à le passer à son héritier adoré à qui il voulait tout donner jusqu’au Niger qui ne saurait être un bien familial .Ainsi , nous apprend Francis Sahel , « A l’étranger , l’ex-président n’est plus la bienvenu dans la plupart des capitales ouest-africaines , notamment celles des pays membres de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO ) ». Par des duplicités, il a fini par rétrécir son territoire, lui qui aime tant voyager pour ne plus savoir où peut-il désormais se rendre pour ses randonnées touristiques qu’il affectionne, surprises -parties sans doute perdues alors que l’argent est là amassé à gogo. Du moins pour l’instant, en attendant la suite du travail de la Coldeff.
Perte en crédibilité…
Au Niger ; cela fait des années que l’on a commencé à douter de l’homme et à ne plus croire à ses discours. Le monde qui le célébrait a fini par avoir le même regard sur l’homme, de plus vomi ici et là, à travers le monde. Pour participer à une rencontre des Nations- Unies sur la paix et la sécurité, après le coup d’État au Niger, « Avant même les difficultés actuelles du Panel, [souligne le Mondafrique], plusieurs spécialistes de la région avaient fait part de leur doute sur la légitimité de l’ex-président Issoufou à conduire une évaluation objective sur l’action de la communauté internationale au Sahel » et pour cause « Pour avoir été chef de l’État du Niger pendant dix ans (2011-2021) , donc acteur de la stratégie antiterroriste des pays du Sahel , les mêmes experts soutiennent qu’il est « juge et partie » dans ce travail d’audit confié par les Nations-Unies » pour ne pas être impartial et objectif dans son appréciation du problème. Pire, rapporte l’article comme pour mettre en doute son expertise qu’» A la vérité, Issoufou doit da désignation à la tête du Panel non pas pour sa connaissance ou son expertise sur le Sahel , mais à sa proximité avec Antonio Guterres, ancien Premier ministre du Portugal , qu’il avait connu dans les rangs de l’Internationale socialiste (IS) ». Une histoire de copinage, peut-on dire où jouent les relations plus que les compétences. Mais, il a fallu découvrir l’autre visage du personnage pour enfin nous le dire.
Il perdra d’ailleurs ses soutiens les plus forts dont Emmanuel Macron, et sans doute aussi d’autres grands du monde. Tous prennent leurs distances vis-à-vis de l’homme, s’en éloignent, dégoutés d’un homme qui ne peut plus être lui-même, en plus d’être un fieffé menteur…Ainsi dira Francis Sahel « Ironie de l’histoire, c’est le même Guterres qui personnellement ordonné en septembre dernier la déprogrammation de la présentation par l’ex-président Issoufou du Rapport de son Panel d’experts, en marge de l’assemblée générale des Nations Unies ».
Issoufou Mahamadou, désormais isolé de son Niger, alors qu’il aimait tant voyager, devenait infréquentable pour les milieux qui l’ont « fabriqué ». Il paie pour ses choix et pour ses ambiguïtés : en effet « Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, et le refus persistant de l’ex-président de condamner le putsch, le pont est rompu entre « les deux camarades de l’Internationale socialiste ». La réputation qu’avait l’ancien président auprès de certains milieux a fini par voler en éclats. Pire, apprend-on, « Après l’avoir reçu au début de cette année à Bruxelles avec tapis rouge et accolades chaleureuses, les dirigeants de la Commission européenne ne décolèrent plus envers « l’homme par qui le scandale est arrivé au Niger ».
Tout est fini…
Au pays, l’image d’Issoufou s’est gravement ternie. Partout, dans les bureaux et dans les marchés, dans les fadas et dans les rues, l’on ne parle qu’en mal du personnage. Il venait au pouvoir non pour servir un peuple mais pour s’enrichir, avide de brillance et de bonne vie , poussant les Nigériens, loin de son socialisme dévoyé, à perdre l’admiration qu’ils avaient pour lui , en d’autres temps plus heureux où ses discours polissaient son image d’opposant intrépide pour n’en laisser aujourd’hui que l’image du soudard. Il sort aujourd’hui par les petites, découvert et humilié. Toutes les portes se ferment sur son nez, malaimé du monde et du peuple qu’il ne put ressembler. Il rêvait après la présidence, de nouvelles gloires notamment internationales et d’une carrière politique fulgurante pour le fils coaché qui fit son « service civique politique » dans son ombre. C’est la déchéance totale : « [… ] le coup d’État du 26 juillet sonne le glas de la carrière internationale de l’ex-président nigérien », conclut Le Mondafrique.
L’impossible résurrection politique…
Avec le peuple, il n’a plus rien à construire. Il sait que c’est le grand divorce et surtout qu’il ne pourra jamais reconquérir les cœurs de ses concitoyens qui lui ont définitivement tourné le dos. Ceux qu’il poussait pour aller soutenir par calcul le CNSP ont été hués. Ainsi se rendaient-ils compte de l’impopularité de leur champion. Il en a conscience pour vouloir, même après le pouvoir, s’abriter derrière des armes pour se protéger d’éventuelles représailles de la part d’un peuple qu’il a conscience d’avoir trop blessé. Lui et son successeur, par leurs égoïsmes, devraient tout perdre. Ils oubliaient le peuple et ne voulaient tout que pour ceux et pour leur clan. Les hommes, les amitiés et les perspectives sur lesquels il misait devenaient improbables : « La mort lente du Panel d’experts sur me Sahel risque d’être pour l’ex-président Issoufou la fin d’une carrière internationale si prometteuse ». Comme quoi on n’est jamais trahi que par soi-même.
Une belle leçon de vie à cogiter.