La gestion du PNDS qui avait pourtant promis aux Nigériens de gouverner différemment et mieux – mais comment au finish ? – aura été la plus désastreuse que le pays ait connue depuis plus de soixante ans qu’il accédait à son indépendance. On ne reconnut jamais ceux qui, avant de venir au pouvoir, avaient un discours courageux et mielleux qui donnait d’eux l’image de la Sainte Vierge, car ils ne firent que le contraire de tout ce qu’ils promettaient et de ce qu’ils prêchaient sur l’échiquier politique pour tromper sur ce qui serait leur différence. On ne vit même pas du socialisme dans leurs actes et dans leurs paroles. Le pouvoir les a radicalement changés pour faire d’eux de véritables monstres politiques. Leurs masques finirent par tomber pour révéler à la face du monde leur vrai visage, hideux, et leur vraie nature qui contrastent avec l’image qu’ils donnaient d’eux depuis des années de gros discours et de démagogie. Pendant un peu plus de douze ans, les socialistes nigériens, au moyen de pillages et de vols, ont ruiné l’Etat, trahissant ainsi le socialisme dont ils prétendaient porter les valeurs et les convictions.
Il n’y a pas un seul secteur qui aura été épargné par les raids des socialistes et leur gloutonnerie insatiable. Aujourd’hui, nous évoquons un sujet que nous avons déjà traité en d’autres occasions et sur lequel, dans le contexte nouveau qui est le nôtre aujourd’hui, nous estimons qu’il serait intéressant de revenir surtout quand la solution, apportée à l’époque au problème, n’est pas la bonne. On se rappelle du milliard cinquante millions (1.050.000.000) de francs détournés dans deux ministères de l’enseignement et qui mettaient en cause la gestion de Daouda Mallam Marthé, alors ministre de l’Enseignement Primaire à l’époque des faits, et Abdoulkadri Tidjani, Ministre de la formation professionnelle. Le détournement avait été révélé par un audit commandé par l’Union Européenne qui avait alors exigé le remboursement de la somme mise en cause, ne pouvant accepter que les fonds de ses contribuables servent des intérêts privés. Ce qui fut fait, mais au lieu de presser ceux qui ont subtilisé les fonds pour les contraindre à rembourser, c’était l’Etat, à travers le trésor national, face à l’intransigeance de l’Union Européenne, qui remettait à l’UE les fonds en question pour se conformer à la condition exigée par le partenaire qui, pour faire les décaissements du reste des fonds prévus par l’Europe qui s’élevaient à 6 milliards de francs, soient quelques 90 millions d’euros, en faisait la condition sine qua non pour la poursuite du partenariat.
A l’époque des faits, votre journal, avait rencontré la représentante de l’Union Européenne qui lui avait confirmé que l’Etat du Niger a effectivement remboursé le fonds – le milliard et les cinquante millions – et que l’UE s’en tenait à cela, ne pouvant s’occuper de la dimension judiciaire de l’affaire qui relève des seules responsabilités de l’Etat et donc des autorités. Peut-on se contenter d’une telle réparation ? Est-ce donc normal que, pour conserver son partenariat, dans une telle affaire, l’Etat se contente seulement de rembourser en puisant dans les fonds de l’Etat, dans le Trésor national, mais tout en épargnant ceux qui ont commis la faute ? Non, puisque la faute demeure, il fallait qu’au niveau de l’Etat, des initiatives soient prises pour amener les détourneurs à répondre en remboursant les fonds subtilisés, mais aussi à répondre au pénal de leurs actes.
Pourquoi revenir sur le dossier ?C’est quand même de l’argent public qui a été donné à un autre (l’UE) pour protéger des gens qui ont détourné ces fonds. Est-ce acceptable dans un pays normal ? L’Etat peut-il le faire à tout autre délinquant économique juste pour défendre et conserver sa relation d’assistance avec un partenaire ? Le gouvernement doit donc revenir sur un tel dossier, pour le ré- examiner, et cerner tous ses contours afin de savoir comment ces fonds compromis avaient été gérés et savoir qui en a été bénéficiaire pour que l’Etat consente à le ou à les protéger, supportant à la place des délinquants, le remboursement des fonds dissimulés.
Si le problème entre le Niger et l’Union Européenne est réglée parce qu’à la fin le Niger a mis son partenaire dans ses droits en lui retournant les fonds compromis, le problème demeure, il reste même entier, car dans un pays normal et dans un Etat de droit, l’on ne saurait s’arrêter là avec un tel règlement-bidon de l’affaire quand, pour toute solution, l’on n’a que celle-là par laquelle l’Etat, généreusement, payait pour des brigands, protégeant ainsi la pègre que le régime abrite.
On peut comprendre que l’Etat ait fait ce choix pour se plier dans l’urgence à une exigence du partenaire et pouvoir ainsi préserver sa relation avec lui, mais, de là à les dédouaner en couvrant d’impunité ceux qui ont pillé les fonds, il y a franchement problème. Il faut donc que ceux qui ont profité de ces fonds les rendent, car l’Etat ne peut pas et ne doit payer pour tous ceux qui auront détourné l’argent des partenaires. Il ne s’en sortira pas, surtout pour cette dernière décennie que l’on a connue avec ses mille et un scandales. L’argent que l’Etat sortait pour donner aux partenaires appartient aux contribuables nigériens et ne saurait servir de tels intérêts qui ne sont pas les leurs. L’argent de l’Etat doit revenir à l’Etat. C’est pour cela que l’Etat, aujourd’hui, à travers ses moyens nombreux, doit traquer ceux qui ont dilapidé ces fonds pour les forcer à les restituer et à répondre devant la loi.
Il n’y a plus à tergiverser sur un tel dossier, dès lors que, par l’audit même de l’UE, le détournement a été reconnu et surtout que l’Etat s’en remettait et consentait à rembourser. Les Nigériens ne peuvent pas payer pour les brigands !