Le Capitaine IB met la CEDEAO dans une situation de disgrâce
Depuis les incompréhensions nées de l’attitude de la CEDEAO vis-à-vis des trois pays – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – devenue par la suite l’Alliance des Etats du Sahel, les relations avec l’organisation ouest africaine n’ont pas arrêté de se dégrader. Si elles n’étaient marquées que par la décision incompréhensible et inhumaine des sanctions, notamment de priver les peuples de Sahel pourtant sans littoral de vivres, de médicaments et d’électricité, on pouvait comprendre et espérer quand l’émoi passé, que les deux parties surmontent les incompréhensions pour revenir à se parler et peut-être à se comprendre. Mais, dès lors que la CEDEAO, poussée par un autre, pouvait décider de porter une guerre contre un pays membre pour des choix lucides et souverains, la rupture totale s’imposait. Après que certains autres pays prenaient leurs distances vis-à-vis de cette CECDEAO-là, celle-ci, ayant fini par comprendre ses erreurs, mais puisque certains ouvriers de la Françafrique ont déjà empoché le salaire de leur mercenariat, il leur était devenu impossible de faire marche arrière, le maître qui les avait employés les ayant à l’œil pour les obliger à suivre ses injonctions et à aller jusqu’au bout de la trame. Déçu de leur inefficacité pour ne pas dire leur incapacité, le Maître en colère, la dernière fois, les exposait dans un speech devant les ambassadeurs de France, à la raillerie des peuples du continent, faisant découvrir les petits larbins dans leurs petits souliers. Tristes.
Et, depuis que les trois pays annonçaient leur départ irrévocable de la CEDEAO, ce fut la débandade tant pour le reliquat de l’organisation effrayée par ses fragilités nouvelles que pour le Maître qui les employait dans le projet qui a foiré parce que ses exécuteurs, face aux peuples opposés à leurs servilités, savaient qu’ils mettaient ainsi en jeu leur fauteuil et leur réputation, devant des populations qui n’en peuvent plus de supporter tant de lâchetés. L’AES ne fait alors que gagner en crédibilité, louée partout sur le continent, y compris à travers sa nombreuse diaspora et même dans certains pays occidentaux. Ses positions sont alors en phase avec les aspirations des peuples et forts de cette réalité, ses dirigeants, pour l’Histoire, n’entendent pas lâcher, tenant quoi qu’il en coûte d’être à côté des peuples pour les servir. Alors que le Président Nigérien, Abdourhamane Tiani, après sa dernière sortie médiatique n’arrête pas de faire parler de lui en bien, vu chez les Africains, et tous les Nigériens qui peuvent enfin comprendre aujourd’hui qu’ils n’ont plus n’importe qui au pouvoir, l’on voit comment, partout où il va, le président burkinabé est accueilli comme ce fut le cas au Niger quand il venait pour participer au sommet de la création de la Confédération de l’AES.
Sa dernière sortie magistrale s’était déroulée en terre panafricaine du Ghana où le Président ghanéen, John Dramani Mahama, par lui-même, a pu comprendre l’enthousiasme de ses compatriotes et des populations africaines dans leur ensemble, à apprécier un tel leadership comme étant ce dont a besoin cette Afrique qui bouge, aspire à un changement radical. Comment ne pas saluer la sincérité de l’accueil du nouveau président qui, quelques jours avant, envoyait un émissaire au Président en exercice de l’AES, le Général Assimi Goïta, pour inviter l’alliance à son investiture, donnant ainsi un signe d’ouverture en direction de l’AES que l’impérialisme français tentait d’isoler et détruire, coute que coute ? D’ailleurs, lorsqu’il se prend en photo avec le Président du Ghana, le jeune président du Faso est assez vigilant pour ne pas avoir le drapeau de la CEDEAO en arrière-plan de leur image, le rejet de l’organisation étant total et définitif. C’est à croire que le nouveau Ghana pourrait aussi être dans les mêmes logiques, ce d’autant d’ailleurs que ce Ghana n’a aucune histoire coloniale avec la France pour se compromettre avec elle ainsi que l’aura fait le président sortant qui trahissait ainsi la pensée panafricaine de N’Nkrumah.
Panique générale à Abuja…
La CEDEAO a sans doute compris qu’elle est en profonde putréfaction et qu’il ne lui est que très difficile de recoller ses morceaux. L’Afrique a besoin d’être totalement libre et tous les peuples l’ont compris sur le continent et soutiennent la démarche de l’AES. Voilà d’ailleurs pourquoi certains valets de l’impérialisme, depuis des jours, paniquent aussi dans leur rôle aux côtés d’Emmanuel Macron qui aura à faire à des peuples non qu’à des dirigeants, et devant l’Histoire, après ses vieux crimes non encore soldés et pardonnés, elle répondra de tout autre génocide qu’elle viendrait à commettre contre des peuples souverains qui ont eu la malchance de partager avec elle la triste et douloureuse histoire que tout le monde sait et pour laquelle elle n’a toujours pas demandé pardon. Ces appréhensions du côté d’Abuja sont d’autant légitimes que le Ghana, le Togo et même le Nigéria où Tinubu est mis en minorité, ne sont plus sûrs, en tout cas, ils ne peuvent plus continuer à appartenir aveuglément à une CEDEAO inopérante, décalée des aspirations des peuples et qui pourrait décider d’un jour à l’autre de rentrer en guerre contre eux, leur déniant tout souveraineté.
Personne d’ailleurs aujourd’hui ne parle si fièrement de cette CEDEAO récupérée par l’impérialisme depuis que ses sommets sont dominés par ces occidentaux dont on ne peut pas comprendre ce qui leur donnerait tant de places là, alors qu’à leurs sommets, les africains sont soigneusement exclus. La dislocation et la disparition de la CEDEAO sont donc inévitables. Quand l’AES parviendra à créer sa propre monnaie et qu’elle réussira à vaincre le terrorisme importé, tous rejoindront l’AES. John Dramani Mahama a donné des gages : l’armée du Ghana et celle du Burkina Faso voisin, ensemble, se battront contre le terrorisme.
L’Afrique se réveille alors que Talon, Ouattara et Tinubu se plaisent encore dans leur sommeil. Ils répondront devant l’Afrique.