Les Nigériens s’en souviendront longtemps que l’ambassadeur le plus médiocre que la France ait envoyé au Niger soit ce personnage pétri de confusions colonialistes, imposé pourtant par Emmanuel Macron, pour contrer au Niger la montée de ce que l’on a, trop rapidement, appelé un sentiment anti-français qui se propageait au Sahel. Après que les nouvelles autorités du pays aient décidé de l’annulation de son accréditation, fougueux dans sa nostalgie coloniale , l’ambassadeur déclaré persona non grata, décidait de ne pas quitter le Niger , arguant que sa présence au Niger serait légitimée par un gouvernement qui, dans les faits , est pourtant déchu et remplacé ne pouvant plus rien décider pour le pays conquérant , et par ce qu’il a vécu pendant des jours d’isolement dans le pays , il a été tenté par la muse pour sortir un livre inspiré par ses misères endurées pour ainsi rajouter à la littérature coloniale d’un pays , la France, qui n’a pas compris que les temps sont révolus et que ses enfants qu’elle envoie chez nous ne peuvent plus se comporter comme ils veulent sans avoir de respect pour nos peuples.
Comment celui à qui son pays demandait de mettre en confiance les peuples du pays, peut-il ne trouver rien d’intelligible à leur dire qu’à raconter que même l’eau que les Nigériens boivent est européenne pour ne pas dire française, incapable de contradiction pour vouloir en venir presque aux mains avec un acteur de la société civile, MaikoulZodi, lors d’un débat au campus universitaire ? Est-ce ça la nouvelle diplomatie française ? n ne peut d’autant pas comprendre cette France quand dans la lettre qui censure le livre en projet de l’ancien ambassadeur, la France semble jouer à l’entêtement, incapable de prendre acte d’une situation pourtant irréversible. Comment comprendre en effet, qu’on s’entête à dire que « […] ce projet doit être regardé comme intervenant dans le cadre de vos fonctions [celles d’Itté s’entend] dès lors que vous demeurez, quoique de retour à Paris, l’ambassadeur de France au Niger » mais sans que la lettre ne dise avec qui, cet ambassadeur non reconnu doit parler au Niger. La France, peut -elle aller jusqu’à de telles folies? C’est à croire qu’elle mijoterait quelque chose encore qu’elle reviendrait dans le pays avec ses valets déchus. Chiche.
Pourtant la France sait qu’elle est en mauvaise posture au Niger, et on la voit qui s’effraie que le livre de son ambassadeur chassé du Niger, par cette révélation, ne vienne encore tout renverser et lui compliquer les choses dans un pays qui n’à plus le temps de penser France. En tout cas , dans cette lettre qui circule sur les réseaux sociaux , la France elle-même, n’ayant plus de secret-si dans les prochains jours le livre lui-même ne devrait pas être posté sur les mêmes espaces virtuels-attire l’attention de l’écrivain en herbe que son « […] texte comporte de nombreuses informations relevant des sujets exclus du droit à la communication aux termes du code des relations entre le public et l’administration et qui relèvent donc des dispositions de l’article 11121.7 du code général de la fonction publique relatif au devoir de discrétion professionnel [et toutes choses que ne devrait pas savoir Sylvain Itté!]. Ces éléments [apprend-on] ne peuvent être divulgués que par décision de l’autorité hiérarchique ». On aura compris par cette partie de la fameuse lettre que la France a peur que certaines informations ne fuitent et ne soient partagées, sachant sans doute, qu’elle est dans un jeu sournois qui ne peut que davantage la discréditer. Et ce d’autant que cette lettre du 16 janvier 2024 fait remarquer que ce projet de livre « […] apporte notamment de nombreuses informations sur le dispositif français de gestion de crise ,sur vos] échanges [celle d’Itté] avec les autorités françaises comme avec les acteurs – [sciemment l’on ne parle pas ici d’autorités nigériennes]-nigériens, sur le rôle , les motivations et les personnalités de vos interlocuteurs [celles d’Itté toujours] et, d’une façon générale sur la conduite de notre politique extérieure [celle de la France] ».
On a compris la France. Elle n’est pas un partenaire sérieux. Elle cache tant de zone d’ombre dans ses relations avec ses anciennes colonies devenues libres. Or, le seul fait de manquer de transparence dans sa relation avec l’Afrique pourrait être une raison suffisante de la rejeter et de ne plus vouloir commencer avec elle. Elle aura donc mérité ce qu’elle a eu sur le continent, à travers ses dernières aventures au Sahel.
Comment ne pas le croire quand la lettre souligne que « Certains de ces éléments [contenus dans la lettre] sont sensibles et sous votre plume [celle d’Itté encore], ne pourraient qu’être perçus comme exprimant le point de vue des autorités françaises ». La France s’inquiète que cette lettre ne vienne envenimer la situation pour ne plus lui entrevoir de possible retour au Niger. Et la conclusion terrifiante de cette lettre nous apprend que ce projet de livre (est-ce d’ailleurs un projet puisqu’il a fallu qu’il finisse pour l’apprécier dans sa globalité), selon le Quai d’Orsay, présente « […] plus de risques que d’avantages pour notre communication [celle de la France]. Il ne me semble possible d’autoriser sa publication », affirme le ministère français de Affaires Étrangères.
C’est un ainsi qu’au pays de la liberté et de la démocratie où l’on va jusqu’à faire croire qu’au nom de cette même liberté il serait loisible d’insulter le Prophète d’un autre, la parole devenue gênante d’un ambassadeur est censurée, interdite de diffusion.
C’est ça la France.