La DGTCP révèle les modes opératoires des voleurs de l’Etat
La gestion, sous la gouvernance de la Renaissance Actes I, II et III, avait été désastreuse, marquée, on le sait, par différents scandales souvent très emblématiques, ayant souvent leur retentissement jusqu’à l’international. Le Niger n’avait jamais connu de tels désastres auparavant. Et l’on ne peut imaginer que ceux qui ont fait un si grand bruit autour d’une affaire fabriquée de toute pièce, l’affaire de 100 millions de fonds d’aide à la presse qui avait conduit un homme politique jusqu’à la prison de haute sécurité de Koutoukalé alors que certains de ses amis se proposaient de les rembourser malgré les bases discutables de l’accusation, ou encore autour de cette autre affaire connue sous le nom d’ « Affaire MEBA » sur laquelle s’étaient agités des adversaires politiques pour fragiliser un régime qui a quand même eu le courage de demander des comptes à des ministres qui partaient en prison alors que leur parti était au pouvoir, toute chose que ne peut faire le PNDS, pendant douze ans, alors que les accusations qui visent certains de ses cadres et autres hommes sont fondées et plus graves au regard des sommes pharaoniques mises en cause. Certains observateurs n’avaient pas tort de dire qu’on mettra dix ans sans mettre toute la lumière sur la gestion du système déchu dont les acteurs ne venaient au pouvoir que pour des préoccupations personnelles et notamment pour s’enrichir. Et ils se sont enrichis. Leur ami, feu Salif Diallo qui les a côtoyés pendant le premier mandat, ne s’en revenait pas et pouvait se confier à un journal pour dire qu’il n’était qu’abasourdi de voir comment, en des temps records, ses amis s’enrichissaient, construisant à la vitesse de l’éclair de grands immeubles quand lui, socialiste aussi, mettait quarante ans pour finir à construire à son goût sa villa à Ouagadougou.
Le point de presse organisée en fin de semaine dernière par la Directrice Générale du Trésor National, madame Seydou Zeinabou, a été révélateur de la grande escroquerie des Renaissants, du pillage en bandes organisées des deniers publics, de l’ampleur insoupçonnée du raid sur les finances publiques pendant les treize ans de Wassosso. On avait soupçonné que les Renaissants auraient distribué des matricules à des gens qui travaillaient ailleurs afin qu’ils aient un autre revenu légal gagné à ne rien faire, qu’ils reclassaient certains agents sur la base de diplômes contestables. Ils avaient alors mis en place et rôdé une grosse industrie du pillage et du détournement. Pauvre Niger qui tombait entre les mains de prédateurs, de grands bandits d’Etat qui ont, ainsi, ruiné l’Etat, mis en faillite le Niger et détruit la réputation de Nigériens connus naguère comme travailleurs, sérieux et intègres. Ils voulaient être riches, très vite, et ils s’y sont employés, avec aujourd’hui de nombreux milliardaires dans leurs rangs, pères, mères, fils et filles, alignant des immeubles d’un standing insolent, et autres fantaisies de nouveaux bourgeois surpris par la célérité de leur enrichissement. Jamais, politique n’a enrichi aussi ostentatoirement des hommes comme on l’aura vu au Niger, sous les socialistes.
Mme. Seidou Zeinabou Douka, Directrice Générale du trésor et de la Comptabilité Publique, devant les journalistes, venait rendre compte des résultats des travaux d’un comité mis en place pour assainir le fichier national des pensionnés. On était loin de s’imaginer que d’autres y avaient vu un moyen de se faire de l’argent en mettant en place plusieurs stratagèmes aujourd’hui mis à nu. Et sans doute qu’on n’est pas à la fin des surprises.
C’est à la suite d’une vérification sur pièce et de contrôle physique des retraités que le comité a réussi à faire la situation réelle de ce que l’Etat devrait payer au fonds de retraite, découvrant ainsi, la quantité d’argent compromise qui allait dans les poches de personnes non encore identifiées, puisque la communication de la DGTCP n’en fait pas cas. Ainsi, on apprend que, sur un nombre total de 36.225 pensions effectivement payées autour de onze virgule quatre (11,4) milliards de francs, c’est, après vérification, 33.707 retraités qui sont reconnus dans les fichiers nettoyés de ses résidus. C’est donc quelques trois virgule quinze (3,15) milliards qui partent dans le vent, payés à des retraités fictifs au nombre de 3.113, mais engrangés sans doute par ceux qui mettaient en place leur machine à pique-sous. On apprend qu’en plus des retraités fictifs, l’on compte 172 décès, 11 doublons et 585 par carte bancaire (CARENI). L’Etat, par ce qui vient d’être ainsi dévoilé, perd chaque mois quelques 540 millions, un peu plus du demi-milliard de francs. Sacrés socialistes !
En vérité, il s’agit ici d’un vaste réseau de détournements qui a été découvert et on peut comprendre comment l’ancien système a réussi à mettre à sac les deniers publics. Et cela est impardonnable.C’est cela la gestion des Renaissances (actes I, II et III), menée par le PNDS Tarayya et ils veulent faire croire qu’ils aiment ce pays et qu’ils peuvent être compris par les Nigériens qui les avaient pourtant maintes fois interpellés pour revoir leur manière de gérer sans jamais faire attention à une telle préoccupation. Le pouvoir qu’ils détenaient leur donnait des arrogances inouïes.
Mais on ne nous a pas dit la suite de cette monstrueuse affaire…
Il y a en effet des silences dans la communication que venait faire la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique. On ne comprend pas pourquoi elle ne dit pas davantage sur l’escroquerie qu’elle venait d’étaler devant l’opinion nationale qui peut ainsi mesurer l’ampleur du saccage des deniers publics sous les Renaissants. Même si on ne le dit pas, il y a, derrière ces crimes, bien de personnes, coupables et complices. D’ailleurs, qui sont ceux qui sont concernés par cette liste fictive ? Qui et qui ont profité de ces pratiques d’un autre âge ? Peut-on raisonnablement taire de telles affaires en disant seulement qu’on a réussi, par cette opération, à mettre de l’ordre et à sécuriser quelques trois milliards ?
Les Nigériens exigent à ce que les noms des voleurs soient divulgués pour ne pas faire comme la Coldeff qui, apparemment, dans son travail, cherche à protéger des noms, protégeant des noms qu’on doit pourtant connaitre comme le voleur de cabri qui est souvent publiquement lynché. Il fallait que chacun, dans son rôle public, s’assume ! Tant que les hommes savent que s’ils volent, personne ne pourrait le savoir même quand leur crime venait à être découvert, notamment quand, par une manière ou une autre, on pourrait préserver leur honneur, si honneur il y a, pour leur éviter la divulgation de leur crime et les humilier, alors se perpétueront de telles pratiques dont il urge pourtant de débarrasser l’administration. Au nom de la Justice, on ne peut pas faire ça, on ne doit pas faire ça.
Aller au bout des engagements pris devant le peuple…
Ces questions graves de l’état des lieux et des attentes légitimes de justice ne sont pas des sujets farfelus. On ne peut donc pas jouer avec, si on veut du sérieux et si on veut réussir. Certains observateurs pensent que le même travail doit être fait au niveau de l’ANAB, mais aussi dans la fonction publique où, au moyen de faux diplômes, dénoncent certains, des reclassements auraient été faits pour donner des salaires mirobolants que certains agents ne devraient pas mériter. Peut-on être de la catégorie A1 avec certains diplômes qui pourraient être douteux ? Il suffit d’auditer les reclassements faits pendant les douze dernières années pour découvrir d’autres pratiques mafieuses qui portent la signature et le label du système Guri.
Il est aujourd’hui temps de donner de la clarté à la démarche du nouveau pouvoir pour davantage rassurer un peuple qui veut continuer à croire et à s’investir dans le projet de refondation, engagement sahélien dans lequel le Niger ne devrait pas être le maillon faible. Pour assainir, on ne doit pas sélectionner les ordures : une ordure est une ordure…
La directrice générale, elle, a accompli sa part de responsabilité. Elle doit mériter la reconnaissance de la nation.
Mairiga