Des grands moments de ferveur dans la vie du peuple nigérien
Ce samedi 15 février 2025, le Niger, sous la houlette du CNSP, ouvrait les travaux des Assises Nationales voulues pour discuter des problèmes du pays afin de lui permettre de retrouver les chemins et d’aller dans la vraie démocratie et le progrès. L’événement, annoncé depuis de longs mois, a fini par être tenu, mettant fin aux supputations et aux doutes de certains Nigériens qui, après la publication des textes annonçant la tenue des Assises, au lieu de s’en féliciter, repartaient dans les maquis des réseaux sociaux pour désinformer afin de dérouter les Nigériens et créer les conditions d’un échec de l’événement. Ainsi, peut-on entendre, ici et là, qu’un tel et un tel, déclineraient l’invitation pour assister aux Assises. Peine perdue.
Si pour certaines structures, les documents publiés peuvent faire foi pour croire à leur renoncement, pour certains autres, il n’y avait rien de sérieux pour justifier les messages divulgués, ne donnant aucune preuve de véracité pour expliquer la volonté des uns et des autres, à boycotter la grande messe. Il est vrai que le choix d’écarter les partis politiques de cette initiative pourrait avoir ses conséquences quand on sait qu’après tout, le souhait est de voir tous les acteurs porter les choix de la transition dont le renvoi des bases militaires étrangères, la dénonciation de certains accords partenariaux léonins, les alliances au sein de l’AES, le contenu local dans l’exploitation des ressources minières et pétrolières. Il faut trouver le moyen de faire en sorte que ces choix soient pérennisés et portés par les Nigériens quel que soit celui qui viendrait au pouvoir. Quelle garantie peut-on se donner, quand l’inclusivité réclamée à cor et à cri, exclut les acteurs politiques et, notamment, quand, dans le même temps, des acteurs politiques majeurs sont appelés à y siéger ? Qu’est-ce qu’un certain Issoufou Katambé a à faire là, quand un Ali Sabo, un Ladan Tchana, ne peuvent pas y être conviés ? Pourtant, Katambé est bien un acteur politique majeur, un acteur hyperactif de l’ancien parti présidentiel qui a causé à ce pays tout le mal qui a conduit le pays là où il est aujourd’hui pour lui imposer ces Assises. Rien qu’à la dernière sortie controversée d’Issoufou à Tahoua, le personnage était encore aux loges de l’événement, encore redevable vis-à-vis d’un homme aujourd’hui profondément renié dans l’opinion. Mais, malgré tous ces aspects qui ont fait jaser les Nigériens, la ferveur de l’événement n’a pas faibli pour montrer à quel point les Nigériens aujourd’hui aspirent à un réel changement qui ne peut être trahi pour plaire à un clan ou à un autre.
Comment peut-on d’ailleurs compter sur ceux qui ont amené leurs amis, la France et ses affidés, à occuper militairement le pays. Peuvent-ils, raisonnablement, aujourd’hui, être des complices sûrs de la nouvelle orientation du pays qui refuse les alliances douloureuses que l’on sait ? Ceux-là, par les clauses qu’ils ont signées avec l’envahisseur, savent qu’ils sont redevables vis-à-vis de l’impérialisme ; et, tenus par les mêmes gratitudes et servilités, ils pourraient à tout moment trahir. C’est eux, du reste, qui décidaient, avec la France, d’une guerre contre le Niger pour venir détruire le pays. Mais, ce matin-là, on peut voir, dans le grand brouhaha, par l’air débonnaire du temps, des horizons nouveaux s’allumer pour le pays.
Et les discours rassurent…
Quand on écoute ce qui se dit dans la salle du Centre International de Conférences Mahatma Gandhi, l’on aura compris que les temps ont changé et surtout que les Nigériens ont repris en main leur destin, personne d’autre ne pouvant être au-dessus des lois du pays. Ces discours viennent tant d’officiels que de citoyens lambda pour dire ce désir de voir le pays changer radicalement, pour que les pratiques décriées et les acteurs dénoncés ne reviennent plus pour produire les mêmes fautes. On a vu des participants enthousiastes, fiers de voir leur pays, sous la conduite du Général de Brigade Abdourhamane Tiani, amorcer un nouveau départ. C’est comme si l’on entendait des cieux de grandes prophéties pour le pays, une nouvelle et belle ère de justice et de progrès que l’on peut entendre dans le vacarme des vents et des douleurs éteintes. On aura compris que ceux qui ont rêvé de récupérer la situation pour imposer au pays leur tempo et leur agenda ont fini par comprendre que la nouvelle marche du pays est incorruptible, car il s’agit de laisser aux futures générations un pays vivable dans lequel les valeurs qui définissent les nigériens, en tant que peuple libre, peuvent être transmises et portées pour l’éternité. Les vents qui venaient charrier, sur les rives de la souveraineté retrouvée, les espoirs nouveaux d’un peuple, sont tellement forts que personne ne peut les contrarier. Ces Assises ont tout leur sens car elles viennent confirmer une certaine volonté de mettre de l’ordre dans le pays, de réparer la démocratie car, ainsi que le dit le Chef de l’Etat, le Général Tiani, il s’agit, en tenant ces Assises, « de tenir la promesse faite au peuple nigérien » au lendemain des événements du 26 juillet 2025, souhaitant que « ces Assises réussissent au profit du Niger et de son peuple ». C’est sans doute pourquoi le Gouverneur de Niamey interpelle : il faut à ce pays qui veut avancer « Une orientation stratégique saine ».
Grandes responsabilités…
Quand on voit la qualité des participants, et notamment la présence de toutes les couches de la société nigérienne à un tel événement, l’on comprend toute l’importance qu’on lui accorde et surtout toutes les attentes qui y sont liées. C’est une responsabilité immense que d’avoir à choisir pour un peuple à un moment aussi crucial de son histoire pour l’aider à ne plus se perdre et à marcher pour aller à un avenir meilleur. Une grande page de l’histoire du Niger s’ouvre et on peut aimer que des délégations maliennes et burkinabés, représentant les peuples frères de l’AES, soient venues pour vivre ces moments pleins d’émotion avec leurs frères et sœurs du Niger. Il s’agit pour le Niger nouveau de prendre en main son destin, de s’assumer face à l’Histoire, toutes choses pour lesquelles, le Président du Forum, Dr. Mamoudou Harouna Djingarey, a eu ces mots forts lors de son allocution : « Ensemble, écrivons une nouvelle page de notre Histoire ».
Et l’Histoire est en marche…
Mairiga