Trois Directeurs généraux de sociétés pétrolières chinoises expulsés du pays
C’est le mercredi 12 mars 2025 que la nouvelle est tombée. Les autorités nigériennes donnaient 48 heures aux Directeurs généraux de nationalité chinoise de trois sociétés pétrolières en activité au Niger pour quitter le territoire nigérien. Ainsi, les DG de SORAZ (Société de raffinage de Zinder), CNPCN (China National Petroleum Corporation) et WAPCO (West african gas pipeline company), sont devenus des persona non grata au Niger. Même si officiellement aucune raison n’est avancée, l’expulsion des responsables chinois, saluée d’ailleurs par tous les nigériens jaloux de l’indépendance de leur pays, intervient en pleine pénurie d’essence, fait paradoxal pour un pays producteur de pétrole. Et ce sont justement ces trois sociétés qui gèrent le pétrole nigérien, de l’extraction du brut (CNPC) à son exportation par le biais du pipeline (WAPCO) à son raffinage (SORAZ). Les autorités nigériennes et le peuple ne peuvent pas comprendre cette pénurie que rien, apparemment, ne justifie. Au demeurant, les griefs ne manquent contre les chinois, pourtant partenaires stratégiques du Niger. Il leur est reproché principalement le non-respect de la loi nigérienne du contenu local ; pourtant, les dispositions de l’ordonnance adoptée en 2024 qui veille à ce que bénéficient réellement des richesses nationales sont assez claires. Ce non-respect des lois du pays se traduit par plusieurs pratiques chinoises inadmissibles en territoire nigérien. On peut citer, entre autres, les surfacturations d’infrastructures avec la complicité de nationaux corrompus ; les disparités injustifiables au niveau des salaires : les chinois ont des salaires trois à quatre fois, sinon plus, supérieurs à ceux des nigériens ; le refus des chinois de privilégier les services locaux, ceux-ci produisent même les légumes qu’ils consomment pour que le petit producteur nigérien ne bénéficie en rien de leur présence au Niger ; des attitudes discriminatoires vis-à-vis des autres nationalités au niveau de l’Hôtel Soluxe qui, finalement, n’accueille que des chinois, raison pour laquelle son autorisation d’exploitation lui a été retirée au passage ; des pratiques corruptives ; des données comptables et financières erronées dans des documents écrits en mandarin, la langue chinoise. Il y a également une volonté manifeste de saboter la construction de la raffinerie de Dosso, en tentant de dresser les nigériens les uns contre les autres pour garantir les intérêts chinois. Ces éléments, qui constituent une obstruction au développement du Niger, sont assez suffisants pour que les autorités nigériennes, engagées dans un combat pour la conquête de la souveraineté nationale et l’indépendance véritable du pays, lutte engagée depuis les évènements du 26 juillet 2023, prennent une telle décision, grave certes, mais suffisamment motivée, donc nécessaire. Bien avant l’installation de ces trois sociétés au Niger, les nigériens avaient déjà les échos des comportements peu respectueux des chinois à l’endroit des ressortissants des pays hôtes. Mais, le Niger n’est pas les autres pays. Il ne peut pas fermer les yeux sur certaines pratiques de sociétés ou de puissances étrangères venues sur son sol pour se faire de l’argent, puisque c’est de cela qu’il s’agit, quelle que soit la nationalité de l’investisseur, à n’importe quelle condition. Désormais, chaque partenaire du Niger doit tenir compte de la souveraineté du Niger et ses intérêts vitaux. Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, avec à sa tête le Général Abdouramane Tiani,et le peuple nigérien sontintraitables sur ces questions pour le Niger nouveau qu’ils envisagent de bâtir. C’est fini cette période oû les autorités livrent le pays, son peuple et ses richesses à des puissances extérieures. Le nigérien marche désormais la tête haute, pour construire un Niger libre, décomplexé et qui tient à ce que ses richesses nationales bénéficient d’abord aux nigériens. Tous les partenaires du Niger, la Chine y compris, doivent tenir compte ce cette nouvelle donne. Sinon, ils connaitront le sort de la France, chassée comme un malotru du Niger. Désormais, il faut apprendre à respecter le Niger.
Bisso