Les résultats du Comité chargé du rapatriement des nigériens ‘’en situation de détresse’’ vivement attendus
Le phénomène de la mendicité prend une ampleur inquiétante dans notre pays. Ils sont nombreux, les nigériens, hommes et femmes, enfants et vieux, malades et aussi bien portants, qui s’adonnent à cette activité. Une activité qui, si elle n’est pas imposée par la nécessité, est avilissante pour la personne humaine et dégradante pour tout le corps social. Au demeurant, rien ne justifie la mendicité telle qu’elle est pratiquée au Niger. Surtout celle de personnes manifestement bien portantes et les enfants. Filles comme garçons, ils sont des milliers qui envahissent les rues, les bureaux, les restaurants, pour tendre la main aux passants, des fois de manière agressive. Surement que derrière ces enfants, il y a des adultes qui les emploient et les exploitent ; les exposant, ce faisant, à toutes les formes de périls, prêts à tout pour avoir l’argent : vols, prostitution, pédophilie, drogue, terrorisme. La mendicité est passée de la nécessité à la professionnalisation. Elle est même devenue une industrie, oû certains investissent pour gagner plus d’argent. En payant des billets de bus ou d’avion à d’autres, moyennant, en retour, un remboursement avec intérêt. Pratiquée à l’intérieur, la mendicité des nigériens s’étend, de plus en plus, aux pays de la sous-région, et même au-delà. Le Niger de Kountché, si fier et digne, est devenu un pays exportateur de mendicité. Au point oû certains pays, l’Algérie, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, et le Burkina Faso ramassent à la pelle et expulsent les mendiants nigériens, parfois des familles entières, qui envahissent leurs pays. L’image du pays est à terre. Un pays pourtant producteur d’uranium, d’or, et, depuis plus d’une décennie, de pétrole. La question est devenue un problème national.
Le gouvernement met en place un Comité interministériel
Au point oû les autorités de la Transition, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le gouvernement, ont décidé de la prendre à bras-le-corps. C’est ainsi que, par arrêté n°0035/PM du 16 avril 2024, le Premier ministre crée deux Comités : un Comité interministériel chargé de pilotage et un Comité technique qui l’assiste. Ils sont tous deux chargés du rapatriement des nigériens ‘’en situation de détresse’’ dans certains pays. ‘’En situation de détresse’’ est un euphémisme pour désigner ‘’les nigériens qui mendient à l’extérieur’’. Le Comité interministériel, présidé par le Premier ministre lui-même, a pour missions : 1. Le recensement des nigériens à l’extérieur éligibles au rapatriement ; 2. La gestion des opérations de leur retour, leur accueil, de leur acheminement dans les localités d’accueil ainsi que leur réinsertion sociale. Le Comité technique, sous la présidence du ministre de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, est, quant à lui, chargé d’élaborer ‘’un document d’analyse suivi de recommandations sur le phénomène de la mendicité au Niger et son éradication’’. Voilà le mot, la solution : l’éradication pure et simple de la mendicité au Niger. La bonne gouvernance, une juste répartition des richesses nationales, la sensibilisation des parents, des leaders religieux, l’implication des ministères chargés des enfants, de la protection sociale, et de l’emploi, seront surement convoquées pour mettre fin à cette mendicité de masse, somme toute honteuse et qui interpelle tous ceux qui, au Niger, ont une parcelle de responsabilité, du père de famille jusqu’au Chef de l’Etat.
Le gouverneur de Niamey décide de rapatrier dans leurs villages respectifs les mendiants de la capitale
Depuis sa mise en place, le Comité interministériel n’a pas donné signe de vie, encore moins déposé les résultats de ses travaux. Pourtant, ce n’est pas compliqué. C’est dans l’attente de ses travaux que le gouverneur de Niamey, le général de Brigade Assoumane Abdou Harouna a, dans un point de presse qu’il a animé le mardi 13 aout 2024, décidé de mettre fin à la mendicité dans la capitale. Elle ternit l’image du pays. Aussi, a-t-il décidé de ‘’rapatrier tous les mendiants dans leurs villages respectifs’’. Les services de la gendarmerie et de la police sont requis pour remplir les formalités de leur départ et ‘’empêcher leur retour dans la capitale’’. Ceux qui ont fait de la mendicité un métier ‘’sont, selon le Gouverneur, à la recherche de la facilité, et cette activité fait d’eux des paresseux, pendant que les nigériens de tous bords s’activent chacun pour trouver son pain dans la dignité’’. Et de menacer ceux qui sont tentés de revenir : ‘’si d’aventure, après avoir été acheminés dans leurs villages, ils revenaient, nous allons désormais les envoyer travailler obligatoirement dans les travaux de grande irrigation qui s’étendent de Kandadji et Diffa’’. Parole de Général. En tout cas, les nigériens doivent réfléchir sur ce fléau qui gangrène la société et y trouver les solutions qui conviennent. Les mendiants eux-mêmes doivent être sauvés de la mendicité, afin que leur dignité soit protégée, et en faire des bras valides qui vont participer dans la dignité à la construction du pays. Une nation se construit dans l’effort et le travail.
Bisso