La hargne de combattre un phénomène humiliant
Au Niger, c’est à croire que personne ne veut rester au village, tous se dirigent vers la capitale comme si la caverne d’Ali Baba devrait s’y trouver. On a pendant longtemps regardé cette activité prospérer, laissant des hordes de générations assiéger la ville, et la salir de leurs harcèlements aux différents carrefours, tendant des mains humiliantes et humiliées sans que les porteurs ne s’en rendent compte, heureux de vivre , dans la rue, oublieux de leur dignité d’hommes et de femmes, par la facilité, s’abritant à l’ombre de la générosité des autres qui triment. C’est triste et grave.
Voilà des années qu’on en parle, mais sans qu’on ne trouve la bonne solution. Enfin, venait l’heure de prendre le taureau par les cornes. La sortie médiatique du gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Abdou Assoumane Harouna, un homme au langage franc et assez direct, venait rendre compte des dernières décisions du régime à propos de cette veulerie, indignité. On sent l’amertume chez l’homme face aux comportements de compatriotes qui misent sur la mendicité pour faire fortune, ne pouvant pas compter sur la force que le Seigneur a mise dans leurs bras. C’est indécent. Amoral.
Indignation
Comment peut-on continuer à accepter cette propension à la facilité dans un pays où, depuis que l’on allait à la souveraineté pour s’assumer, l’on appelait chaque Nigérien à réussir « par ses propres forces » ? Et le Général responsable de la région de Niamey n’a pas passé par quatre chemins pour dire la solution : « Nous mettons fin à cette activité de mendicité ». Et pour y arriver la démarche a été déclinée. Les services de police et de la gendarmerie ont été instruits pour, dans un premier temps, recenser les mendiants. On leur fera des photos, leur prendra les empreintes et l’on consignera sur une fiche tous les renseignements utiles sur leurs localités d’origine avant de les y conduire. Les autorités locales, administratives et coutumières, se chargeront de l’application des mesures ainsi décidées pour débarrasser la ville de la salissure de la mendicité. Mais, il est important de savoir que les malades seront soignés avant de les ramener dans leurs villages et tous ceux qui récidiveront devront être traqués pour être conduits aux travaux d’intérêt commun sur les champs d’irrigation qui se développent actuellement dans le pays. Les premiers qui tenteront de braver ce mur, devront, lorsqu’ils iront s’essayer au travail obligatoire devant les rééduquer, sans doute dissuader les éventuels candidats à la mendicité.
Il y a de quoi…
Quand on voit certaines personnes, notamment ces femme braves, Tagalakoye, qui, chassées aussi des campagnes par le besoin et l’insécurité, venaient dans la ville pour la survie,vendant du sable et du gravier portés sur leurs frêles épaules, l’on ne peut qu’être ulcéré par le comportement de ces nombreux autres qui n’ont aucun respect pour leur dignité, venant se rabaisser à mendier souvent sans handicap majeur si ce n’est dans certains cas de handicaps dérisoires, et faire de la mendicité une profession et même une expertise nigérienne exportée dans la sous-région pour finalement galvauder notre réputation. Comment ne pas saluer le courage de Tagalakoye ? On peut d’ailleurs se rappeler d’une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux où un homme touché par leur courage à se battre dans la vie avec les moyens qui sont les leurs, sous le soleil et dans la faim, gratifiait une de 5000f pour saluer cette différence et ce courage féminin dans la dignité humaine, identité nigérienne de temps révolus.
Révolution des mentalités…
Pour vaincre le fléau, il faut vaincre les contre-valeurs que le régime précédent a développées dans le pays : le gain facile, le vol, la paresse, le clanisme, la corruption à grande échelle, etc. Il faut aller au Kountchisme qui nous rendait cette fierté d’être Nigériens et que le CNSP, depuis le 26 juillet 2023, nous ramenait avec notre nom qui sonne désormais guerrier, brillant de tout son or dans le monde après avoir réussi à faire partir la France, les Etats-Unis et à assumer notre souveraineté. Avec Kountché, même en étant pauvre, le monde savait respecter le Nigérien, reconnu comme intègre, loyal, travailleur, sérieux, rigoureux. Mais, la démocratie lui fit perdre tout ceci. Et la compétence et l’intégrité ne comptaient plus dans le choix des hommes, désormais jaugés à l’aune de la régionalité et de l’appartenance partisane.
Celles et ceux qui, accompagnés d’une armada d’enfants, harcèlent sur les boulevards, ne font pas honneur à la nation et versent à terre leur propre dignité, se déshabillant de leur humanité. L’homme doit croire en lui-même, à ses propres forces. Se battre. Seul, s’il le faut. Mais dignement. Les portes de Dieu s’ouvrent à tous dans l’effort.
Les mentalités doivent changer, c’est dans la révolution actée le 26 juillet 2023.
Mairiga