Les journalistes des médias publics et privés à l’école du journalisme sensible au genre
Le lundi 12 mai 2025, se sont ouverts les travaux de l’atelier de renforcement des capacités des journalistes des médias publics et privés sur le journalisme en genre. Pendant 5 jours, ils sont 38 journalistes à se familiariser avec les thématiques relatives à la prise en compte du genre dans leurs productions, avec la facilitation d’éminents experts rompus à la tâche.Parmi ces thématiques, on peut retenir l’initiation au data-storytelling et aux nouveaux formats numériques, les genres et techniques rédactionnels multiplateformes, la mise en page par ordinateur, la publication assistée par ordinateur et les techniques avancées de reportage et d’investigation. Mais, avant tout, les participants seront édifiés sur les notions et concepts essentiels liés au genre, cette construction sociale autour de laquelle sont véhiculés des stéréotypes, des clichés trop réducteurs et défavorables, en particulier aux femmes. C’est le tout nouveau ministre de la Communication et des nouvelles technologies de l’information, Adji Ali Salatou, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cet atelier venu à son heure, et qui se tient à l’Ecole supérieure des sciences de la communication et des médias (ESSCOM). C’était en présence du Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Abdou Assoumane Harouna ; du Directeur général de l’ESSCOM, M Ali Issaka ; du Représentant de la Commission Unesco-Icesco, M Assoumana Mahamadou ; et du PCA de l’ESSCOM. Promouvoir un journalisme sensible au genre et encourager une meilleure prise en compte de la dimension genre dans les productions médiatiques en vue de l’égalité homme-femme en droits et en droit mais également de l’équité, tel est l’objectif général de cet atelier organisé par l’ESSCOM avec l’appui financier de l’UNESCO. Quatre allocutions ont ponctué la cérémonie d’ouverture. Dans son mot de bienvenue, le DG de l’ESSCOM a présenté brièvement l’école qu’il a l’insigne honneur de diriger et les différentes mutations qu’elle a subies, de sa création, sous l’appellation IFTIC, en 1977, jusqu’en 2024 oû elle a pris le nom d’Ecole supérieure des sciences de la communication et des médias (ESSCOM). ‘’Notre école, a-t-il dit en substance, est un pôle de formation par excellence, une école de référence’’. Ce que le Gouverneur de la région de Niamey, confirmera en prenant la parole, en ces termes : ‘’l’ESSCOM, au moins une école continentale’’, car partout oû ils vont, sur le continent africain, ils rencontrent des professionnels des médias qui ont fréquenté cette école. Le gouverneur de Niamey n’a pas manqué de relever la coïncidence heureuse entre l’ouverture de cet atelier sur le genre et la célébration de la journée du 13 mai qui, chaque année, commémore la marche historique des femmes nigériennes pour réclamer une meilleure représentation à la Commission Préparatoire de la Conférence nationale. Il a conclu son mot en invitant le genre, au-delà du quota formel, de mériter leurs places dans la société. ‘’Méritez vos places de par vos compétences’’, a-t-il martelé.
Quant au Secrétaire exécutif de l’UNSECO-ICESCO, il a relevé que la communication fait partie des 5 grands programmes de l’UNESCO. Raison pour laquelle, dit Assoumane Mahamadou, son institution a accueilli favorablement la requête de l’ESSCOM sur le journalisme sensible au genre, à l’intention justement des hommes des médias, et se réjouit de l’accompagner dans sa démarche.
L’ultime allocution a été celle d’ouverture du ministre de l’information. Pour M Ali Adji Salatou, au cours de cet atelier qui comprend également une phase pratique, ‘’il ne s’agit pas seulement de former, mais de doter chaque journaliste, femme ou homme, des compétences nécessaires pour repérer et corriger les biais et stéréotypes ; appliquer une perspective équilibrée dans le choix des sujets, le traitement éditorial et la sélection des sources ; valoriser les sous-représentations dans les contenus, et suivre des indicateurs de diversité afin d’améliorer en continu la représentativité dans les médias’’. Il a annoncé qu’à l’issue de la phase théorique, des productions théoriques au nombre de 10 prêtes à la diffusion seront réalisées. Un réseau national de journalistes formés sera constitué, a poursuivi le ministre, avant de conclure qu’en annonçant que l’impact du travail des journalistes qui ont reçu cette formation, à travers leurs futures productions, sera mesuré. Un petit tour de salle a permis de savoir que, parmi les 38 participants, seuls 6 ont reçu une formation sur le journalisme sensible en genre. Cet atelier était donc nécessaire surtout pour des hommes de médias, influenceurs potentiels. Son organisation se justifie donc pleinement.
Seydou Yacouba
