Rester zen pour éviter le raidissement…
La transition, pourtant bien soutenue, depuis des jours, donne quelques signes qui ne rassurent pas. Le peuple est inquiet. Gouverner un Etat n’est pas facile ; tout le monde le sait. Il faut du tact, de la sagesse, un certain fair-play même dans ce contexte que d’autres, à juste titre, peuvent appeler exception. La grandeur des régimes, c’est la grandeur des hommes qui les animent. Il ne faut donc pas laisser les événements nous bouleverser et nous dévier des droits chemins. Nous avons la chance d’avoir de grands hommes qui gouvernent ce pays. Il est possible de compter sur leur capacité à se surpasser et de continuer à être ces grands hommes qui surprirent l’Histoire un soir du 26 juillet 2023, alors que des enfants gâtés jouaient avec la République, capricieux et gonflés.
Restons clean
Il y a quelques jours, pour avoir osé, comme le ferait un institut de sondage, faire une lecture de la dynamique gouvernementale, posant un regard critique sur les leaderships incarnés par les ministres et sur les actions transformatrices qu’ils ont menées à la tête de leurs entités, l’on n’avait pas aimé la démarche parce que le travail et les raisons sur lesquelles le journaliste se fondait pour établir son classement pourraient être discutables. C’est juste, mais ce n’est qu’une opinion qui en vaut une autre, plaisante ou déplaisante. D’ailleurs, certains ministres peuvent-ils valoir la position qu’on leur donnait ? Mais, bon. Chacun a son regard ; a sa vision.
Il est vrai que la transition fait face à différents défis mais cela, pour autant, ne doit pas l’ébranler et l’éloigner de la droiture, du courage qu’elle devrait avoir à écouter la critique, fût-elle déplaisante. On aime aussi l’autre en l’aidant à savoir ce qui va moins bien chez lui. D’ailleurs, dans le principe, quel meilleur juge qu’un Premier ministre qui coordonne l’action gouvernementale à savoir qui est bon ou mauvais ministre ? Lui donne-t-on cette possibilité de juger, d’apprécier son équipe ? Ou bien, serait-il ce berger qui ne sait que faire de la conduite de ceux qu’il est appelé à suivre et dont il doit apprécier les performances ? Quand un Premier ministre ne peut pas avoir cette latitude, peut-il franchement déterminer l’efficacité d’un gouvernement et être responsable devant les instances supérieures de l’action d’un gouvernement ? C’est à méditer aussi.
Il y a à s’inquiéter. Non pas parce que c’est un journaliste qui a parlé, mais parce que, très souvent, c’est ainsi que les régimes tombent dans le raidissement.
Il ne faut pas tomber dans la dérive autoritaire car ce régime, faut-il en convenir, est très apprécié des Nigériens, pour ne pas tomber dans les travers qui ont ruiné l’image des régimes précédents. Et très vite, le régime l’a bien compris et c’est avec une immense joie que les Nigériens en général, et les journalistes en particulier, ont appris que le ministre de tutelle revenait sur ses décisions, suspendant la suspension de Canal 3 Niger et remettant la carte de presse au journaliste qui, en plus, sortait de la garde-à-vue. Le soleil de la liberté rebrillait dans le ciel du pays.
Pour une fois, on a un gouvernement qui écoute et qui a compris qu’il n’y a pas à créer d’autres malentendus dans le corps social afin de maintenir et consolider la grande union sacrée autour de la révolution qui se mène aujourd’hui au Niger et dans tous le Sahel.
Resserrons les rangs et avançons. Il faut désormais mûrir les décisions avant de les prendre et de les appliquer.