La balle est dans le camp du CNSP
Les Assises Nationales se sont tenues, à Niamey, au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi, du 15 au 20 février 2025. Au moment oû les lampions s’éteignent sur la scène qui a servi de cadre à la définition des grandes orientations qui doivent présider à la conduite des affaires du pays pour les années à venir, les participants ont pris plusieurs résolutions et fait d’importantes recommandations. Parmi les recommandations qui ont retenu l’attention des nigériens, il y a incontestablement celle de juger certainsdossiers ont émaillé la gouvernance catastrophique du pays au cours de ces dernières années et qui n’ont pas connu une suite judiciaire ou ont connu un jugement arrangé qui n’est pas du gout du peuple souverain. Soucieux de stabilité et de cohésion sociale, et conscients qu’il ne peut y avoir de pardon et réconciliation nationale sans justice, les participants aux Assises Nationales pour la refondation de la République ont, au niveau de la Commission n°5 dont la thématique est ‘’Justice et droits de l’homme’’, recommandé, entre autres, de ‘’Rendre justice aux Nigériens dans les affaires suivantes : assassinat du Président Baré, Uranium Gate, Mont Greboun, Mont Bagazam, 09 février 1990, Martyres de Téra, Inatès, Chinegodar, Concours douanes’’. Le journal Le Courrier ne peut que se féliciter d’une telle décision de faire la lumière, aux fins de les juger éventuellement, sur ces crimes de sang et ces scandales politico financiers qui ont défrayé la chronique nationale et aussi internationale pour certains d’entre eux. Et pour cause. Le Courrier a été le premier organe de presse à avoir révélé, au grand public et au peuple nigérien, nombre de ces dossiers – uranium gate, Eximbank, prêt congolais, l’achat de l’avion présidentiel, les saisies des devises, le riz pakistanais, le scandale de l’OPVNgate, Uraniumgate entre autres – pour en montrer la monstruosité et leur caractère criminel. Malgré les intimidations et les menaces de toutes sortes venant du pouvoir de l’époque, et les risques multiformes auxquels s’exposaient courageusement, des années durant, les membres de sa Rédaction. Au Courrier, nous n’avons jamais fléchi, conscients des services énormes que la presse peut et doit rendre aux lecteurs, à la nation, au peuple. Aujourd’hui, l’on se rend compte, avec plaisir, que la voix du Courrier, la voix du peuple,a été entendue. Et que, tôt ou tard, aujourd’hui ou demain, justice sera rendue au peuple nigérien spolié, brimé et catégorisé pendant des années de gestion catastrophique. Les participants aux Assises Nationales pour la refondation de la République se sont saisis de ces affaires qui, tant qu’elles ne sont pas éclaircies et les responsabilités dégagées, resteront toujours au travers de la gorge de la République, puisque justice n’aura pas été rendue. Et c’est pourquoi, pour rafraîchir la mémoire du peuple nigérien et continuer le combat pour une gouvernance vertueuse à travers la critique et la dénonciation de faits avérés, loin de la délation et de la calomnie mensongère,le journal Le Courrier a décidé de publier, en l’état, certains de ces articles qui ont révélé ces affaires scandaleuses, des écrits qui lui ont valu, de la part du régime prédateur des camarades, tant de récriminations. Les intérêts vitaux et stratégiques de l’Etat ont été mis en péril par des compatriotes qui ont abusé de leur position de pouvoir. Il est temps pour eux de payer. (Lire, cette semaine les révélations du Courier sur l’OPVNgate et l’Uraniumgate).