La Cigale et la fourmi
Puisqu’il faut bien que quelqu’un le fasse, alors vous connaissant bien chers compatriotes, il va falloir que l’un d’entre nous oublie son âge et prenne le courage de se donner en pâture à vos critiques, pourquoi pas à vos insultes, s’il vous demandait, sept mois après la prise de pouvoir par nos vaillants soldats de mettre fin à la fête.
En effet, à partir du moment où le monde entier est au courant de la situation que nous vivons et attend de voir ce qu’il adviendra de nous, nous devons arrêter les débats, les marches de soutien, les réunions intempestives, les manifestations de réjouissances tonitruantes, à l’occasion desquels, bien souvent, certains d’entre nous, pour paraître et se positionner politiquement, font preuve de beaucoup d’indiscrétions dont pourraient se saisir les ennemis de notre pays pour nous faire du mal.
Même si nous ne pouvons pas nous empêcher d’exprimer notre joie d’avoir, enfin, brisé les chaînes du colonialisme, nous devons, comme si l’avenir nous faisait peur, et c’est le cas, avoir les pieds sur terre pour constamment garder à l’esprit que nous devons désormais véritablement apprendre à inventer la roue, plusieurs défis à relever nous attendant.
Mais, l’homme est ainsi fait. Quand pendant longtemps il a été privé de liberté, il devient négativement expansif, voire exubérant oubliant d’où il vient et où il doit aller, lorsqu’il la recouvre. Surtout, lorsqu’on la lui offre sur un plateau d’argent comme ce fut notre cas le 26 Juillet 2023, se croyant permis de dire et de faire tout ce qu’il veut.
Parce qu’elle a soutenu le CNSP, la société civile n’a pas le droit de lui confisquer son acte de bravoure, de lui ravir la vedette.
Un régime d’exception est contraignant, répressif. Puisque nous avons reconnu le bien fondé de celui que nous vivons, dans notre intérêt, au lieu de nous caresser dans le sens du poil, parce que nous l’avons soutenu, le CNSP devrait sortir le grand jeu pour nous imposer la règle de conduite à respecter.
Nous ne sommes ni libres ni heureux parce que nous nous sommes débarrassés de la France et de la CEDEAO, parce que nous appartenons à une alliance ou parce que nous avons repris le contrôle de la gestion de nos ressources minières.
Au lieu d’être pour nous le motif d’un enthousiasme outrancier qui frise le désordre, ces événements devraient nous pousser à une prise de conscience profonde qui nous éloignerait des chants et des danses qui nous font perdre un temps précieux.
La réorganisation d’une société divisée ; l’élaboration d’une nouvelle constitution ; une nouvelle organisation politique ; la refonte d’un système éducatif, saturé ayant tendance à former plus de cadres de conception que d’exécution ; la bataille contre le désert ; une nouvelle politique agricole ; la lutte contre l’insécurité sont, entre autres, des problèmes qui exigent chacun une solution à court, moyen et long terme.
Nous vivons une période où normalement chacune de nos actions doit être génératrice de revenus. Et souvenez-vous que, dans le Niger d’autrefois, on ne luttait, chantait et dansait qu’après le TRAVAIL lorsque la paix régnait et que les récoltes étaient bonnes.
ADA BOUREÏMA Retraité (Tel : 96829675)