Lorsque les forces armées nigériennes, réunies autour du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (Cnsp), prenaient le pouvoir le 26 juillet 2023, balayant, en quelques heures, sans verser la moindre goutte de sang,la Renaissance Acte 3 de Bazoum Mohamed qui était tout sauf démocratiquement élu, elles avançaient deux raisons fondamentales qui ont motivé le Coup d’Etat : ‘’la dégradation continue de la situation sécuritaire’’ et ‘’la mauvaise gouvernance économique et sociale’’. Et c’est la raison pour laquelle les nigériens, dans leur majorité écrasante, ont soutenu, et continuent de le faire, le Général Abdourahamane Tiani et ses compagnons. Tant les nigériens ont souffert de la gestion catastrophique du pays par le PNDS-Tarayya, tant du point de vue sécuritaire que du point de vue de la gestion des ressources nationales et surtout de la justice. Sur le plan sécuritaire, il n’y a pas une seule famille nigérienne qui n’a pas été endeuillée, de 2015 à aujourd’hui, par les attaques meurtrières des terroristes et bandits armés, depuis que Mahamadou Issoufou et ses camarades provoquaient comme pour les inviter au Niger, par moult fanfaronnades, à travers des discours mal inspirés, Boko Haram et le MUJAO, alors que ceux-ci ménageaient encore, et heureusement, notre pays. ‘’Le Niger sera le tombeau de Boko Haram’’, ‘’Il faut attaquer le mal au cœur du Mali’’. Voilà ce que nous laissait entendre Mahamadou Issoufou, relayé par ses acolytes, bombant la poitrine et le torse. Finalement, c’est Boko Haram qui a massacré et enterré des centaines de nigériens civils et militaires, depuis qu’il perpétrait les attaques de Karamga et Bosso. Puis, les terroristes venus du nord, agacés par tant d’impertinence de la part des marxistes léninistes nigériens, se sont tournés vers le Niger tuer, piller, obliger des populations entières à quitter leurs terres ancestrales, assassinant des chefs de village, détruisant des camps militaires entiers -Inatès et Chinagodar- en en massacrant chaque fois les centaines de militaires qui les tenaient. Pourquoi, nos dirigeants ont-ils eu tant besoin, comme s’ils n’avaient rien d’autre à faire, d’inviter les terroristes sur notre sol ? Les hypothèses sont nombreuses, mais ce qui est sûr et que tout le monde a constaté, c’est que la suite a été catastrophique pour notre pays et le peuple nigérien. Et, il n’y aucun doute que la mauvaise gouvernance, sur fond de détournements massifs des deniers publics, en particulier des fonds destinés à la défense du territoire, ainsi que l’injustice qui a été la marque de fabrique de la gestion de ces 13 dernières années ont considérablement contribué à amplifier l’insécurité. Des nigériens, forts de leur présence des rouages du pouvoir ou à proximité, se sont enrichis de manière exponentielle, en faisant en faisant un raid systématique sur les biens publics pour s’en approprier. Bien connus de tous, parce qu’empêtrés dans des scandales révélés à coup de titres, des fois en boucle, par la presse, tant nationale qu’internationale, des compatriotes ont préféré placer leurs intérêts particuliers au-dessus de l’intérêt national. Profitant, en plus, d’une impunité totale, narguant les nigériens et la justice, ils n’ont jamais été inquiétés. Le Niger, en raison d’un nouveau départ qui nécessite le pardon et la réconciliation des filles et filles du pays, peut-il et dit-il fermer les yeux sur ces affaires, comme si elles n’ont jamais eu lieu, comme si ces gouvernants indélicats, disons criminels, n’ont pas porté atteinte aux intérêts vitaux du Niger ? Ceux qui, en raison de leur position de pouvoir, ont emprisonné ou fait emprisonner d’autres citoyens sur la base de faux dossiers, de délation et de calomnie, ne doivent-ils pas payer d’une manière ou d’une autre avant de bâtir un Niger nouveau, même si c’est par une simple publication de leurs forfaits une fois reconnus par eux ? Aucune communauté humaine ne peut prospérer dans l’injustice et il est vain de ‘’tresser sur des poux’’, comme on dit. Ce serait une grave erreur que fermer les yeux sur Eximbank, les fameuses barres de fer de Bolloré pompeusement appelées boucle ferroviaire, l’uraniumgate, ainsi que les appels à attaquer le Niger et à assassiner les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la nation après le coup d’Etat du 26 juillet 2023, des appels lancés à haute et intelligible voix par certains de ceux qui ont été renversés. Comme si c’est la première fois qu’au Niger un régime a été renversé. C’est une nécessité absolue que ces dossiers soient connus par la justice afin que les torts soient redressés et réparés. Au moins, que les nigériens sachent qui a fait quoi. Des nigériens ont fait face à la justice pour répondre des faits qui leur ont été reprochés, certains, reconnus coupables, ont fait la prison. Ceux dont le système et le régime ont été défaits le 26 juillet 2023 ne sont pas au-dessus de la loi. S’il y en a qui sont impliqués dans de sales affaires, ils répondront tôt ou tard. Et l’Etat doit tout faire pour que le citoyen ne soit pas tenté de se faire justice. La réconciliation nécessite certes le pardon, puisque les nigériens sont appelés à vivre ensemble, et le vivre ensemble n’exclut pas des problèmes, mais le pardon vient après la justice. C’est ainsi que la fraternité sera renforcée, et que les nigériens se mettront au travail pour le progrès du pays, les uns se sachant réconciliés avec les autres, conformément à la devise du Niger qui est Fraternité-Travail-Progrès.
Bisso