Les pays du Sahel doivent faire attention à l’impérialisme occidental aux abois
L’Afrique est à la croisée des chemins. Les événements actuels au Sahel sont les signes précurseurs des mutations qui s’opèrent sur le continent et pour lesquels, aujourd’hui, toute une jeunesse africaine est en train de se mobiliser, décidée à mettre fin à l’influence étrangère, notamment occidentale, sur la destinée de nos Etats aujourd’hui engagés à revendiquer et à assumer leur souveraineté violée, aliénée. Personne ne devra plus traumatiser l’Afrique. On en a que trop subi. Il est dommage que, dans cette exaltante marche, certains Africains et même des Etats, fassent montre d’une myopie agaçante pour vouloir contrarier les trois Etats de l’AES dans la voie qu’ils se sont choisie pour tracer leur chemin et s’assumer devant l’Histoire. Ainsi, comme pendant la colonisation, la force impériale peut encore compter sur les lâchetés et traitrises d’Africains, visiblement heureux de vivre la domination et de servir le « maître », gardant les chaînes sur les pieds, sur les mains et sans la conscience comme ornements, comme bijoux de lâches et de vils personnages.
C’est comme si certains Africains et chefs d’Etat sont bornés à ne rien comprendre des enjeux de la géopolitique actuelle qui appelle tous les peuples sérieux à faire leurs choix, à se positionner dans un monde acquis à la multipolarité où ils ne peuvent continuer à compter sur ceux qui les ont mis à genoux sinon que de faire le choix courageux de nouveaux partenaires plus sérieux, et d’accepter de souffrir enfin pour être libres. Pourquoi donc certains Africains sont-ils si heureux à aider l’envahisseur à mettre à genoux leurs frères du continent ? L’Homme africain, peut-il ne jamais changer ? C’est décevant de voir certains se rabaisser pour jouer au complice du malfaiteur pour certainement quelques subsides qui ne leur rendent pas leur dignité. Il est temps de relever la tête et de croire à nous-mêmes, de croire que nous sommes des peuples dignes.
Le Sahel, un laboratoire pour l’Afrique…
Cette Afrique qui bouge du coté du Sahel est pleine d’enseignements pour tout le continent qui a, aujourd’hui, besoin de comprendre ce qu’il a à faire dans le monde au lieu de n’exister que pour servir les autres. Comment comprendre donc que certains ne puissent rien comprendre des enjeux géopolitiques du moment pour se mettre à trahir leurs frères africains, répondant aux injonctions de la France et de certains autres partenaires qui ne croient à aucune relation civilisée d’Etat à Etat sinon qu’à celle que dicte la domination pour se maintenir au-dessus de tous et pouvoir décider pour eux ? Les Africains, ainsi n’ont rien compris aux lâchetés de Tinubu, de Talon, de Ouattara, de Macky Sall, et d’Ado du Ghana qui, formatés par la France, acceptaient de s’en prendre aux Nigériens en particulier et aux Sahéliens en général dans leurs choix souverains que ne peut aliéner leur appartenance souveraine à un regroupement commun car, en y allant, ils ne partaient pas pour se vendre mais pour se renforcer de la solidarité de pays qui ont accepté de mettre en avant des valeurs d’intégration et d’assistance mutuelle. La liste des lâches est longue, hétéroclite, même du dans les ranges des artistes, ce qui étonne et désarme. Qui pouvait croire que Tiken Jah, tout Rasta qu’il est, avec les chansons qu’on lui connait, pouvait si lâchement, se rabaisser, incapable de soutenir au moins un pays, le Mali, qui, au moment de ses déboires dans son pays, la Côte d’Ivoire, lui a offert l’hospitalité pour s’exiler en terre africaine du Mali où il passé une part de sa vie, en citoyen libre et reconnu. Ce Tiken n’a plus que cette lâcheté pour payer son pays d’adoption ? Est-ce donc à dire qu’il n’avait jamais rien cru de ce qu’il a chanté, sinon que de faire vendre ses disques dans une Europe qui est contente de se servir de lui comme porte-voix afin de crier à la face du monde les bêtises des hommes politiques africains qu’elle ne peut oser dire pour des raisons de pudeur politique et diplomatique, hommes politiques auxquels l’artiste-chanteur s’est souvent attaqué au point d’être indésirable dans certains pays d’Afrique, construisant sa renommée plus ces controverses que sur la qualité de sa musique, de loin moins bonne que celle d’Alpa Blondy, son compatriote incomparable par son reggae qui est d’une puissance extraordinaire. Mais il répondra devant les Africains.
Que cherche l’AES pour que des frères du continent se mettent à vouloir saborder son projet et son aspiration légitime à la dignité humaine ? Faut-il croire que ceux-là ne veulent pas que l’Afrique se libère, qu’elle accède à son indépendance véritable, notamment son indépendance monétaire, à assumer sa souveraineté sur ses ressources, et qu’elle décide pour elle-même ? Pouvons-nous rester éternellement les « enfants » d’un autre, et notamment de cette France qui ne cesse de nous infantiliser et de croire qu’il lui revient de nous tenir la main, comme un peuple-enfant, pour nous faire marcher dans le monde ? C’est inacceptable, et c’est cela que disent les nouvelles générations qui refusent de subir et voudraient s’assumer.
Il est donc temps que ces Africains, tous ces sous-préfets agités de la France, ouvriers de la Françafrique, ouvrent les yeux pour comprendre la marche du monde. Le continent a besoin de cette seconde libération et le Sahel a décidé, par ses héros et ses peuples, de montrer la voie, d’oser les pas qui devraient le conduire à la dignité.
Il y a quelques jours, l’on apprenait que des mercenaires – le mot est assez précis pour ne pas le confondre à des prétendus Jihadistes – attaquaient le Mali à partir de Tinzaouatene, dans la partie frontalière avec l’Algérie alors soupçonnée de complicité avec les mercenaires qui seraient des Ukrainiens, selon une version douteuses, sans doute française qui sert une communication de l’impérialisme qui voudrait faire croire que cette Ukraine qui n’a pas fini de s’occuper d’elle-même puisse délocaliser au Sahel sa guerre contre Moscou. Cette version, pour de nombreux analystes ne sert qu’à brouiller les cartes, même si pour la cause, l’on peut pousser un ambassadeur en poste à Dakar pour confirmer l’infox. Il s’agit, ni plus ni moins, selon les observateurs avisés, d’un complot de l’impérialisme occidental qui souffre d’avoir perdu cette Afrique sur laquelle elle croit, désespérée, ne plus pouvoir revenir, tant qu’elle ne réussit pas à y installer, comme il l’avait réussi en Libye et en Irak, le chaos et la chienlit. Or cela, Tinubu, Ouattara, Talon, et même Faye ne le comprennent pas. Pour s’accaparer des ressources du continent, pour cet occident, il n’y a qu’à y semer la merde. Tout le monde comprend pourtant que l’on sait comment les guerres commencent, mais l’on ne sait jamais comment et quand elles se terminent. Il faut que l’Afrique fasse attention à elle-même pour ne plus être un instrument aux mains de l’impérialisme occidental.
C’est pourquoi, il est étonnant de voir que l’Union Africaine n’y fait pas attention pour comprendre le complot qui se trame contre le continent, non sur le seul espace de l’AES, et qui, pourrait mettre à mal toute l’Afrique de l’Ouest. Les Africains doivent donc le comprendre pour refuser de servir de cheval de Troie à l’impérialisme afin qu’il puisse atteindre les objectifs qu’il vise après que le Sahel lui ait échappé. Toute l’Afrique a besoin d’une monnaie forte, d’une diplomatie forte. C’est le choix de l’AES. Les peuples ne demandent pas mieux. Les pays de la côte qu’on veut utiliser contre le Sahel doivent comprendre qu’une guerre au Sahel ne saurait les épargner. C’est pourquoi ils ne doivent pas compter sur la puissance supposée de ceux qui les poussent dans ce jeu dangereux et qui ont échoué partout où ils partaient en Rambo pour prétendre ramener la paix car, dans le fait, ils n’y sont jamais engagés pour la paix. Ils ne veulent pas de paix pour nous, car la paix chez nous ne les arrange pas. Partout où ils sont partis, ils sont sortis de la guerre, la queue entre les pattes, sans avoir jamais gagné la guerre : le Viêt-Nam, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie dont des exemples éloquents. Et puis, chaque dirigeant africain doit faire attention aux actes qu’ils posent. Les peuples ne sont plus celles des premières décennies de l’indépendance. Les peuples ont mûri et ne sont pas solidaires de ces actes, de ces actes bellicistes vis-à-vis du Sahel. Des colères risquent de se retourner contre eux.
Le Sahel, avec ses nouveaux partenaires, reste debout pour tous les combats et jamais n’acceptera qu’un autre, lui enviant ses ressources, se serve de quelques subterfuges pour les lui voler. Il reste un espace de paix qui vivra en partenariat avec les peuples du monde qui viendront, non pour dominer et exploiter, mais pour partager.
Il est donc temps que l’Afrique se réveille pour comprendre et cet nième complot qu’on est en train d’ourdir contre elle, malheureusement, avec la complicité d’Africains décidément bornés, sans aucun sens de la responsabilité historique.
Et l’Histoire jugera. Et l’AES ne se laissera jamais faire. C’est une promesse qu’on peut entendre à Niamey, à Bamako et à Ouagadougou. Et les peuples sont là, debout.