Cette année, la saison des pluies a été exceptionnellement généreuse. Toutefois, au-delà des perspectives d’une très belle récolte qu’elle nous laisse entrevoir, force est de reconnaitre que les trombes d’eau ayant provoqué des inondations ont causé d’énormes dégâts de toutes sortes : ponts rompus, routes défoncées, maisons effondrées, entrainant des pertes en vies humaines, champs envahis, animaux noyés …
Ce faisant, Dieu, dans toute sa puissance, s’est manifesté et nous ses créatures ne pouvons rien contre sa volonté.
Cependant, si nous ne pouvons pas lutter contre les forces de la nature, les préjudices qu’elles nous causent eux, nous obligent à entreprendre des réparations souvent très couteuses.
De l’argent, nous n’en possédons pas suffisamment, du moins pour le moment. Malgré cette précarité que nous devons à certains méchants de ce monde, nos braves hommes du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie qui dirigent le pays font très intelligemment de leur mieux pour permettre au peuple de surmonter les problèmes, ne déplaise à nos ennemis.
Se trouvant dans une situation presque identique en venant au pouvoir en 1974, le Général Seyni Kountché, plus patriote que lui on meurt, s’est souvenu que nos ancêtres, qui ne possédaient pas non plus d’argent, utilisaient l’investissement humain pour se tirer d’embarras. Alors, il ressuscita la SAMARIA, une vieille organisation sociale, spécifiquement nigérienne, où la force des bras remplace plus efficacement le pouvoir incertain de l’argent.
Unis dans un sentiment de fraternité et mus par le principe de solidarité, les membres de la SAMARIA, constituée par les forces vives de la nation, initiaient et participaient volontairement à toutes les tâches contribuant au développement socio-économique et culturel de leur communauté.
Grâce à l’implication de la SAMARIA, des milliers de salles de classes, des dispensaires, des mosquées, des maisons de la culture, des routes, à moindres frais, ont été réalisés sous le régime du CMS qui était sur le point de conduire le pays vers la réalisation de l’autosuffisance alimentaire grâce aux produits des champs et des rizières exploités par les jeunes.
Aujourd’hui encore, en réhabilitant la SAMARIA et, en l’encadrant par le génie militaire, nous serons capables d’étonner le monde, en reconstruisant, en un temps record, par l’investissement humain, tout, je dis bien tout, ce que les eaux ont détruit.
Niamey, le 17 Septembre 2024
ADA BOUREIMA
(Retraité de l’enseignement)