L’école Humanité Annexe menacée de disparition par le mur en construction du CES Talladje
Le lundi 20 janvier 2025, le porte-parole du fondateur du Complexe scolaire privé Adamou Amadou, connu sous le nom d’Humanité Annexe, M. Seyni Zakari Amadou, a animé, devant les journalistes, un point de presse dans l’enceinte dudit établissement. L’objectif était d’informer l’opinion nationale de la menace que fait peser sur leur école la construction d’un mur, côté Est, par les responsables du CES Talladje qui semblent fermer les yeux sur le plan cadastral et le titre foncier, et également de lancer un vibrant appel à l’endroit des autorités compétentes pour que celles-ci usent de leur poids pour faire respecter la légalité, afin de sauver Humanité de cette menace existentielle grave qui pèse sur elle. Et pas seulement elle, car, une fois érigé, le mur fermera en même temps la voie entre les deux écoles, un passage important pour les riverains, et la deuxième porte de l’école.
De quoi s’agit-il exactement ?
L’école Humanité Annexe est située au quartier Talladje. Complexe d’enseignement privé de son Etat, elle comprend de la maternelle à la terminale. Sise à l’ouest du CES Talladje, l’école n’a jamais eu de problèmes de cohabitation avec sa voisine. Jusqu’à une date récente d’ailleurs, il y a trois ans précisément, les élèves d’Humanité Annexe étaient autorisés à utiliser le terrain du CES Talladje pour leurs séances d’éducation physique et sportive (EPS). Mais, depuis quelques jours, c’est son existence même qui est menacée, les responsables du CES Talladje ayant décidé d’élargir leur domaine jusqu’à le coller à Humanité. Ainsi faisant, la voie entre les deux écoles qu’empruntent les habitants du quartier, ainsi les élèves des deux écoles, sera barrée et la deuxième porte de l’école Humanité hermétiquement fermée. Rendant les entrées et les sorties des élèves par l’unique porte restante, située à l’opposé, extrêmement compliquée pour une école qui compte plus de 1 000 apprenants. Ce qui, inévitablement, posera de problèmes énormes, dont la sécurité des élèves et du personnel enseignant. Pire, c’est le mur de l’école Humanité Annexe qui sera de fait utilisé comme quatrième mur du CES, en foulant allégrement aux pieds le titre foncier dont ceux qui ont pris cette initiative n’ont nullement cure. Car, le mur en construction dépasse ‘’la limite légale’’ selon Seini Zakari, la fondation du mur ayant largement débordé. Est-ce que la construction d’un tel mur mitoyen est d’ailleurs envisageable entre une école privée et une école publique, même si l’espace qui les sépare n’est pas réservé aux passages des riverains ? Quelle est la réelle motivation de la fermeture de ce passage et surtout l’utilisation de fait par le CES Talladje du mur de l’école Humanité comme quatrième mur ? Est-ce pour faire des économies et au profit de qui ? Telles sont les questions que l’on peut légitimement se poser. Pour chercher une solution à l’amiable, dans un esprit conciliateur, les responsables de Humanité Annexe ont d’abord approché ceux du CES Talladje pour les appeler à respecter le plan cadastral. Puis, face à la persistance de la difficulté, ils ont saisi la direction régionale qui a même envoyé une mission terrain, puis, l’Administrateur Délégué de l’Arrondissement communal Niamey 4. Mais, malgré les compromis trouvés à certains niveaux, le problème persiste et l’on s’obstine à obstruer la voie, tout en violant, à la barbe de tout le monde, la réglementation en vigueur, le plan cadastral que nul ne conteste et qui n’est modifié à, ce jour, par aucun acte légal. C’est ce qui a amené Seini Zakari Adamou à animer le point de presse pour, d’une part, informer l’opinion nationale de ce qu’il se passe exactement et, d’autre part, appeler les autorités compétentes à intervenir pour que l’école Humanité Annexe continue sa mission de formation des enfants nigériens et de création d’emplois, en imposant tout simplement le respect de la légalité à tous les acteurs. ‘’Nous avons constaté un matin la construction d’un mur’’, dit M. Seini. Une action qu’eux-mêmes ont saluée, à l’entendre, car le mur sécurise les élèves qui sont aussi leurs élèves, leurs enfants. Mais, constat a été fait, après, que le mur dépasse la limite légale, car il y a, selon lui, une volonté manifeste de fermer la voie entre le CES Talladje et Humanité, malgré qu’ils disposent du plan cadastral délimitant clairement les contours de leur école, a-t-il déploré. Et, nous les avons saisis pour attirer leur attention, et voyant qu’ils n’ont pas arrêté prétextant que la ‘’voie entre les deux écoles est source d’insécurité’, ‘’nous avons saisi la direction régionale puis l’Administrateur Délégué du 4è Arrondissement communal Niamey’’, poursuit M. Seini. En vérité, selon lui, ce n’est pas un problème d’insécurité, mais d’espace que veut gagner le CES par tous les moyens et de respect de la légalité que ses responsables ne se résolvent pas à observer. Humanité a même proposé aux deux proviseurs, pour tenir compte du problème de sécurité que les autres ont évoqué, de fermer partiellement la voie de leur côté. Mais, selon le porte-parole du fondateur du CSP Humanité, ce compromis, qui est un accord entre les deux proviseurs et eux, aurait été remis en question, après sa signature, par certains membres de CGDES et de l’Amicale. A partir de la mairie déjà, pour Seini Zakari Amadou, le tour semblait être joué au profit de la construction du mur, malgré tous les obstacles réglementaires. La question a été ensuite portée devant la Ville de Niamey qui a dépêché un technicien sur le terrain. Mais, le constat est amer, ‘’la légalité n’est pas respectée’’. C’est pourquoi Seini Zakari Adamou appelle la Ville de Niamey, le Gouverneur de Niamey, ainsi que le ministère de l’Urbanisme, à s’intéresser à cette question, car même les riverains pourraient entrer dans la danse et s’opposer à la construction du mur. Il invite tout simplement ces autorités à imposer le respect du titre foncier, la réglementation en vigueur. Pour rappel, l’école Humanité est créée en mars 1969 et fait sa première rentrée académique en octobre 1970. Elle a tellement servi de cadre d’étude à des générations d’élèves et formé et mis à la disposition de l’Etat ainsi qu’au secteur privé tellement de cadres qu’elle n’est plus à présenter. C’est cette école qui est aujourd’hui menacée de disparition, sur fond de violation du titre foncier. Les autorités compétentes sont interpellées.
Bisso