Ce 3 août, et Dieu était là…
Dans la marche exaltante que mène le CNSP à la tête du Niger, il n’y avait pas que le peuple à suivre dans l’épopée. Depuis que les leaders religieux s’y mêlaient, nourrissant la ferveur populaire de l’onction céleste, l’on a vu la main de Dieu dans ce qui se trame dans le pays, surprenant bien d’acteurs dans leurs certitudes, eux qui pensaient avoir une mainmise sur tout, sur nos destinées, sur le sort du pays, prévoyant, sans laisser quelque pouvoir à Dieu dans la marche de notre commune destinée, de régner sans fin sur le pays, et faisant croire qu’ils allaient diriger le pays, les trente prochaines années, ad vitam aeternam.
Ils ne savaient que Dieu veillait, qu’Il est seul Maître. Il veillait sur nous. Sur notre destinée. Il avait le dernier mot. Il commande l’Histoire pour ne faire des humains que de perfides victimes.
Déjà, à la suite des premières semaines du coup d’Etat, où pendant des jours, luttant et résistant dans les rues, les Nigériens marchaient dans les rues, l’on pouvait voir comme le dirait Bernard Dadié, dame nature marquant sa solidarité avec le peuple, « le soleil se cacher de honte », laissant les hommes marcher et maintenir la pression sur les troupes françaises sommées de s’en aller. Le Ciel jouait alors à la complicité pour accompagner le peuple du Niger dans sa marche.
Ce qui s’est passé au Niger, et sans doute dans les autres pays du Sahel, n’est qu’un choix divin qu’aucune main de mortel ne peut dévier.
Après les temps radieux dont le Ciel gratifiait les Nigériens en lutte il y a un an, sous la pluie et le beau temps, aujourd’hui, vivant la fête du 3 août, l’on voit Dieu revenir sur nos terres qu’il semblait avoir désertées depuis des années, nous faisant vivre cette année un 3 août pluvieux comme on ne l’a plus revu depuis des années de confusions et d’errances politiques. Il venait apporter sa félicité à ce qui se passe dans le pays pour nous faire revivre les beaux souvenirs de ce que fut cette date au point de rimer, pour les Nigériens, avec la pluie. La cérémonie de plantation organisée dans la région de Tillabéri, à Guesselbodi, à travers la beauté verdoyante des paysages, se fit dans la fraicheur matinale d’un grand jour nouveau qui se levait sous une pluie bienfaisante qui avait rassuré tous les cœurs.
Ceux qui partaient pouvaient avoir vu Dieu dans tous les gestes, dans tous les sourires, dans la sérénité d’un jour qui se réinvente.
Oui, dans la fraicheur de cette matinée, le Niger renaissait. Nouveau et beau. Sublime et merveilleux.
Ali Soumana