Enfin, prendre les chemins…
Il y a quelques jours, les Assises nationales se tenaient à Niamey, rassemblant toutes les couches sociales du pays. C’était donc, nonobstant les propos malveillants de certains détracteurs aigris, le Niger en miniature que l’on voyait, dans ce qui fait sa jeunesse et ses personnes âgées qui venaient, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, paysans et commis, commerçants et étudiants, entrepreneurs et industriels, témoins et acteurs du grand tournant que le pays s’apprête à amorcer, le regard résolument fixé sur l’avenir. Les chemins sont tracés, balisés pour que ce nouveau départ soit le bon. Tout le peuple et ses dirigeants le savent : ils n’ont plus droit à l’erreur, condamnés à ne pas fausser cet autre rendez-vous avec l’Histoire. Aucune tergiversation ne saurait être compréhensible quand, pour avancer dans les choix faits et les actions prescrites par les Assises, le régime militaire sait toute la force que le peuple constitue aujourd’hui pour ne pas hésiter à l’accompagner pour partir, ensemble, par les voies nouvelles balisées.
C’est à juste titre que les Nigériens, réconfortés par ce que décidait le forum, attendent de voir les militaires mettre en actes les grandes décisions qui avaient été prises par les participants des Assises. Nos rêves et nos légitimes ambitions doivent donc être des réalités pour changer le pays et lui donner les couleurs d’espoirs raisonnables. Ce pays a trop souffert, il a trop souffert, hier par ses hommes politiques insoucieux et depuis quelques mois, par les affres que lui imposaient ses choix de marcher libre, de revendiquer et d’assumer sa souveraineté nouvelle. Parce qu’il a courageusement accepté de souffrir pour être libre, refusant de courber l’échine face aux privations diverses qui ont été décidées contre lui, il a décidé de marcher la tête haute, ce, malgré tout, car ce peuple brave, dans la conscience de ce que pourraient coûter de tels choix, a préféré marcher sur les sables chauds, fier quand même de lever le poing face au monde qui regarde et qui sait désormais le respecter par les choix qu’il fit pour avancer vers la liberté, celle-là qui lui a été refusée par les méchants du monde.
Le peuple à qui l’on a parlé, dans les douleurs de ses sacrifices consentis, lui aussi, regarde et jugera. C’est la nouvelle histoire du pays qui s’écrit ainsi.
Les Nigériens regardent : il faut que cette transition avance.