Tenons, et nous vaincrons…
Les chemins de la liberté sont des chemins difficiles, escarpés, abrupts, souvent longs, mais exaltants pour un peuple qui aspire à être digne et à être regardé comme tel. Le combat de l’AES a ce sens : lutter pour être libre en se débarrassant des chaines, de toutes les chaines. Elle en sait d’autant le prix qu’elle est prête à assumer tout ce que cela commandera de sa part comme sacrifice. Il y a certainement des montagnes à escalader, des fleuves en furie à traverser, des tempêtes à défier, des vents à affronter, mais pour autant, nous ne désarmerons pas et n’abdiquerons jamais car au bout, il y aura la lumière : la liberté, la vraie, celle qu’on ne donne pas sur le bout d’un papier, mais celle qu’on aura arrachée avec la force de ses bras et de son cœur, pour la dignité. Aujourd’hui, demain et toujours, nous lutterons. Nous lutterons pour être libres. Libres pour toujours.
Tenons-nous les mains, et serrons-nous les coudes. L’heure est venue de rentrer dans l’Histoire puisqu’un autre, par son venin colonial, nous l’en avait dénié alors que nous l’avions aidé à rester france à un moment où, vaincue sous les bottes du nazisme, prise de frayeur, elle fit appel à ces Nègres lointains pour venir la sauver, consciente de leur force sauvage, mystique. Le petit cirque des Nègres rassemblés il y a peu à la Place de la Bastille pour s’insurger contre la sortie des pays de l’AES de la CEDEAO n’est que le signe d’un désespoir, d’un désarroi et la preuve de la conscience de l’échec de son action à détourner le cours de l’Histoire, triste de regarder son empire sombrer, impuissante à changer le destin cruel qui surprend au cœur d’une Europe qui avance sans elle.
Et parce que nous n’en voulons à personne, cherchant la paix pour nous-mêmes, et pour tous les peuples épris de paix, nous vaincrons. Notre combat est sain, fait sans aucune haine, ni pour un autre, ni pour nos ennemis déclarés, conscients que par rapport à notre droit sur notre territoire, d’administrer, au nom de notre souveraineté, notre lutte fondée et légitimée. L’Afrique sait respecter l’autre et n’acceptera jamais qu’on se joue désormais d’elle. C’est cela les échos bavards d’une époque révoltée de l’homme noir inattendument débout. L’Afrique sort de l’enfance. Et relève la tête, fière d’elle-même.
Et nous triompherons.
Libres pour toujours.
Ali Soumana