Le ministre de l’Habitat cède 15 % de son salaire au Fonds de Solidarité : qu’attendent les autres ?
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Salissou Sahirou Adamou, vient de prendre une décision historique qui le distingue et l’honore à plus d’un titre. Il a, en effet, décidé de céder 15 % de son salaire au profit du Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP). Ainsi donc, chaque fin de mois, aussi longtemps qu’il sera membre du gouvernement, 15 % du salaire de M. Salissou Sahirou Adamou seront prélevés et versés directement sur le compte du FSSP. Ce geste que vient de faire le ministre Salissou est un geste patriotique qui répond non seulement à l’appel des plus hautes autorités de ce pays, mais aussi et surtout à celui de la patrie qui a besoin, dans ces instants critiques de sa vie de nation, de la mobilisation et du sacrifice de tous ses fils et de toutes ses filles. Un contexte où des puissances extérieures, en connivence avec des ennemis extérieurs et intérieurs menacent de rayer de la carte du monde, de la terre tout entière, le Niger ou, à tout le moins, le peuple nigérien, depuis que ce peuple a décidé, à la suite du coup d’Etat du 26 juillet 2023, que les richesses du Niger, du sous-sol comme du sol, vont désormais bénéficier aux nigériens des générations actuelles et futures. Le peuple nigérien a pris l’engagement, sous la férule du CNSP de se battre pour sa liberté et pour recouvrer sa pleine et entière souveraineté, non pas une indépendance théorique et arrangée par la puissance colonisatrice en 1960, mais une souveraineté réelle, véritable à l’image de celle dont jouissent les peuples des tous ces pays qui veulent mettre le grappin sur les richesses des pays du Sahel. Désormais, les richesses du Niger seront les propriétés exclusives des nigériens qui peuvent en jouir comme ils l’entendent et même inviter les personnes de leur choix à les partager. Elles ne serviront plus à nourrir et engraisser les français pendant que les nigériens manquent du minimum vital pour une vie décente : écoles où apprendre, centres de santé où se soigner, routes pour se déplacer et faire du commerce, etc. Ces fonds, issus des richesses du sous sol , vont également servir à améliorer l’agriculture nigérienne, à travers des initiatives comme le Projet Grande Irrigation, pour la rendre plus compétitive et booster le rendement agricole jusqu’à produire un surplus qui sera destiné à l’exportation ; mais également l’élevage, un domaine où le Niger dispose d’un cheptel à nul autre pareil dans toute la sous-région et dont les sous-produits (le lait, la viande, le cuir et leurs multiples dérivés) peuvent faire le bonheur des éleveurs nigériens, autant dire tout le peuple nigérien. Aucun peuple ne veut être dominé par un autre. Aucun pays ne veut être sous le joug d’un autre. Et chaque homme veut jouir de son bien. Voilà pourquoi les nigériens, et au-delà, tous les peuples des pays membres de l’Alliance des Etats du sahel (AES) se battent en consentant de multiples sacrifices. Des sacrifices que les nigériens consentent depuis les événements libérateurs du 26 juillet 2023 à travers des comportements divers : mobilisation physique, contributions de 10 f sur chaque recharge mobile, contributions directes au Fonds de solidarité des personnes physiques comme morales. Ces sacrifices et autres contributions montrent la volonté farouche des nigériens de se battre pour leur liberté, leur dignité et l’honneur de la patrie. La contribution du ministre de l’Urbanisme entre dans ce cadre honorable de reconquête de la souveraineté nationale. Voilà le type de comportement attendu d’un responsable politique faisant sienne la pédagogie de l’exemple, un comportement qu’il faut saluer. Car, il ne s’agit pas seulement de demander aux pauvres citoyens de se sacrifier, encore faudrait-il être le premier à consentir les sacrifices demandés et attendus des autres. C’est au demeurant l’appel que le journal Le Courrier ne cesse de lancer à l’endroit des membres du CNSP et du gouvernement. En effet, Le Courrier, dans plusieurs de ses livraisons a appelé les membres du CNSP et du gouvernement, ainsi que tous ceux qui, du 26 juillet à aujourd’hui, bénéficient d’un décret de nomination et des avantages liés aux rangs, de concéder une partie de ces avantages à l’effort de guerre dans le cadre du combat que le Niger a engagé. Au-delà de ces personnalités, l’appel du Courrier s’adresse également à la présidente du Fonds elle-même. Car, si les nigériens paupérisés, littéralement essorés par les gestions catastrophiques des Actes I, II et III de la Renaissance, sont presque contraints de contribuer au Fonds puisque par prélèvement direct sur toutes leurs recharges mobiles, les plus nantis peuvent et doivent faire mieux. Tous les nigériens, surtout les plus nantis, doivent contribuer à l’effort de guerre, comme vient de le faire le ministre Salissou Sahirou Adamou. Si nécessaire, il faudra même les contraindre. Et pour booster ces contributions volontaires en motivant les donateurs, en plus des contributions des membres du CNSP et du gouvernement, ainsi tous les promus par décret, il y a lieu, en fin, de faire les investigations nécessaires sur les présumés détournements massifs sous la Renaissance, récupérer l’argent détourné afin de mettre le Niger et le peuple nigérien spoliés dans leurs droits. Pour le combat pour l’honneur de la patrie, deux mots d’ordre : donner l’exemple et rendre justice aux nigériens en faisant payant tous les délinquants financiers. Relativement à l’exemple que le gouvernant doit donner, le ministre de l’Urbanisme, Salissou Sahirou Adamou, a montré la voie à suivre. Les autres sont vivement attendus. Pour l’effort de guerre, pour l’honneur de la patrie qu’ils chantent tant et tous les jours.
Bisso