Le pétrole, alors que les socialistes, quelques années plus tôt, n’ont jamais cru à la véracité de l’existence des gisements commercialisables annoncés, a fini, par la continuité de l’Etat, à donner aux socialistes nigériens la chance d’assurer, les premiers, l’exploitations et la mise en vente du produit stratégique dont bénéficiait le Niger par les hargnes d’une 5ème République que le sens de la responsabilité poussait à aller au bout de leurs convictions, convainquant le partenaire chinois à s’y hasarder. On découvre aujourd’hui que la manne pouvait, par une gestion rigoureuse, changer radicalement l’image du pays et la vie des Nigériens que toute l’Afrique – et même le Benin – regarde aujourd’hui avec convoitise. Quand on voit certaines images des installations futuristes faites par les Chinois dans cette partie du pays, à Diffa, l’on ne peut pas croire qu’on est bien au Niger. Il y a quelques jours, à la mise en service de ce qui serait désormais le plus grand oléoduc d’Afrique, le Niger entrait dans le cercle privilégié des pays producteurs et exportateur du pétrole. Mais, à quel prix en est-on arrivé là ? Affairisme, corruption, clanisme. On ne compte pas les maux. On apprenait même que, par le prêt Exim Bank China, le régime d’Issoufou hypothéquait le pétrole nigérien.
Pour la construction du pipeline, dans une de nos récentes publications, nous parlions de la place que Bazoum Mohamed faisait à ses proches, ses neveux, sa belle-famille, des parents de la Libye. On n’avait alors livré que le recto de la page de la gestion de cette partie de l’exploitation du pétrole promu à l’exportation. Nous vous livrons aujourd’hui le verso afin de faire justice et dire à nos lecteurs que le camp Issoufou en avait eu également pour son compte. Quand on parcourt le document, on comprend pourquoi, le Père, sous l’ombre de l’ami devenu président, confiait le Fils pour devenir jeune ministre du pétrole. La manne ne devrait pas lui échapper car après l’avoir gérée de manière opaque patrimoniale avec l’ami Foumakoye, il y avait sans doute des choses à cacher que seul le fils pourrait mieux protéger et des choses à ne pas comprendre que seul le fils pourrait aussi laisser continuer. En effet, les choix de l’enfant de l’ancien président Issoufou qui trônait sur le pétrole nigérien, montre bien qu’il venait pour des intérêts précis que Papa lui commandait de protéger, non pas pour le pays mais pour le clan qu’il a, visiblement, pour rôle, de servir autant que possible.
Aberration…
On ne peut pas comprendre, quand on parcourt le document en notre possession, les choix ciblés faits par le Fils. En effet, pour une telle ressource qui est quand même une richesse nationale, l’idéal voudrait qu’on la partage entre tous les Nigériens de toutes les parties du pays. Tenez, on voit, naturellement Diffa d’abord, avec comme sociétés MBC, SAID, SOBATHY, GAGARAKOURE ; Zinder avec CHOUDA, CHAZALE, Abdoul Kadri et Frères, Ali Hama, MBC ; Maradi avec MIGAS, Kabirou Alpha, NAKIRI, Nassalé, Dangara Farouk Balla ; Tahoua avec Chazalé, Sarakatou Hammo, Bachir Illéla, Ibrahim Chitou, Elh. Alio Bouza, et enfin Dosso (non sans penser à Foumakoye !) avec Moussa Abarchi, Oumarou Ango, SOBRATHY, Illa Hatimi alias Illa mai Aya, Saddi Kémil et MIGAS. Voici donc le travail du fils.
La volonté de servir la clientèle politique et surtout les hommes de clan, les amis, est incontestable surtout quand on connait la proximité de certaines personnes avec l’ancien président Issoufou aux soins duquel se mettait le fils ainsi qu’il le programmait. Dans ce lot, seul MBC est de l’entourage de Bazoum, tout le reste est du voisinage du père de l’ancien ministre du pétrole. Mais, il faut observer que l’ami – Pierre Foumakoye Gado – qui construisait la fondation de la mafia dans ce ministère où il est resté dix années durant, avait aussi des gens de sa proximité qui venaient essentiellement de sa fédération régionale, notamment de Dosso, une provenance qui pourrait bien tromper sur ses choix. Par exemple, Moussa Abarchi, de Dogondoutchi, est cet homme qui a construit le bâtiment qui abrite la BSIC, décalé, un peu en face de l’Hôtel des Finances, mais plus en face du domicile officiel du maire de la ville de Niamey.
Il faut par ailleurs relever que la société MIGAS est de l’ancien ministre de l’Equipement jusqu’au soir du 26 juillet 2023, partageant la même équipe ministérielle avec le Fils du Patron, Abba, alors ministre du pétrole qui décidait de tout. Du moins jusque-là et jusqu’à ce que, pour le contrôle de l’or noir, le conflit larvé éclate entre lui et le Père, contre Bazoum pour laisser intervenir l’armée qui les départageait pour renvoyer les deux protagonistes, envoyant les deux clans aux vestiaires. Comment peut-on d’ailleurs comprendre qu’un ministre en activité ne soit dans un gouvernement que pour capter des marchés au profit de son entreprise, dévoyant l’égalité des chances en arrachant par sa position des marchés publics ? Il ne faut pas oublier, pour révéler les liens lointains avec Issoufou que ce ministre a travaillé pendant des années avec l’ancien président à la SOMAÏR où ils ont déjà commencé à se côtoyer. Comme lui, Oumarou Ango, Saddi Kém ils ont des amis très proches d’Issoufou Mahamadou à qui profiteraient des amitiés et des connexions conservées pour jouer dans la mafia. Le dernier est même le propriétaire du bâtiment qui abrite l’OPVN dont on a détruit, exprès, les bureaux pourtant solides pour l’obliger à louer ailleurs pour enrichir un ami.
Celui-ci est dit très proche d’Issoufou. On le retrouve d’ailleurs, dans un autre volet de la gestion du pétrole avec les stations d’essence connues de l’environnement Nigérien sous l’appellation de 3SK qui seraient sa propriété. Quant à Elh. Alio Bouza, Bachir Illéla, Sarakatou Hammo, ils sont tous du fief politique d’Issoufou qui sert ici la clientèle politique. Ainsi qu’on le voit, et on comprend bien, par ces agitations dans le secteur du pétrole, chacun des deux camps, avait réussi à placer ses pions pour se donner une marge de manœuvre dans la gestion du pétrole autour de la construction du pipeline, notamment autour de dé- signations comme « Construction plan de l’intrigue », « construction d’architecture », « construction électrique », « construction d’approvisionnement en eau et drainage », « camp de construction », etc. Les hommes que le Niger a eu la malchance d’avoir à sa tête de 2011 au 25 juillet 2023, ne sont venus que pour leurs intérêts ; pour servir leurs clans, non pour servir un pays pour lequel, ils devraient se dépenser pour faire en sorte que, de manière équitable, les richesses du pays profitent à tous.