Pourquoi le terrain de 15 ha mis gracieusement à disposition par Boubé Gassibo n’est toujours pas utilisé ?
En assistant à un enterrement au cimetière de l’arrondissement communal Niamey 5 communément appelé Cimetière de Harobanda, on a inévitablement un haut-le-cœur. Les tombes, tournées et retournées, on ne sait plus combien de fois, continuent de recevoir des corps. Pourtant, selon un prédicateur musulman, il est important de réserver aux morts une sépulture décente. Un principe musulman qui, s’il n’est pas bafoué, est tout de même galvaudé. À Yantala, les choses se passent passablement. Les deux cimetières sont utilisés en alternance, permettant un temps de mise en jachère assez prolongé pour l’un ou l’autre. À Harobanda, la situation est plus poignante. L’unique cimetière est bondé de morts enfouis pratiquement les uns sur les autres. On enterre comme on peut et il n’est pas rare de constater que les tombes retournées méritent d’être laissées encore pour longtemps.
Le sujet est de plus en plus l’objet de discussions alimentées. Selon une source généralement bien informée, pas plus tard que le mardi matin, au sortir de ce cimetière où les stèles et monticules de sable donnent l’aspect d’un charnier de guerre sommairement et hâtivement aménagé, les langues ont à nouveau claqué, les autorités municipales étant indexées. Les uns stigmatisent les autorités municipales pour une faute de négligence, les autres vont jusqu’à émettre des doutes quant à la foi des décideurs.
Pourtant, cette situation affligeante à plus d’un titre n’est ni justifiée ni excusable. Selon des sources multiples dont les échos sont parvenus au Courrier, un terrain est pourtant disponible pour accueillir un nouveau cimetière. Depuis 2013 a appris Le Courrier ! Interrogé sur ce terrain et sa localisation, une source ayant requis l’anonymat a indiqué que ce terrain, sis sur la route de Namaro dans l’arrondissement communal Niamey 5, a été gracieusement mis à disposition du Gouvernorat par l’ancien député Boubé Gassibo. Appelé par nos soins pour vérifier la véracité de l’information, l’intéressé a expliqué qu’en réalité, les autorités de l’époque cherchaient à acheter un terrain pour un nouveau cimetière à la rive droite. Approchéaux fins de vendre un de ses terrains, Boubé Gassibo, en musulman convaincu, n’a pas hésité à répondre qu’il céderait volontiers son terrain à titre gratuit tant qu’il s’agirait d’en faire un cimetière. Un terrain de 15 hectares qui est encore disponible pour ce projet, a-t-il ajouté, mais par rapport auquel le Gouvernorat est resté depuis muet. Laboukoye.