Où en est-on ? Qu’est-ce qui bloque le dénouement de cette suspension qui n’a que trop duré ? Le chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tchiani, Président du CNSP, et le Premier ministre Lamine Zeine l’ont-oublié ? Ou bien n’en ont-ils pas entendu parler ?
Bien sûr que non ! Car, réparer l’injustice est l’une des principales missions du CNSP. Or, la suspension de ces enseignants en est une. Cette injustice assez béante, criarde et puante, perpétrée par le régime déçu sur 280 enseignants et dont les conséquences continuent encore de peser sur eux, sur leurs familles et conséquemment sur la société, ne peut ne pas tenir à cœur le CNSP et le gouvernement de la transition.
J’ose croire que les membres du CNSP et du gouvernement sont très bien placés pour comprendre les souffrances et la douleur de ces enseignants. En effet, ces derniers ont vécu les mêmes traitements, atrocités et amertumes sous la 7ème République que le Niger de Tchiani subit de la part de la CEDEAO, l’UEMOA et leurs mentors occidentaux depuis le 26 juillet 2023. Autrement dit, les enseignants des promotions 2012/2013duSpécial A et B et le Niger sont victimes des sanctions inhumaines, injustes, illégales, iniques et irresponsables : le péché du Niger étant de vouloir s’émanciper et sauvegarder sa patrie ; et celui des enseignants du Spécial A et Best d’être admis à un examen et prétendre faire carrière. Le Niger, lui, s’y est sorti la tête haute ou du moins sort la tête de l’eau parce qu’il dispose d’un capital humain (soutien du peuple, Mali, Burkina Faso, Russie, etc.), économique (sous-sol très riche et très convoité par les grandes puissances) et politique (fort degré de patriotisme et de la visionpanafricaniste du CNSP, bravoure des FDS, création de l’AES) facilitant sa résilience. Mais, pour les enseignants, ce fut une sécheresse épouvantable, un désastre, une calamité inédite ou une véritable géhenne.
Point besoin de revenir sur les détails de la machine qui les a broyés, son mécanisme et son excès de pouvoir, les souffrances et les efforts (y compris des recours gracieux) qu’ont fournis en vain ces pauvres concitoyens dans la recherche du dénouement du problème sous le régime qui en était coupable. Peut-être, ce qu’il faut rappeler et prendre comme actif, ce sont, surtout, l’endurance et résilience de ces enseignants (10 ans dans la suspension), leur ténacité, leur passion et intérêt pour l’enseignement et les efforts qu’ils déploient depuis les évènements du 26 juillet 2023 en vue de décanter la situation. On peut citer, entre autres, leur déclaration de soutien au CNSP le 3 août 2023 sur la RTT, une lettre ouverte publiée par notre journal Nᵒ775 du jeudi 07 septembre 2023, puis un Recours Gracieux au Président du CNSP, Chef de l’Etat. A cela, s’ajoutent de nombreux lobbyings.
Les « suspendus » (appellation pour les distinguer de leurs camarades protégés par les mêmes coupables) étaient persuadés que le changement de régime conduirait ipso facto au changement de leur situation. Mais, visiblement, c’est le statu quo ! Les lignes ne semblent pas avoir bougé ! Le long silence des autorités sur ladite affaire se traduit en un clou sur leur tête. Et, la nappe d’espoir issue de la pluie du 26 juillet 2023 commence à se dissiper, cédant ainsi progressivement place à l’anxiété et au désarroi.
Alors, le Président du CNSP, Chef de l’Etat et le Premier Ministre, il est nécessaire de vous rappeler que ces enseignants suspendus, martyrisés et exposés à tous les risques et tentations pendant voilà presque 10 années, ont tout leur espoir sur vous. Ils attendent impatiemment la fin de leur calvaire (aussi bien moral que physique). Leur sort est entre vos mains. Pensez-y mais également à leurs femmes et enfants et aux orphelins laissés à leur compte (enfants et veuves de ceux qui sont décédés dans cette ‘’prison’’).