Accroissement du pouvoir d’achat des populations : la recette par de nouvelles mesures fiscales
Le Conseil des ministres du mardi 31 décembre 2024 a examiné et adopté le projet de loi de Finances 2025, équilibré en recettes et en dépenses à 3033,33 milliards FCFA, en hausse de 04,13% par rapport à celui de 2024 chiffré à 2 913,06 milliards FCFA.
Comme à l’accoutumée, ledit projet de loi de Finances est porteur d’un chapelet de nouvelles mesures fiscales visant, selon ses concepteurs, à dynamiser l’économie et accroître le pouvoir d’achat des populations. Comment ?
Il est difficile de répondre à cette question, en l’absence d’un document physique détaillé permettant de mieux apprécier la substance de ces nouvelles mesures fiscales et les allocations sectorielles des fonds contenues dans ledit projet de loi. Entre autres secteurs d’activités visés par les nouvelles mesures fiscales figurent : les entreprises, les mines, l’enseignement privé, les médias, etc.
Certains d’entre eux bénéficient d’un allègement voire carrément d’une suppression de l’impôt tandis que d’autres sont dépouillés de l’assouplissement qui leur est accordé des années durant.
Dans le domaine des mines, par exemple, le gouvernement a décidé de ‘’l’institution d’un impôt sur les plus-values de cessions des titres miniers’’, qui n’existait pas auparavant.
Tout comme les opérations de vente en ligne, qui sont désormais astreintes au paiement d’une taxe sur la valeur ajoutée et l’exonération de deux (2) ans accordée aux nouvelles entreprises immatriculées sous le régime de l’impôt synthétique qui est supprimée.
Concernant les secteurs bénéficiant de la grâce gouvernementale, il y a notamment ceux de l’enseignement privé, des médias, des transports, etc. Les organes de médias, notamment privés, n’auront plus d’impôt à payer désormais. Rien de plus normal parce qu’ils font un travail de service public, au même titre que les médias publics qui sont sous la coupe directe de l’Etat.
Les promoteurs de l’enseignement privé, qui contribuent à rehausser le taux de scolarisation du pays, bénéficient aussi d’un ‘’assouplissement de l’imposition de la taxe professionnelle des établissements d’enseignement privés et des modalités de paiement’’.
Les véhicules neufs, destinés au transport des marchandises ou des voyageurs, sont également exonérés ‘’de tous droits et taxes à l’importation à l’exception de la redevance statistique et des prélèvements communautaires’’, souligne le communiqué du Conseil des ministres.
Ce nouveau projet de loi des Finances 2025 intervient dans un contexte toujours tendu, marqué notamment par le maintien de la fermeture de la frontière terrestre avec le Bénin par les autorités nigériennes, rendant compliqués les approvisionnements du Niger en matière de denrées alimentaires importées et autres produits et matériaux divers.
Les importations de marchandises du Niger passent depuis lors par le port autonome de Lomé, à partir d’où elles sont acheminées par convois à Niamey, via le territoire burkinabè, un circuit long et risqué en raison des attaques terroristes récurrentes contre les convois de camions de marchandises.
Cette situation a fait flamber les prix des produits alimentaires et non alimentaires de façon exponentielle, dans un contexte de pouvoir d’achat déjà faible des ménages nigériens.
Le nouveau projet de loi de Finances est censé dynamiser l’économie et accroitre le pouvoir d’achat des ménages. Ce que les Nigériens attendent du CNSP et du gouvernement, ce n’est pas seulement des statistiques et des chiffres, mais des actes concrets visant à alléger les difficultés de survie auxquelles ils sont confrontés. Tout le monde doit, certes, consentir des sacrifices dans le cadre du combat souverainiste engagé par notre pays depuis les événements du 26 juillet 2023. Mais, il y a lieu de créer évidemment les conditions pour que la flamme de la lutte ne s’éteigne pas, en allégeant les souffrances du plus grand nombre. Taweye