On peut dire que le Niger revient de loin. Sur le plan sécuritaire, certes, mais également dans la gestion des ressources et patrimoniale pendant plus d’une décennie entière, sous Issoufou Mahamadou, puis avec Bazoum Mohamed, le pétrole nigérien vient d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire avec le Cnsp et le gouvernement de transition.
Une nouvelle page marquée par la signature, le 12 avril 2024, d’un contrat entre le Niger et la CNCP chinoise et qui porte sur une avance de revenus pour la vente du brut via le pipeline Niger-Bénin. La nouveauté que les Nigériens découvrent avec beaucoup d’allégresse et d’espérance, c’est qu’il leur a été dit exactement ce que rapporte ce contrat à l’État, à quelles conditions et pour combien de temps et de brut concerné. Ce sont les 25% de la quotepart du Niger de l’année en cours (2024) qui sont vendus pour un montant de 240 milliards de franc CFA ;
La transparence à prévalu sur toute la ligne. Rien à voir avec la triste et tragique gestion d’un Issoufou Mahamadou qui, aussitôt installé en avril 2011, à hypothéqué les revenus pétroliers avec un prêt de 1000 milliards de francs CFA, contracté auprès d’Eximbank de Chine, à l’insu de l’Assemblée nationale dont il est pourtant tenu, constitutionnellement, de requérir l’avis préalable. Rien à voir également avec les micmacs d’un Bazoum Mohamed, menés dans la plus grande opacité sur les côtes de l’Océan Atlantique, au Benin.
Au-delà de ces 240 milliards de franc CFA qui apportent forcément un brin d’oxygene à l’Etat qu’une certaine CEDEAO et son Acolyte de l’UEMOA ont cherché à asphyxier par procuration pour la France, les Nigériens constatent agréablement que l’hypothèque sur la production pétrolière ne couvre qu’une seule année, 2024. Au -delà, apprend-on, le Niger est fondé à chercher et à vendre au prix qu’il voudra, par lui-même, d’autres preneurs sur le marché international. Par cette exigence obtenue de haute lutte, après d’après négociations, le Cnsp et le gouvernement d’Ali Mahamane Lamine Zeine ont tenu à faire savoir et admettre que le Niger a changé de main.
Aussi, ont-ils bataillé dur pour obtenir les meilleures conditions possibles. « Il était difficile de résister, mais nous avons résisté », a déclaré le Premier ministre à l’issue de la signature du document d’accord. Une histoire de souveraineté fortement appréciée par ailleurs par la partie chinoise. Le propos de l’ambassadeur de Chine au Niger résume tout le mérite de la délégation nigérienne : « nous sommes très impressionnés », a-t-il laissé entendre. Il y a de quoi le dire. Il aura fallu sept longs mois pour que les deux parties parviennent à cet accord, la délégation nigérienne, rapporte -t-on, ayant tenu mordicus à défendre les intérêts du Niger sur tous les aspects et contours de l’affaire. C’est la surprise dans le camp chinois où l’on n’est pas habitué de la part de la partie nigérienne à cette posture patriotique, faite de hargne à défendre les préoccupations et les intérêts stratégiques du Niger.
240 milliards de franc CFA, c’est certainement une goutte d’eau dans le vaste océan des besoins du Niger dans le contexte actuel marqué par un lourd héritage de 5200 milliards de franc CFA de dettes laissé par Issoufou et Bazoum. Cependant, le Cnsp et le gouvernement savent où ils mettent les pieds. Non seulement, ils ont fait prévaloir la transparence sur les montants en cause et les conditions de remboursement, mais ils ont également informé sur l’usage de cette manne financière qui sera utilisée, apprend-on, en priorité pour la sécurité, la santé publique et l’agriculture.