Depuis quelques jours, les Nigériens, à l’unisson, marchent, fiers d’aller ensemble, solidaires dans le combat et les peines, dans l’endurance des souffrances que le moment leur impose. Mais, personne, de ce que le peuple vit depuis des mois, ne se plaint acceptant le sacrifice de la souffrance, et avançant tous stoïquement, heureux d’aller vers la liberté, la vraie. Dans la nouvelle exaltation, l’on peut entendre, quelques voix, sans harmonie, qui essaient de troubler le chant épique du peuple avec leur poésie lugubre, à contre-courant de l’Histoire. Tristes, elles veulent, que nous fléchissions dans nos pas guerriers, tirant sur les ficelles fragiles de notre cohésion, oubliant que l’on parle du problème de Nigériens et de Niger et non de quelques individus. Ou d’un autre qui compte peu dans les nouveaux défis.
Dans le contexte que nous traversons, ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui pourrait nous diviser. Dans la rage de vaincre du peuple, le discours décalé des trouble-fête ne peut être audible. On a peut-être oublié de dire à notre peuple que nous sommes une nation, non un groupe sociologique. La nation est certes faite de différences, de diversités qui en constituent sa force et non sa fragilité, et pour cela, elle reste une entité homogène qui les dissout pour ne laisser s’affirmer que nos valeurs communes partagées. Elle les fusionne, les métisse pour bâtir notre personnalité nouvelle, avec le ciment de chaque différence, venant de toutes les contrées. La nation ne reconnait pas les différences. Refusant leur singularité, elle les valorise. Elle abroge les frontières qui, dans la nation, nous éloignent l’un de l’autre et qui, hélas souvent, au lieu de cultiver l’amour, sèment des haines inutiles dans les cœurs. C’est pourquoi, la nation ne reconnait qu’une race et une ethnie : c’est la nationalité ! Ici, notre nigériennenté !
Dans la nation nous sommes donc tous des Nigériens, et nous n’avons que faire du hasard de nos naissances et de nos lieux de naissances. Nous sommes condamnés à vivre ensemble, à être solidaires, dans les moments heureux comme dans ceux moins heureux. C’est ça notre force. C’est ça qui doit fonder notre cohésion pour partager ensemble, pour aimer ensemble, pour lutter ensemble. Pour la nation glorieuse. Dans ce pays désormais conscient de sa diversité et de sa force, ceux qui, défaitistes et masochistes, essaient de scier la branche sur laquelle nous sommes assis, finiront par comprendre qu’ils auront eu tort de vouloir détruire la nation indestructible car, par le mixage des mariages endogamiques, par le brassage culturel, par nos partages et parla force de notre foi commune, nous avons appris la tolérance et le fait que par Dieu même, où que nous sommes, dans la Oumma, nous ne sommes que des hommes, que dire, des frères et des sœurs condamnés à ne se vouer que de l’amour et de la compassion.
Restons unis pour demeurer encore forts face aux défis et face à nos combats. L’avenir est aux peuples qui savent rester forts pour combattre et pour triompher. Ensemble. N’écoutons pas les oiseaux de mauvais augure. Avançons. Restons unis ! Pour le Niger.