Le Niger, depuis les événements du 26 juillet 2023, traverse les moments les plus cruciaux de son histoire. Un régime, depuis cette date, avait été balayé et, alors que les militaires s’installaient, l’on ne peut avoir de lecture précise sur le champ politique car trois mois après, alors que le peuple qui a soutenu commence à se démobiliser, inquiet, l’on n’a pas encore trop de clarté sur l’avenir politique. On attend de savoir le calendrier de la transition qui devrait conduire à ce que l’extérieur appelle un régime civil. Ici et là, les Nigériens se posent mille et une questions, se demandant où va le pays. Il y en a qui ont commencé à douter et à ralentir les pas dans l’élan de soutien qui s’était emparé du peuple. Avant ces désenchantements isolés, il y avait ceux qui, renversés, vivent mal leur nouveau sort depuis qu’ils perdaient des privilèges et les rentes du pouvoir. Ils ne peuvent accepter leur défaite et regagnaient le maquis des réseaux sociaux et d’une communication entretenue au niveau de l’exil pour croire que leur activisme leur permette de renaitre politiquement, et même, de revenir au pouvoir. Ils faisaient feu de tout bois. Rêvant debout !
Dans un premier temps, ils appelèrent à mettre leur pays sous embargo pour que le peuple n’ait ni nourriture, ni eau, ni médicaments, ni possibilité de mobilité pour crever de chagrin et de misère, de maladie, de faim et de soif. Aussi, parce qu’ils savent que la traque de ceux qui ont volé et détourné est annoncée depuis que la Coldeff se mettait en place, voyant venir d’autres jours difficiles, après avoir vainement joué sur des rapprochements avec le CNSP dont serait proche Issoufou, du moins avec le Général Tiani et ce malgré que le fils soit en prison, l’on change de fusil d’épaule et certains milieux du PNDS partaient jouer avec leurs vieilles amours, cherchant à détruire la cohésion nationale, à diviser les Nigériens.
C’est ainsi que l’on est allé polluer les réseaux sociaux d’insanités de mauvais alois. Il fallait trouver les moyens de « mélanger » les Nigériens dans le but inavouable de créer la chienlit qui sèmera le chaos dans le pays et espérer que le désordre fasse leur affaire dans une situation qui est devenue désespérante pour eux. C’est lâche. C’en est d’autant trop que le gouvernement était obligé d’intervenir à travers un point de presse des Ministres de l’Intérieur et de la Justice qui tapaient un poing sur la table pour mettre en garde tous les fauteurs de troubles et autres agitateurs en eaux troubles qui cherchent à conduire le pays dans l’enlisement.
Discours frelaté…
Ce discours est revenu en force dans le champ politique avec la démocratie avec des leaders en mal d’idéal et de plateforme politiques pour convaincre sur le terrain de la contradiction, ne pouvant se servir que de tels discours frelatés dans un Niger aujourd’hui métissé où il est absurde de parler d’ethnie et de région. Qui peut, aujourd’hui, dans le pays, dire exactement qui il est d’un point de vue identitaire pour ne paraitre qu’une espèce en voie de disparition, car tous, à un niveau ou à un autre, ont connu des hybridités qui viennent embellir leurs visages de couleurs plurielles à la place d’une couleur unique, originelle qui, elle-même, en vérité, n’est pas car elle ne peut pas être biologiquement justifiée ? Il ne faut pas donc qu’on mente aux Nigériens pour vouloir, parce qu’on n’est pas sûr de soi, opposer les Nigériens, en les dressant les uns contre les autres, pour des causes d’individus qui ont peur de s’assumer, et donc pour des causes qui ne sont pas les leurs.
Quand par les liens de mariages, quand à coups d’affectations, nous allons nous installer ailleurs dans d’autres régions, quand par des amitiés fortes et par les partages des langues, les nigériens ont appris à s’aimer, à partager, qui peut donc vouloir les séparer ? Le Niger une nation et celle-ci n’a que faire de nos différences. Elle les abroge et les mélange pour fonder notre identité reconfigurée, faite de mille couleurs et mille paroles. Notre force, dans la nation, réside dans la métissité, car plus personne ne sait plus exactement qui il est. Et nous devrons nous aimer par nos visages défaits qui font que nous nous ressemblons tous comme enfants d’une même nation, nourrissant pour la nation les mêmes projets, les mêmes rêves. C’est ça que le nouvel hymne est venu nous rappeler.
Il faut arrêter ces brebis galeuses et leurs discours maussades.