Agir en toute responsabilité pour l’avenir
Depuis le samedi 15 février 2025, l’avenir du Niger, se joue au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi, entre les mains de Nigériens et de Nigériennes choisis pour réfléchir pour le pays, appelés à fouiller dans le passé et à questionner le présent pour tracer les chemins de notre avenir commun. Ce sont des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes, venant de tous les horizons, y compris de la diaspora nigérienne, qui venaient, répondant à l’appel de la Patrie pour décider de l’avenir du pays. La tâche, reconnaissons-le, est immense, difficile à porter quand on sait les attentes nombreuses des Nigériens que l’on n’a plus le droit de décevoir. Le peuple attend, en effet, beaucoup de ces Assises historiques ; il rêve, il rêve de jours nouveaux, de nouvelles gloires. Il croit à l’exaltante nouvelle épopée qui est en vue. Ces rêves sont aussi et surtout du CNSP qui a aujourd’hui la redoutable responsabilité de conduire le pays à de nouvelles destinées et de réussir, enfin, à l’amener à quai.
Depuis ce samedi matin, devant les grands témoins du pays et de l’Histoire, face aux Ulémas, face à l’autorité ecclésiastique, face aux Chefs coutumiers dans toute la symbolique de leur rôle social et culturel, face à une jeunesse impétueuse, grouillante de rêves et de générosité, le Niger, au-delà de la salle, le cœur battant d’espoir, ensemble, à travers tout le pays qui écoute, a regardé le soleil se lever, et écouter le grand bruit intérieur de nos vaillants soldats qui firent le choix historique de sauver le pays, sachant toute la délicatesse d’une telle mission, quand il s’agit aussi de savoir marcher, comme sur des œufs, entre les méandres des injustices accumulées et de choix compliqués qui appellent, sans faiblesse, à des réparations sérieuses et hardies.
Depuis ce samedi matin, enfin, nous avons compris qu’un virage radical est amorcé et que le pays redémarre sur de bons auspices, redécouvrant sa liberté nouvelle et réinventant sa souveraineté reconquise. Par la diversité des personnes qui partaient, la différence des âges, des provenances et des convictions, le Niger a la chance de se regarder et de mieux se comprendre pour savoir ce qu’il se veut, ce qu’il veut construire pour son avenir, pour ces générations montantes, angoissées de leur avenir, inquiètes souvent à ne plus savoir faire confiance aux aînés. Tenir à réussir cette autre rencontre nationale, c’est décider de ne plus trahir leur avenir et de leur donner des chances de croire à l’avenir, d’avoir confiance en leur pays. Avec ces centaines de délégués et ces personnalités qui viennent encadrer les débats, c’est une grande et belle nouvelle page de notre histoire qui s’ouvre et qu’on est appelé à écrire pour donner des chances à cet avenir de fleurir et de briller.
Plus rien ne peut nous effrayer de partir ces chemins, d’oser la voix de la dignité pour notre liberté nouvelle.
Et que le meilleur, pour ce pays fatigué de faire, de défaire et de refaire, vienne de ces Assises.
Ali Soumana