Le crépuscule de la CEDEAO s’annonce pour une aube irradiant l’horizon dans les pays de l’AES
Le divorce entre la CEDEAO et les pays du Sahel, regroupés au sein de ce qu’il est convenu d’appeler désormais AES, l’Alliance des Etats du Sahel, est consommé, officiellement acté le jeudi 29 janvier 2025, conformément aux textes de l’organisation. Du côté de l’organisation communautaire ouest-africaine l’on a tenté de faire de la résistance pour croire qu’elle pourrait réussir à maintenir les trois pays en son sein. Pourtant, tout est clair : il n’y a aucune chance de cheminer ensemble, en tout cas dans un tel cadre qui a fini par révéler ses limites objectives pour ne plus attirer personne, y compris au sein du reliquat qui le forme aujourd’hui. C’est, en effet, de tous les côtés que la CEDEAO est reniée, rejetée tant par des dirigeants enfin lucides que par les peuples qui ont, avant ceux qui les conduisent souvent, compris que ce n’était plus un instrument au service de la promotion de leur environnement et de l’intégration régionale car, désormais entre les mains de l’impérialisme qui a fini par la récupérer pour son combat sur le continent et contre le continent.
A la date du 29 janvier 2025, il n’y avait aucune perspective de rapprochement possible entre les trois pays révoltés et la CEDEAO, l’on a vu certains nourrir l’espoir chimérique de possibles retrouvailles et, ce, pendant que certains autres pays encore membres, mettent le clignotant, donnant des signes d’alliance possible avec l’AES. On a vu d’ailleurs quelques actions désespérées posées ici et là pendant des jours, montrant ainsi l’état de désarroi dans lequel la CEDEAO et sa France sont plongées depuis qu’elles peuvent avoir compris que le départ définitif de la CEDEAO des trois pays dont la séparation avec Paris a énormément affaibli la France pour lui donner de légitimes inquiétudes. En effet, elle peut comprendre qu’arrivés à un point de non-retour dans cette situation, ces pays compliqueront la situation de la France sur le continent. Ainsi, la France pourrait davantage perdre quand on sait que d’une part d’autres pays pourraient rejoindre l’AES – et il y a des signes – et d’autre part parce que cela, inévitablement, conduira à la disparition progressive inévitable de la CEDEAO pour davantage isoler la France et lui faire perdre bien de ressources et précipiter sa chute inexorable et son prestige déjà mal en point.
L’on se demande pourquoi, au lieu de les trouver dans les pays concernés, l’on cherche hors de ces pays, d’abord en France, puis en Côte d’Ivoire, des gens qui seraient opposés au retrait des trois pays de la CEDEAO ? De l’extérieur, qui pouvait imposer à l’AES et à ses peuples, un retour au sein d’une CEDEAO reniée, anachronique ? Cela n’a donc aucun sens et les Nigériens et les autres peuples de l’AES auront compris que dans ce qui arrive à la CEDEAO et à la France, ceux qui ont combattu les pays du Sahel ne savent plus comment mener leur subversion. Après avoir mené, tout azimut, des actions pour isoler les pays de l’AES, et les mettre au ban de la communauté internationale qui avait été travaillée à avoir les mêmes attitudes à l’égard des trois pays, l’on aura compris que tous les autres pays du monde et les organismes internationaux ne se sont pas laissés embarquer dans une aventure sans lendemain ; aussi restaient-ils sereins, pour regarder lucidement les mutations qui s’opèrent dans le continent afin de mieux comprendre l’exaspération on ne plus légitime des peuples assoiffés de liberté et qui, plus, parlent de la main basse sur leurs ressources alors qu’ils devraient rester à être considérés comme les pauvres de la terre.
Mais, ce que l’on avait prédit pour le Sahel ne vint pas. On ne peut d’ailleurs pas comprendre ces comportements de certains partenaires quand on peut se rappeler que certains avaient même peur, sous la Renaissance, d’accorder des fonds à des entités, certains que l’argent ne servirait pas à son objet, parce que ceux qui avaient dans le circuit de l’influence, pouvaient détourner tout ou partie des fonds alloués. Comment donc comprendre que lorsqu’une telle pègre est mise hors-jeu, que ceux qui se plaignaient de leur gestion s’en plaignent, demandant à les ramener au pouvoir ? Pour quelle efficacité et pour quelle cohérence avec les principes qu’ils défendraient, voulaient-ils leur retour ? La démocratie, elle-même, n’est-elle pas voulue pour promouvoir la bonne gouvernance ? Il faut être sérieux. C’est pourquoi, il faut apprendre à écouter les peuples qui restent, quoi qu’on dise, les meilleurs juges car, ce sont eux qui déléguaient le pouvoir pour être fondés légitimement à le reprendre pour écourter leurs souffrances que des politicards pourraient leur imposer, gouvernant pour eux-mêmes, non pour le peuple.
C’est par ses choix que l’AES est en train de séduire, s’attirant des sympathies à travers toute l’Afrique et dans le monde entier où, des artistes de renom chantent aujourd’hui la révolution sahélienne et ses leaders. On apprend même qu’une représentation diplomatique russe, selon une source diplomatique russe, sera prochainement ouverte au Niger, toute chose qui annonce un réchauffement d’une vielle relation qui reprend enfin de la vigueur alors que la France n’a plus aucune influence à dicter aux pays du Sahel leurs relations dans le monde admis à la multipolarité.
Ceux qui venaient au pouvoir venaient pour arranger non pour détruire, pour servir non pour se servir, pour mettre de l’ordre non pour provoquer le désordre. Et, depuis que ces militaires venaient au pouvoir, l’on peut voir que la gestion a changé de main dans les trois pays. Alors que dans les trois cas, l’on avait prédit l’hécatombe, voilà que ces pays font preuve d’une résilience à toute épreuve, faisant mentir tous les pronostics pessimistes qu’on avait pour chacun des pays. Pour le cas du Niger, alors les princes déchus pouvaient prédire l’apocalypse pour le pays, le Niger, en passe de maîtriser son économie et de lui donner d’excellentes perspectives ainsi qu’une institution, dans sa revue avec le pays, vient de le rapporter pour annoncer des perspectives heureuses pour l’économie nigérienne et sa croissance en 2025.
Ainsi, plus les jours passent, plus les pays de l’AES deviennent fréquentables. Le Niger, que la France, par ses rancunes, voulait détruire par la guerre, est ainsi, à force de bonne gouvernance et de bons choix, parvenu à séduire bien de pays et de partenaires qui, refusant de faire attention au discours de Macron sur le Niger et ses dirigeants, ont fini par revenir pour prendre leurs places aux côtés des Nigériens et de leurs dirigeants. La grande Amérique était de ces pays qui comprenaient le sens et la légitimité de ce combat revendiquée sous le sceau de la souveraineté assumée. N’est-ce pas pour cela que les Etats-Unis, pays plus civilisé, contrairement à la France, ne font aucune résistance pour partir du pays avec ses troupes quand le Niger les lui demandait ? Pourquoi Macron peut-il aller au Liban pour dire qu’il soutient la souveraineté de ce pays et refuser de le concéder au Niger, au Mali et au Burkina Faso ? Ce président peut-il se faire comprendre ainsi dans le monde avec de telles contradictions, de telles ambiguïtés, de telles petitesses ? Peut-il ne pas savoir que c’est le monde entier qui l’écoute chaque fois qu’il parle ? Tant pis.
Aujourd’hui, l’on compte aux côtés du Niger bien de grands pays du monde dont l’Italie, la Suisse, la Turquie, la Russie, l’Iran, l’Arabie saoudite et d’autres qui reviennent en force, apprend-on, à savoir l’Allemagne, la Belgique et même l’UE qui est en passe de réviser sa relation avec le Niger pour créer un nouveau cadre de partenariat plus solide et sincère. Ainsi, chez Africa Intelligence, un journal en ligne, l’on apprend à travers un article, « Bruxelles en opération déminage à Niamey », qu’après la brouille consécutive au rappel de son ambassadeur, l’Union Européenne, « cherche désormais à apaiser ses relations avec le Niger », montrant ainsi une volonté de maintenir le partenariat avec le Niger. Dans le même temps, l’on apprend au niveau du même journal dans « Berlin prépare son retour à Niamey », que « Près d’un an et demi après avoir mis fin à sa coopération avec le Niger, l’Allemagne est sur le point d’y relancer son aide au développement. Un accord doit être finalisé en ce sens, avec la venue courant janvier dans le pays d’une délégation du ministère ».
Puis, l’on apprend par un communiqué du Premier Ministre, Ali Mahamane lamine Zeine, que les institutions de Breton Wood s’apprêtent à signer un programme avec le Niger, la gestion du pays les ayant rassurées. Mais que cherchent les autres alors ? Des gouvernants qui viennent voler, piller et détourner les pays du Sahel ?
Bon vent…
L’AES mène sa marche exaltante, multipliant les initiatives qui finiront, en peu de temps, de convaincre qu’elle est meilleure à la CEDEAO si vieille mais si inutile. Aujourd’hui, beaucoup de voix officielles s’élèvent à l’interne de l’organisation désertée pour décrier sa gouvernance, sa soumission et s’agacer de l’instrumentalisation dont elle fait l’objet de la part des forces impérialistes qui ont réussi à la récupérer. La gestion de la communication de l’AES, en attendant la mise en place définitive des instruments de cette communication, permet aujourd’hui de partager dans le même espace, via les médias locaux, les informations crédibles et vérifiables en temps réel, sans avoir besoin d’aller chercher l’information qui nous concerne chez d’autres médias qui les manipulent et les trafiquent pour leurs besoins. En une année, la carte d’identité nationale et le passeport de l’AES sont là pour porter notre identité sahélienne qui séduit désormais le monde par le courage dont font montre les dirigeants et les peuples du sahel. La Banque d’investissement est en cours et devra changer remarquablement l’économie sahélienne. Un large réseau ferroviaire et routier fait d’autoroutes viendra renforcer cette architecture d’un Sahel enfin promus à la modernité. D’autres grandes décisions sont attendues, notamment la monnaie unique que beaucoup d’autres pays attendent de voir pour faire le choix de l’AES.
Après le 29 janvier 2025, c’est un tournant décisif que prennent les pays de l’Alliance, mais toute l’Afrique appelée à faire face à l’Histoire. Il urge pour cela que dans tous les trois pays, l’on fasse le choix de grands hommes pour les responsabiliser dans différents domaines afin de porter les changements dont rêvent les peuples.
Mairiga