Les âmes sincères sont certainement secouées, voire choquées lorsqu’on parle en mal du Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine. Non pas qu’il est parfait — la perfection n’est pas de ce monde — ou même qu’il n’a pas de faiblesses, mais parce qu’il a fait preuve d’engagement politique ferme et de leadership exemplaire dans la conduite des affaires publiques. Pondéré mais résolu dans ses prises de position, Lamine Zeine s’est toujours contenté de travailler et de laisser l’opinion nationale juger. Juger ! Tout le problème est là. Car, il est de coutume de voir que les premiers à se manifester sont toujours ceux qui ont l’escarpolette de la mauvaise foi. En dehors de toute appréciation objective, ils se jettent, tels des fauves, sur leur proie désignée pour critiquer et vilipender. Non pas sur la base des performances et des actes tangibles, mais plutôt sur des a priori, des présupposés et autres considérations farfelues.
Dans un contexte où le Niger a été et est confronté aux pires épreuves, avec notamment, pendant des mois, une privation de produits alimentaires et pharmaceutiques, il faut bien plus que des compétences pour réussir. Or, malgré un héritage handicapant de 5200 milliards de dette publique et une adversité démentielle orchestrée par la France impériale sous la 7e République, Lamine Zeine a su jouer sa partition. Entre exigences populaires et desideratas du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), les choses n’ont pas été probablement faciles. Cependant, il a su maintenir le curseur au beau milieu, restant zen malgré les attaques et critiques acerbes souvent injustifiées. Ce qui doit être connu et admis comme vérité immuable quel que soit par ailleurs le régime politique, c’est qu’un Premier ministre est un fusible, pas plus. Dans le meilleur des cas, il est assimilé à un entraîneur de football. Lorsqu’on gagne, on l’oublie. Lorsqu’on perd, toute la faute est sur lui et pour lui.
Lamine Zeine, lui, a tout encaissé, sans jamais lever la tête, ne serait-ce que pour essayer d’expliquer et de justifier les performances de son gouvernement par la situation désobligeante, c’est-à-dire malveillante, agressive et méchante imposée à notre pays. « Nous demeurons debout », tel est le constat à faire après 18 mois de luttes acharnées contre une volonté rédhibitoire de nous agenouiller et de nous asservir. Lamine Zeine n’a pas tout réussi, c’est certain. Mais on ne peut toutefois lui jeter la pierre, souvent pour des faits et actes qui ne lui sont pas imputables. Reconnaissons à César ce qui est à César.
Laboukoye