Hama Amadou, un vrai patriote s’en va !
Depuis sa séparation avec Tandja Mahamadou, que n’avait pas connu Hama Amadou dans son pays ? La persécution, la prison, l’exil, le bannissement jusqu’à lui arracher ses droits civiques. Pourquoi devrait-il mériter tant de méchancetés politiques ? Faut-il croire, comme le disent certains de ses adversaires politiques, que c’est parce qu’on le jalouserait d’être le plus fin politicien ? Le Général Baré avait juré que s’il l’avait avec lui, il n’aurait besoin d’aucun autre. Sao Marankane, un de ses enseignants à l’ENA de Niamey, avant son décès, lors d’une interview sur une des chaines privées du pays, avait dit, parlant de sa séparation avec Tandja Mamadou, que c’était la plus grosse erreur que Tandja ne devrait pas faire, car le compagnon dont il se séparait est un « garçon » très intelligent dont l’espièglerie politique explique tous les succès politiques du soldat. Il l’a appris à ses dépens.
Hama Amadou n’était donc pas rien dans le pays ainsi que certains, pendant douze ans, sans succès, avaient voulu le faire admettre dans l’opinion. Seulement, il ne forçait rien. Pour autant, au regard de sa popularité indéniable, l’homme qui pouvait avoir les moyens de plonger le pays dans le chaos, ne le fit pas. Il avait dit plusieurs fois, dans ses meetings, et entre des amis, en homme de foi qu’il ne forcera rien. Le Niger pour lequel il se battait, ce n’était pas pour son confort personnel, car ajoutait-il, ce confort, il l’a déjà, pour ne pas rêver de posséder le monde entier comme d’autres le font aujourd’hui. S’en remettant à Dieu, il avait souvent dit que s’il devrait diriger le pays, sans doute que rien ne saura l’empêcher comme s’il devrait ne pas le diriger, aucun forcing ne peut le rendre possible. Alors que par sa gestion du pouvoir, le PNDS le poussait à la faute pour notamment conduire le pays à la violence, par son flair politique, Hama Amadou avait refusé de céder pour rester plus humble et constant car ne se battant que pour le bien de son pays, le Niger. Conscient de leur impopularité et de ce que leur adversaire devenu leur bête noire était dans les cœurs des Nigériens, on tenta de le salir, usant de grossiers montages immoraux et lorsque cela ne suffisait pas à ruiner son aura grandissante, on le mit en prison pour voir encore que pour autant, son étoile ne s’éteignait pas dans le ciel nigérien. La meilleure façon de gouverner plus tranquillement, pour ne pas l’avoir comme opposant, c’est de l’empêcher d’être à la tête de son parti et finalement aussi, de le laisser vivre en exil pour tout le règne de Bazoum ainsi qu’Issoufou s’en était accommodé.
Hama Amadou, pourtant, ne le méritait pas et il le disait lui-même sobrement, étonné de voir tant de méchanceté, au plus fort de sa bataille contre Tandja et son système qui voulait l’écraser : « Ces hommes qui m’en veulent tant, savent que je ne leur ai pas fait du mal si encore certains peuvent en apporter les preuves car à tous, à un moment ou à un autre, ils savent que je leur ai fait du bien ». Mais, en politique, puisque lui n’est pas rentré trop à l’école de Machiavel pour le savoir, le bien ne se rend pas toujours. Il n’y avait qu’à regarder tous ceux à qui il avait fait confiance et qu’il voulait aider à se construire politiquement comme il s’est construit sous le charismatique Seyni Kountché. Des leçons de vie et de politique qui doivent avoir profondément construit l’homme politique qu’il est, sans doute porté aujourd’hui à sa plus grande maturité. Déjà, tout le monde savait qu’il était, à chaque fois que ça va mal dans le pays, l’homme des situations difficiles, voire compliquées. Combien de fois a-t-il déjà sorti le Niger du pétrin, quand d’autres par leurs incompétences l’y plongeaient ?
Dans les moments que vit le Niger, beaucoup de regards sont allés vers cet homme qui observait de loin les événements qui se déroulent dans le pays. Dans son exil français, il ne peut donc avoir sur lui le regard bienveillant de la France, quand ce sont les amis de ses adversaires qui arrivent au pouvoir non sans laminer le PS par les mêmes médiocrités politiques par lesquelles régnaient leurs amis nigériens.
Après le coup d’Etat du 26 juillet 2023, lorsque la France ouvre les yeux, elle ne peut que constater le désastre : ses amis l’ont grugée, car enfin, peut-elle le réaliser, le PNDS n’est pas Le parti qu’ils avaient pensé. Le peuple n’est pas avec lui et il ne peut donc avoir les foules nécessaires pour contrarier les autorités militaires qui prenaient le pouvoir à Niamey. Après avoir tout tenté et notamment avec la CEDEAO, elle put se rappeler qu’il y a un homme qu’elle avait oublié jusqu’aux misères injustes qu’on lui fit subir dans le pays, pour l’appeler, apprenait-on, à condamner (pour la France sans doute) le coup d’Etat du CNSP. Mais, ‘’l’homme du 14 novembre’’ était toujours égal à lui-même : patriote et intègre, soucieux de l’unité nationale et la cohésion sociale. Comprenant bien le bien fondé de ce qui se passe dans son pays, il avait, sur Vox Africa, donné une interview dans laquelle, il clarifiait sa position, apportant sans réserve son soutien à l’action des militaires qui viennent ainsi débarrasser le pays d’une des pires calamités qui l’ait frappé depuis plus de douze ans aujourd’hui.
Quand on voit à quel point la capitale Niamey vibre de manifestations de soutien et, au-delà, tout le Niger, l’on peut aisément comprendre que son choix exprimé chez les confrères de Vox Africa voulait qu’il en soit ainsi.
Hama Amadou, un patriote…
Hama Amadou ne pouvait donc pas agir à provoquer le mal contre son pays. Il ne pouvait donc pas être le complice de quelques forces maléfiques extérieures qui voudraient l’utiliser pour arriver à leurs fins. Contre le rejet de sa candidature injuste, contre la cabale du régime qui l’avait bâillonné, il n’avait jamais voulu que la violence, dans son pays, règle ses problèmes même conscient du soutien populaire qu’il avait dans le peuple. Le pouvoir, peut-il dire, n’est pas une fin en soi pour lui et disait vouloir soutenir, tant qu’il s’agit de régler les problèmes du pays, vingt ans encore s’il le faut, le CNSP. Il est un enfant du pays et n’avait pas une autre patrie que le Niger. Il ne pourrait donc pas être dans toute action, dans aucun complot qui viserait à plonger son pays dans le chaos, dans le désordre. Il n’allait jamais pousser ses militantes et militants, nombreux à travers le pays, dans ce qui pourrait pousser son pays dans le désordre et dans la violence. Son engagement politique, depuis qu’avec Tandja Mamadou et d’autres valeureux militants, ils recréaient le MNSD-Nassara, jusqu’au Moden Fa Lumana que les aléas politiques lui ont fait fonder alors qu’il était dans les trous noirs de la prison de haute sécurité de Koutoukalé, sans rancune, ni pour Tandja ni pour un autre, il n’avait aimé que le bien pour son pays en le gouvernant au mieux des intérêts du pays. Son acharnement politique ne se justifiait que par le fait qu’il voulait mettre ses talents, son savoir-faire politique, au service de son pays qu’il aspirait à changer profondément. Il avait cru, se fondant sur ses discours que la renaissance en était capable, mais depuis qu’il l’a vue à l’œuvre, attirant sans cesse et sans succès son attention, à chacun de ses discours prononcés au perchoir de l’Assemblée Nationale, il avait fini par l’abandonner. Et la suite on la connait : il connut jusqu’au bannissement pour lui faire payer son libre arbitre et son attachement aux principes de bonne gouvernnce.
Hama Amadou était donc avec le Niger…
Celui qu’un certain vocabulaire inventé pour cacher quelques intrigues politiques souterraines, « l’autorité morale » du Moden Fa Lumana, n’était pas fou du pouvoir. Il gardait la tête sur les épaules, conscient que l’on ne peut rien avoir qui ne vienne de Dieu. Sa religion, après l’islam, est le Niger pour lequel, pendant de longues décennies, il vouait sa carrière et ses combats. Et il l’avait toujours dit : « le Niger d’abord, le Niger ensuite, le Niger toujours… ».
Alpha