Quid des écoles qui appliquent des programmes étrangers et des dates des examens ?
Cette année, des pluies diluviennes se sont abattues sur notre pays et, au-delà, sur tout l’espace sahélien. Certains n’hésitent pas à évoquer les effets pervers des changements climatiques pendant que les plus optimistes parlent du retour, dans quelques années, de la verdure dans l’espace sahélien, qu’ont connue les vieilles générations. Toujours est-il que, cette année, ces pluies torrentielles ont provoqué d’énormes dégâts : de centaines de pertes en vies humaines, des villages totalement inondés pour ne pas dire engloutis, des routes endommagées ou emportées, des ponts détruits, des maisons effondrées, du bétail décimé. C’est un véritable état de catastrophe naturelle. Ces inondations n’ont pas épargné les écoles. Et là oû les classes tiennent encore, dans beaucoup de localités, elles sont occupées par des familles entières qui n’ont plus oû s’abriter. C’est en raison de cette catastrophe naturelle qui a frappé des milliers de ménages que le Conseil des ministres du 19 septembre 2024 a décidé de reporter la rentrée scolaire sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, la rentrée cette année, jusqu’à une décision contraire, on ne sait jamais, aura lieu le 28 octobre 2024, au lieu du 1er octobre 2024 initialement prévu. Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le Mali aussi, pour les mêmes raisons, vient de reporter la rentrée scolaire au 04 novembre 2024. Ce report de la rentrée scolaire par le Niger est bien justifié par les graves circonstances sur lesquelles les autorités de notre pays ne peuvent pas fermer les yeux. Car, le but de toute politique c’est l’humain. Et notre pays est frappé par une catastrophe naturelle. Des milliers de citoyens, parents d’élèves et élèves, sont touchés. Des familles entières, dont les maisons se sont effondrées ou inondées, sont recasées dans les établissements scolaires. Cependant, il convient de penser à la gestion de ce report et son impact sur la durée de l’année scolaire. Les examens auront-ils lieu aux dates habituelles ou pas ? D’ailleurs, il y a des écoles au Niger qui suivent d’autres programmes, des programmes étrangers. La décision de reporter la rentrée est juste, salutaire puisque hautement patriotique. Logiquement, les écoles du Niger qui appliquent les programmes étrangers devraient s’aligner sur la date de la rentrée et des examens de ces pays dont elles exécutent les programmes pour que les élèves nigériens et d’autres nationalités inscrits dans ces écoles ne soient pas pénalisés par rapport aux autres. Aujourd’hui, compte tenu du report de la rentrée et l’application de la décision à toutes les écoles se trouvant au Niger, les élèves qui fréquentent ces écoles et leurs parents ne savent pas où donner de la tête. Il serait intéressant que les autorités les rassurent et leur donnent des garanties. Car, ils vont composer aux mêmes dates que leurs camarades, le Niger n’ayant aucun pouvoir sur ces dates. Comment alors faire de sorte que le report de la rentrée au Niger n’impacte pas négativement leur année scolaire ? Dans le même ordre d’idées, il serait intéressant, dès maintenant, de réfléchir sur les dates des examens au Niger, au primaire, au secondaire et dans l’enseignement professionnel. Pour éviter des décisions hâtives du dernier moment. D’ailleurs l’on append que certaines écoles privées, comme elles y sont habituées depuis fort longtemps, ne semblent pas bien accueillir ce report. Selon certaines informations, il y a des écoles qui passent outre la décision du Conseil des ministres et qui ont fait leur rentrée et font paisiblement cours. C’est ce qui explique au demeurant la lettre de rappel de la ministre de l’éducation nationale en date du 24 septembre 2024, dans laquelle elle rappelle, à juste titre, que ‘’cette rentrée en date du 28 octobre 2024 concerne l’ensemble des établissements d’enseignement et de formation publics comme privés’’. Espérons que son rappel sera entendu et respecté par des écoles créées, le plus souvent, par de gens puissants qui pensent que les mesures s’appliquent aux autres, habitués, pendant longtemps à faire ce que bon leur semble, en dépit des instructions officielles dans le domaine. Néanmoins, les écoles qui appliquent les programmes extérieurs méritent que l’autorité compétente se penche sérieusement sur leur cas, car les dates de leurs examens ne sont pas fixées par le Niger. Pour l’intérêt supérieur des élèves.
Bisso