De la menace contre un journaliste aux propos calomnieux contre le Premier ministre
Nous avons, la semaine dernière, fait état d’un comportement à notre égard de la Ministre de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement professionnel et de la Promotion des Langues Nationales qui s’est offusquée de nos écrits dans une analyse générale de l’équipe gouvernementale. Cette attitude nous a d’autant sidérés que ce n’est pas la première fois que l’on critique des hommes dans ce pays. Si l’on a connu Souley Maï Boulala et les incartades d’un Hassoumi Massaoudou, l’on avait cru que les responsables politiques nigériens avaient tiré les leçons de tels écarts pour savoir gérer leurs différends – si différend il y a – avec la presse. Les médias critiquent tous les jours et, face à des critiques et des analyses, d’autres auraient pu en mourir tellement, toute la presse n’a jamais arrêté de dénoncer leur gouvernance. Comme quoi, il n’est que difficile d’être intellectuel et surtout d’être démocrate. Pour revenir, une dernière fois, sur le sujet, après que certaines sources nous aient informés sur les propos que la ministre aurait tenus pour faire croire que c’est un autre qui nous manipulait pour s’en prendre à sa gestion, nous voudrions apporter quelques précisions et inquiétudes légitimes pour clore, du moins à notre niveau, le dossier. L’autre fois déjà, quand elle nous appelait au téléphone pour verser sur nous son courroux, elle menaçait « d’écraser » nos sources qui, de notre point de vue, ne pourraient pas être celui qu’elle prétendrait se servir de notre journal pour l’éprouver dans sa gestion. Mais, pourquoi s’en inquiéter si tant est qu’elle est sûre de sa gestion ? Peut-elle pousser l’audace à ce point, à accabler un autre qui, plus est, est le Chef de gouvernement ? Mais voilà que nous apprenons, qu’elle indexerait le Premier ministre de financer Le Courrier, pour le mettre à ses trousses comme si nous sommes de vulgaires marionnettes. C’est peu respecter notre sens du journalisme responsable. Nous ne vendons pas nos plumes. C’est connu. Pour quel intérêt, alors qu’il y a plusieurs autres ministres dont l’action est si souvent l’objet de critiques, peut-elle souffrir de critique ? Ces autres ministres, peuvent-ils, eux aussi, accuser le patron des ministres ? Trop facile et bas. Peut-être qu’elle a les raisons qui fondent, chez elle, de telles accusations graves qu’aucun ministre de la République n’aura portées contre un chef de gouvernement dans ce pays. Le Courrier ne voit là que l’arme des faibles qui, chaque fois qu’ils ne peuvent pas se défendre, trouvent un autre sur lequel ils peuvent décharger leur venin pour se guérir d’un mal-être qu’une critique pourrait provoquer en eux. Il ne reste plus, si elle peut à ce niveau encore, maintenir cette accusation qu’elle aurait tenue dans un certain cercle – peut-elle s’en souvenir pour comprendre que dans ce pays les murs ont des oreilles – qu’à s’en plaindre et à porter plainte pour apporter les preuves de cette accusation gratuite devant le Juge. Le Courrier, comme nombre de journaux nigériens, est un organe pauvre qui, pour autant, n’est jamais allé vendre son âme. Bien de gens le savent, faut-il le répéter. Nous attendons de sa part les preuves de cette manipulation imputée au Premier Ministre et les preuves des fonds que Le Courrier aurait perçus de la primature pour jouer au mercenariat. Peut-elle savoir que cet homme n’a pas ce temps de la délation et des coups bas ? Il est un homme d’Etat qui assume avec responsabilité ses charges. Mais nous attendons les preuves ! Elle peut aller les brandir où elle voudra.
Mais on ne comprend rien à sa défense quand elle voudrait accuser, sans avoir des preuves sinon que d’avoir des rancœurs injustifiées contre cet homme pour qui ne tient compte que de ce que chacun devrait faire pour ce pays ? Pourquoi, pouvait-elle s’en prendre au Premier Ministre ? Pourquoi peut-elle lui en vouloir ? Si nous devions être poussés à tout déballer, nous irions le faire, mais pour le moment, nous avons décidé de clore le chapitre ainsi que des personnalités respectables de la transition nous le demandent pour ne pas entamer la réputation de notre journal parce qui n’en valait pas la peine : ʺcabri mort, n’a point besoin de couteau…ʺ. Nous n’allions donc pas rajouter à ses soucis.
Le Premier ministre est venu pour travailler pour son pays et pour le bonheur du peuple nigérien. Il n’a que faire de querelles de clochers car il a plus sérieux à faire pour son pays. Mais il y a de quoi prendre au sérieux les allégations qui seraient portées contre le PM, car, tout le monde savait qu’à un moment, elle lui en voulait d’autant plus que dans ses communications, jamais elle ne fait référence à Ali Mahamane Lamine Zeine pour le remercier, zappant son nom pour faire croire qu’elle aurait son soutien ailleurs pour se passer d’un Chef de gouvernement alors un peu maigre pour lui faire des reproches relativement à sa gestion. Tous les Nigériens l’avaient remarqué sans qu’ils ne sachent les raisons pour lesquelles elle faisait le cœur contre celui qui, en principe, reste son responsable politique immédiat auquel celle qui, visiblement, ne s’entend avec personne, a un devoir de compte-rendu.
Mais nous sommes inquiets aussi de la gestion au niveau de son département. Quand, il y a quelques temps, au début de son arrivée à la tête du ministère, la fuite d’une information sur une rencontre des LGBT à laquelle devraient participer des syndicalistes avait éclaboussé le ministère de l’Education Nationale. Il avait fallu que le CNSP s’y invite pour bloquer le processus et rassurer les Nigériens. C’était déjà ses débuts de ministre. Pourquoi s’était-elle agitée à l’époque jusqu’à menacer celle qui avait porté la dénonciation de la mission incompatible avec nos mœurs et avec les valeurs de notre école ? Elle n’avait pas fait que menacer la pauvre dame. Elle serait allée, comme elle l’a fait avec nous la semaine dernière, jusqu’à appeler le mari de cette femme qui serait, selon des sources crédibles, un petit frère de l’ancien ministre Kassoum Moctar, lui faisant le chantage de divulguer des preuves accablantes contre le patron de N-Gantchi, si jamais son épouse ne se retire pas de cette affaire de LGBT qui faisait alors grand bruit dans le pays.
En apprenant cela, on s’en est voulu d’avoir réagi à son agression, oublieux de ce qu’elle était dans ses pratiques et qu’on n’avait pas à se mettre à cette échelle, afin de s’élever et poursuivre notre route. D’ailleurs, comme nous le notions plus haut, certaines personnalités pour qui les Nigériens ont de l’estime, et nous avec, nous avaient conseillés cette élévation, pour parler d’autres choses qui avancent le Niger, notre beau pays.